Numéro 12 (1980))

Christian DELACAMPAGNE

par Christian Delacampagne

1) Passionné de marche comme je le suis, et donc fort amoureux de l’organe qui me procure tant d’indicibles satisfactions, j’aurais toujours voulu écrire avec mes pieds. Mais, en un sens, c’est déjà fait.

2) Si je pouvais, un jour, être délivré de la corvée de lire l’écrit des autres, ce serait vraiment (cf. plus haut) le pied…

3) Là, j’avoue que la question est un peu trop maligne pour moi. Mais c’est sans doute parce que je dors à poing(t)s fermés.

4) Commediante, tragediante : nous jouons tous au petit caporal. Mais ce qui me plaît le plus, dans la guerre, c’est que ça se passe à la campagne : n’ai-je pas déjà avoué que l’écriture n’était, pour moi, qu’une façon de marcher ? Ajoutez la peinture, puisque l’acte de tracer des signes sur un fond blanc part d’une même impulsion chez le peintre et l’écrivain. Alors vous comprendrez comment la page, la toile et le monde ne font qu’un seul espace, un espace quelque peu déroutant mais riche d’inattendues surprises (…).