Numéro 3/4 (1971))

Dix propositions sur Francis Ponge

par Joseph Gugliemi

Tous les mystères qui détournent la théorie vers le mysticisme trouvent leur solution rationnelle dans la pratique humaine et dans la compréhension de cette pratique.
(L’idéologie allemande, annexe)

La première question que je poserai est celle-ci : Comment peut-on écrire ?
(My creative method)

De quelque côté qu’on l’aborde, l’œuvre de Ponge se présente comme une série d’étapes théoriques visant à fonder nécessairement et suffisamment une "nouvelle rhétorique" ou un "nouveau classicisme" envers et contre un passé culturel plus contesté et transgressé qu’il ne paraît au premier abord. Repensons à ce qu’on peut lire tout à la fin de My creative method (Le Grand Recueil, tome II, Méthodes, p. 42. Gallimard)  : "Il faut travailler à partir de la découverte faite par Rimbaud et Lautréamont (de la nécessité d’une rhétorique). Et non à partir de la question que pose la première partie de leurs œuvres. Jusqu’à présent on n’a travaillé qu’à partir de la question (ou plutôt à reposer plus faiblement la question)." A cette question (ontologique ou suicidaire) où s’est embourbée toute une poétique plus ou moins mystique de l’angoisse ou de dépassement, du péché ou de la profondeur etc. (on se souvient des attaques multiples dont Ponge fut l’objet ; toutes recouvraient des mobiles foncièrement idéalistes), à cette question, donc, à ce faux dilemme du pourquoi écrire (ou du quoi écrire), Ponge substitue radicalement et explicitement une pratique, une écriture qui met en jeu un complexe de mots "bizarrement concret" où le principal souci est celui du comment écrire. En d’autres termes, il propose vertement un "monde physique", un exercice strictement concret là où l’on avait (où l’on a encore) coutume de s’extasier devant l’apparition et les effets d’un "don" plus ou moins mystérieux, baptisé inspiration ou génie… Bref, sans vouloir pour autant réduire son œuvre à une seule formule, il faut bien dire que Ponge restera (dans la visée mallarméenne) l’écrivain qui aura reconnu "l’impossibilité pour l’homme non seulement de s’exprimer mais d’exprimer n’importe quoi" (Proêmes). Moyennant quoi, écrire consiste à tourner carrément le dos à la métaphysique ou au souci ontologique, ce qui revient au même, et à produire des textes intransitivement, en tout partiprisme : "L’expression est pour moi la seule ressource. La rage froide de l’expression." (Proêmes). Cette attitude fondamentale situe Ponge, résolument, dans le secteur avancé où l’écriture se métamorphose (fait peau neuve) de radiographier inlassablement et en toute agressivité son propre champ d’action.

PROPOSITION I [1]

Il s’agit de fonder une nouvelle rhétorique, de rénover la syntaxe, les formes prosodiques ; nécessité d’un néoformalisme.

En cela, Ponge rejoint l’extrême rigueur de Mallarmé et se taille du coup une place unique, vers les sommets, parmi les écrivains de sa génération.
C’est à très juste titre que l’on a pu qualifier de révolutionnaire la démarche pongienne. Par sa hardiesse (payante), elle n’a pas craint de faire remonter, en dépit des huées, l’activité littéraire à une pratique avouée textuelle-technique à partir de l’expression, disons brute, celle du dictionnaire, sans se soucier des rapports (ou du va-et-vient) entre les mots et les choses (fausse garantie, faux problème) : le parti pris des choses et le compte tenu des mots sont, de toute manière, des facteurs permutables à l’envi. C’est dire que Ponge, par cette attention soutenue vis à vis du langage envisagé (et dévisagé) en tant que matériau premier (notre seule patrie) et pris à tous ses niveaux (rimes, calembours…) reste notre actuel grand novateur et formaliste. Et, il a fait école, mis à jour l’instabilité syntaxique de la langue, libéré l’expression de la contrainte de la signification : "Les paroles ne me touchent plus que par l’erreur tragique ou ridicule qu’elles manifestent, plus du tout par leur signification." (Nouveau Recueil)
Il s’agit, donc, de renouveler l’expression, de la dépassionner en la faisant participer (jouer) à un système "sans distribution ni emploi ".



PROPOSITION II

Le compte tenu des mots / le parti pris des choses sont les gageures de la mise en texte.

C’est donc à partir de la matière brute et nue du langage, celui du Littré, par exemple, où les mots (les vocables) se trouvent offerts comme n’importe quel galet dans le désert (nudité et mutisme) ou sur une plage (verbale), c’est à partir du milieu langagier que tout se passe… "Je crois bien que les mots vont suffire… la nature entière, y compris les hommes, est une écriture mais une écriture d’un certain genre, une écriture non significative". Quant aux choses, quelles qu’elles soient, leur rencontre et mise en texte relèvent du hasard, pour ainsi dire "mot à mot". Leur mode d’emploi les dégage de toute histoire, de toute noblesse (privilège), de tout poids sentimental. Par exemple, et non sans ironie cependant, Ponge parle du galet comme il parle de la jeune mère, froidement, sans jamais céder ni à la métaphysique, ni à l’impérialisme du sens. Il invente ainsi une combinatoire particulière dans laquelle le mot et la chose se confondent, se trouvent pris dans un réseau apparemment logique mais où, à y regarder de plus près, règne la plus systématique volonté de dévoyer la pauvre économie du sens commun, du bon sens, de tourner le dos à cette grandeur humaine dont "on nous rebat un peu trop les oreilles… C’est aussi pour vous mettre le nez dans votre caca, que je décris un million d’autres choses possibles et imaginables. Pourquoi pas la serviette-éponge, la pomme de terre, la lessiveuse, l’anthracite ?… Sur tous les tons possibles. " (Proêmes)
Dans une société qui a pour coutume d’exalter l’exceptionnel, l’unique, le sensationnel, Ponge revendique le droit à la banalité.



PROPOSITION III

La matérialité du langage, la pluralité signifiante. L’activité textuelle est la mise en exploitation de la variabilité du signe verbal. Quelle création
 ? Le texte à changer.

"Ce que je conçois comme tel : une œuvre d’art. Ce qui modifie, fait varier, change-quelque-chose-à-la-langue." (My creative method) C’est dans la variabilité signalétique de la matière du langage que l’écrivain découvre prétexte à produire son texte. "La variété des choses est en réalité ce qui me construit", ajoute Ponge. Ici, il importe de rappeler que par choses il faut entendre mots, vocables, lettres, matériau verbal, ensemble de rapports concrets dont l’agencement phonologique/sémiologique s’ouvre (donne) sur un chaos signifiant à plusieurs dimensions ou facettes, voir le rappel des propos de Picasso, in Méthodes, à la fin d’un texte intitulé précisément La pratique de la littérature  : "Vous, vos mots, c’est comme des petits pions, vous savez, des petites statuettes, ils tournent et ils ont plusieurs faces chaque mot, et ils s’éclairent les uns les autres." De variation en variation progresse le texte toujours apte à rendre compte, au fur et à mesure de ses mouvements, de sa matérialité combinatoire. Mobilité dont la reconnaissance est souvent/toujours le seul recours contre le mutisme absolu de la matière. Radiographier l’appareil textuel comme un mur variant d’hiéroglyphes, tel est le grand souci. De ce fait, l’écriture se double de sa propre lecture (lumière critique), mot à mot, à travers le fouillis sémantique des divagations, des exaltations, des chutes, non pour percer quelque mythique secret quant à la création mais, au contraire, afin de proclamer que seule comptent l’activité, la manipulation qui consistent "à remuer, à secouer, à changer de place" l’ordre verbal (honteux) existant.



PROPOSITION IV

Donner à jouir
 ; "l’abus simple des paroles", "le fouet de l’air", la dépense.

"Le poème est un objet de jouissance proposé à l’homme". Cette formule venue des Proêmes et qui se répercute çà et là, pourrait définir, assez exactement, l’ensemble des travaux pongiens. Et, parmi eux, elle s’applique très particulièrement à l’un des plus jubilants, des plus volubiles et exemplaires, Le Savon. A partir de ce thème insignifiant (comme le Soleil ou l’Edredon) se trouvent démontés les mécanismes de la jouissance avec une précision qui ne laisse aucun doute sur les rapports entre l’acte d’écrire et l’acte sexuel. Il serait facile de relever de multiples exemples allant dans le sens de ce rapprochement, mais
mieux vaut inviter à relire le livre dans son entier, on verra, alors, qu’il ne s’agit pas de symbole ni de métaphore mais d’instrument… Le livre comme instrument de jouissance pour l’écrivain comme pour le lecteur. Tout Ponge, révérence parler, est déjà là ! Son écriture est celle de la dépense sans précaution "jusqu’à disparition complète, épuisement du sujet… "
Ecrire c’est abuser du langage, c’est violer au sens propre l’ordre littéral existant, c’est enfreindre les règles du discours traditionnel, donner le fouet à l’expression avec un primordial irrespect, voire avec vice, jusqu’à l’orgasme et recommencer indéfiniment… C’est obtenir "un résultat pratique, voilà tout : 1° son propre orgasme ; 2° l’exhibition de son orgasme ; 3° l’orgasme de sa partenaire ; 4° la contemplation de cet orgasme. C’est déjà grand-chose, nous sommes d’accord. "



PROPOSITION V

Tous les sujets se valent
 ; les « ready-made »  ; dire "tout ce qui me passe par la tête" ; la psychanalyse de l’objet.

Le grand scandale attaché dès le début au nom de Ponge a été, on le sait, le choix des sujets des textes, cette absence totale de précaution à écrire (cf. Proposition II) de la Pluie comme du Cageot, comme d’"un million d’autres choses imaginables. "
C’est d’un choix "parfaitement au hasard" qu’il s’agit ; l’objet ne doit rien à son rang dans le règne social ou philosophique, il est emprunté directement à la langue, "vraiment article du dictionnaire français", sans que le « poète » doive rien au nominalisme. Nommer un objet quel qu’il soit, ce n’est nullement le privilégier, ni le désigner en fonction d’un ordre de valeurs établi ou à partir d’un utilitarisme banal, mais, au contraire le saisir aux niveaux des associations d’idées les plus insolites qu’il met en branle (penser aux ready-made) par "ses qualités comparées. Surtout les plus ténues, les moins habituellement proclamées, les plus honteuses (soit qu’elles apparaissent comme arbitraires, puériles — ou qu’elles évoquent un ordre de relations habituellement interdit)".
Un ordre interdit  ; ainsi appréhendé l’objet/le mot qui relève de l’innommable révèle ses faces (relations) cachées, censurées par une convention aliénante.
L’art de Ponge se confond matériellement avec un "tout dire". Opération radicale, anti-tabou, antipoétique, amorale, iconoclaste "qui crève les cercueils à coups de talons…" et pousse, sans vergogne le langage sur le divan du psychanalyste. Là, s’écrit "tout ce qui passe par la tête" une fois soulevée "la trappe du rêve et du sommeil", là sautent les interdictions…



PROPOSITION VI

Le langage réagit par lui-même
 ; pas de clarté  ; le langage résiste et n’exprime que lui-même. La science et l’expérimentation.

Le langage possède sa dynamique propre, il met sans cesse en mouvement (en scène) un faisceau de réactions verbales des plus contradictoires et qui s’opposent à toute conception claire antérieure à l’écriture ; le processus, selon l’expérience pongienne, serait même inverse. C’est à partir d’une résistance à la formulation claire (univoque) ou spontanée que se produisent le fur et la mesure de la mise en texte, du travail d’expression  : "Que ce qui ne se conçoit pas bien s’énonce clairement !" Autrement dit, c’est l’incompréhensibilité du langage qui pousse à l’expression écrite. Donc, il s’agit de franchir en force le magma initial du monde et du langage, du monde/langage, de faire sauter les barrières de l’objet/mot pour atteindre à l’expression. Mais cela ne se fait pas n’importe comment, ni pour exprimer quoi que ce soit ; en dehors de la moindre volonté de faire part, il importe surtout de dégager les processus d’expressivité qui se trouvent enfermés dans l’ensemble informe du langage (comme un homme de science s’efforce de dégager des lois de la pratique observante, de l’expérimentation) ou inclus dans son épaisseur, sa variabilité, dans la difficulté qu’il y a à le manier, dans son aporie…
De toute manière, il s’agit d’une opération, d’une expérience concrètes, physiques, menées métalogiquement, d’exercices de rééducation verbale accomplis "la plume à la main… plus proches… en général de l’action… que de je ne sais quelle extase qui ne vient que du sujet… "



PROPOSITION VII

L’écriture s’effectue "contre le mot", la langue, l’ordre religieux/bourgeois, l’esthétisme. Il faut saisir la qualité différentielle des choses.

"Le sabotage au-dessus de tout ! Je crois à une Révolution sans mémoire." s’exclame Ponge, avec cette rage froide qui lui a fait dire un peu plus haut dans Le Nouveau Recueil  : "Nous sommes à une époque de persécutions. Dans l’ordre bourgeois, le miel de la production coule à flots, empoisse tout ; l’esprit est au coin des rues, en pèlerine noire."
Voilà l’ennemi ; l’ordre éteignoir bourgeois. Il s’agit, à la fois, d’en mesurer le mutisme et d’en abolir les valeurs (Mallarmé), de précipiter résolument leur perte en pratiquant l’insubordination "contre le mot", le sabotage de l’"objet". La tâche du proête est, donc, avant tout, de prendre en charge, à travers l’écriture, l’immense vocabulaire du monde et de le dévoyer en toute « impropriété », sans tenir aucun compte des critères habituels, de la hiérarchie, de la désignation, de la beauté (dernier des soucis), des mythes, de la religion (athéisme, matérialisme de Ponge).
"Il faut, à travers les analogies, saisir la qualité différentielle." Le problème est, donc, de dresser les objets/les mots les uns contre les autres, de les prendre en défaut pour organiser au maximum la subversion à tous les niveaux, car la langue qui nous est donnée est celle de l’ennemi, donc une cible offerte à l’exécration et à la révolte. Et cette langue imposée se trouve ainsi réduite "à quelques profonds mouvements de l’air au passage des sons… "



PROPOSITION VIII

Ecrire consiste à se livrer à (et à livrer) un jeu dont la référence centrale est l’objet (l’OBJEU) pour atteindre l’OBJOIE. La théâtralité.

"C’est à dire qu’il semble s’agir véritablement d’un jeu, d’une activité de loisir au milieu de la vie automatique quotidienne… D’un jeu sans conséquence, du moins le semble-t-il, et, comme on dit, gratuit." (Le Savon) Ainsi, se trouve exposée, sous une nouvelle forme, l’idée du désaccord fondamental, de la rupture de Ponge avec la société bourgeoise sérieuse et automatique. En réalité, le jeu pongien contre l’objet/le langage est orienté vers "le tragique de son insignifiance" ; il fonctionne comme un drame logique dont le moteur serait cette rage de l’expression omniprésente, phénomène dévastateur par excellence, stylet qui défigure (sadisme). Et la joie qui en résulte est le contraire d’un béat contentement devant la beauté ou la vérité de la création (il s’agirait plutôt de décréation). Cette joie (objoie) particulière est un comportement physique ineffable et violent tourné vers une série inextinguible de meurtres (Shakespeare) aboutissant à la destruction de leur auteur "tandis que les paroles suivent de plus en plus péniblement, et finalement se taisent tout à fait."
Le jeu pongien est un théâtre, une mise en scène de la violence et du mutisme. Les paroles et les actions s’y jouent, s’y trompent, s’y dévorent dans le dramatique partage des gestes spasmodiques, orgasmatiques de l’objoie sur le "bûcher des valeurs détruites".



PROPOSITION IX

"La poésie (merde pour ce mot) ".

La parole poétique, cible principale de l’écriture selon Francis Ponge, est à mettre à l’épreuve de l’action, c’est à dire de la science, de la méthode, de la rhétorique. Le traitement qu’elle a à subir est à la mesure de la gravité de ses maladies : religiosité, imprécision, voyance, humanisme.,. et nous en passons !
Ce traitement de choc de l’expression par l’expression, outre qu’il désaffuble la « poésie » de ses charmes, de son brillant officiel, de sa pompe, provoque la destruction des genres traditionnels qui cloisonnent arbitrairement l’espace littéraire ; il défigure les paroles en les lavant de leur enduit métaphysique, en ridiculisant l’emploi ("inclusion de l’humour : grands jeux de mots") du "magma analogique brut", communément baptisé inspiration. Ce traitement est aussi bien, par conséquent « philosophique » (anti-philosophique)…
Ponge remplace le bonheur de créer, le tremblement lyrique "naturel", la « clarté » par l’aveu lourdement réitéré de sa maladresse et de son impuissance à écrire clairement sinon amoureusement ( ou rageusement ). "Certainement, en un sens, Le Parti Pris, Les Sapates, La Rage ne sont que des exercices. Exercice de rééducation verbale."
Tout concourt dans le discours expérimental pongien à situer la notation au niveau d’une activité d’un seul tenant dressée contre une convention patheuse, une excroissance, un brouet, une faiblesse messianique qu’on nomme poésie. Au niveau d’une expression (rabique) résolument nouvelle, inouïe, difficile, illisible : "Que les critiques se rassurent : ils n’ont pas à lire mon livre. Je ne l’ai pas écrit en français."



PROPOSITION X
Par une formulation impersonnelle se trouve dépassé le vieil humanisme bourgeois.

Le statut du texte par son caractère scientifique (général, objectif, anti-poétique) oriente la lecture vers le futur. L’état d’indifférence, d’impersonnalité où s’effectue la formulation, où se brise le ronron de l’esprit d’hier engendre un milieu textuel intenable, impossible, sans rapports, un monde noir sur blanc d’hiéroglyphes et de caractères dont nous n’avons pas encore (ou à peine) les clés. Autrement dit, Ponge écrit pour "l’homme que nous ne sommes pas encore", le lecteur à venir à la formation duquel il contribue cependant en résistant à ses penchants anciens par une conception éristique et quelquefois cynique du texte, sans concessions ni putasserie.
Pour l’instant, en "plein gommage de la hiératisation", nous restons à piétiner en tournant devant un buisson typographique où les significations se volatilisent sans cesse, où les formes verbales miment les apparences d’un silence parfait où nous nous trouvons toujours plus déroutés à la limite de multiples expériences enchevêtrées et retournées ; expériences sans dogme et qui tiennent à la fois de la lapalissade et de l’énigme.
Avec Ponge, "Il s’agit d’une sorte de langage absolu, parfaitement stupéfiant, imposant, détestable." D’une activité systématique dont "l’important est qu’elle fonctionne plus encore qu’elle ne signifie."




[1] Les propositions qui suivent sont établies à partir de My creative method, op. cit. Texte d’une très haute densité théorique.