Numéro 12 (1980))

Hubert JUIN

par Hubert Juin

1) Avec tous les organes. Dans la mesure où ce sont mes organes qui rêvent mes rêves. Mon sexe bande ; mes yeux s’aveuglent ; mes oreilles bruissent ; mes mots s’effacent. C’est peut-être parce que je vieillis ?

2) Je n’ai pas envie de « lire » les autres, au sens logique et fermé du terme. J’éprouve (parce que… cf. plus haut, et peut-être) l’envie folle de les « parcourir », de les toucher, de les étreindre, de forcer leurs bouches multiples, – ces bouches à partir de quoi m’éclabousse le texte. Les corps sont ma folie…

3) L’œil est toujours fermé, malgré l’oreille béante. Prigent découvre un ciel à l’abri d’un cil. Je dors dans l’or de ces « orœils » qui m’éveillent jusque dans le cœur du corps

4) Je suis dans un théâtre, gluant. J’écris en pataugeant dans ma propre boue. Je suis écrit jusqu’au bas ventre en lettres majuscules.