Robert Heineken From the series Are you Rea, rayogramme, tirage aux sels d'argent, 1964-1968.

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Sans titre, tirage aux sels d'argent, rayogramme d'une page de journal, Paris 1993, 30X40cms ( d'après Robert Heineken, voir plus haut. )

La revue de presse du désordre.

Article paru dans le blog Inclassable de Marc Adrien

Des dessins, des photographies, des extraits de textes - ceux de Philippe De Jonckheere(le webmaster) et ceux de ces auteurs préférés(nous avons beaucoup de lectures en commun), on s'y perd avec délectation grâce à une utilisation subtile des liens hypertextes. A chaque visite le parcours est différent. Si vous tenez absolument à vous y retrouver essayez le plan du site. Depuis le 11 mai 2002, il y a un bloc note(un blogue ou blog ou ...) qui achève de nous convaincre, si besoin est, que Philippe De Jonckheere est avant tout un écrivain.



Désordre. ( paru dans la revue en ligne « Ecrits vains »)Tel  est  le  nom  du site ( désordre, ndlr ) dont j'ai eu connaissance grâce à un article, paru  dans  la  version  électronique  de Libération, le 31 mai. Vertige verbal et visuel  m'a  ainsi  appris que la Société des Gens de Lettre attribuait,  au printemps, un Grand Prix du Site Internet Littéraire. La parole de mes pairs est forcément une référence pour moi ( sic ), dès lors je me devais  de m'intéresser à ce lauréat. J'ai aussitôt décidé de tenter une nouvelle  expérience, le principe est simple : surfer huit jours durant, une  semaine  de  vacances  en touriste sur la toile, comme je le ferais pour  un  voyage  réel. Trop occupée par mes visites quotidiennes, je ne vous rapporte  qu'un  minimum d'informations mais je sais aussi combien cela   aiguise   votre   curiosité.  Comme  quoi,  je  commence  à  vous connaître un petit peu ! Avec grand plaisir, je vous invite à découvrir mon livre de bord.

Samedi premier juin : cette fois, c'est bon, les beaux jours semblent enfin arrivés. Alors,  après une douche fraîche et un bon café noir, c'est le grand  départ : j'allume mon ordinateur. Et je me dirige tout droit à la page  d'accueil  « Et  tout s'enchevêtra dans un désordre IMPECCABLE. » Excitée comme une puce, je cherche le mot qui me permettra d'entrer dans le  site? ça y est : j'ai trouvé. Vous ne vous imaginez tout de même pas que je vais vous le donner!

Dimanche  2 juin : une fois à la page d'accueil principale, je visite ce  grand  désordre  et  me  dis  que,  finalement, je suis relativement ordonnée ! Voilà une maison qui ressemble un peu à la mienne et cela me   réchauffe  le  coeur. J'entre dans chaque photo pour découvrir ce qui se cache derrière?   

Lundi  3  juin :  je  choisis  d'explorer  les  boutons promenades; l'actuelle  et  les précédentes. Je vais peut-être rester deux jours ici tellement il y a de choses à lire? en plus, j'ai un peu de mal à trouver le chemin en sens inverse. J'aime tant que la toile se saisisse ainsi de moi?

Mardi  4  juin :  depuis la disquette archives, j'ai trouvé le texte penser/classer  de Georges Perec.Et là, j'ai compris que je n'étais pas la seule à ne pas savoir classer de façon satisfaisante les livres de ma bibliothèque?  Rassurée, je sais désormais que mes propres critères sont forcément les bons! 

Mercredi  5 juin : je m'arrête sur d'autres textes, les sélectionnant en  raison  de  leur  titre.  Et ce matin, je lis un extrait du Vagabond approximatif  de Georges Picard puis je ris des photos de All change? Je décide  de prendre à mon tour quelques photos. Epuisée, je m'accorde une sieste.

Jeudi  6  juin : par ce matin de grisaille, j'ai une énorme envie de lire  Baudelaire?  je  le  rejoins depuis un lien situé dans le corps de texte de l'article de droite (en dessous des photos). Aïe ! Ca ne va pas du  tout,  j'en  perds  une partie à cause du fond qui est, ma foi, fort    esthétique au demeurant (sic).

Vendredi  7  juin : jour où je regrette définitivement que ma langue maternelle ne soit pas l'anglais. J'aurais tellement apprécié toutes les subtilités des insultes shakespeariennes? 

Samedi 8 juin : j'embarque pour la revue de presse mais là, rien ne va plus. Les  liens me renvoient à la première page d'accueil puis sur les photos  de la seconde. Il me reste très peu de temps avant le retour, je vais  donc  en  vitesse  fouiller  parmi  les papiers qui traînent? pour    essayer  de  comprendre  les informaticiens et Philippe De Jonckheere me raconte la suite

Dimanche 9 juin : je ferme provisoirement mon livre de bord. Arrivée à la  fin  de  l'histoire,  si  elle  existe, je réalise que j'ai raté mon train? je vais vous attendre là durant la prochaine quinzaine.  

Vous l'avez compris ce site est le royaume du désordre organisé, le seul inconvénient  est  que nous n'avons pas tous la même notion du désordre, de  fait  il manque probablement un moteur interne de recherche. A moins    que je ne l'ai pas trouvé? Quant à vous, je vous laisse naturellement le ibre arbitre de la périodicité de vos visites. Mais avant d'appareiller : n'oubliez pas d'aller voter !

Bon surf Littéraire. 

Nina Siget.   

Vertige verbal et visuel (Libération du 31 mai 2002)
« Evidemment après les nouvelles d'hier, bien des choses paraissent fades. » Philippe De Jonckheere a écrit ces lignes mardi 28 à 2h15. La narration des « nouvelles d'hier » a été faite la veille, lundi 27 à 3h22 : « J'ai reçu ce matin un coup de téléphone de la Société des Gens de Lettres m'indiquant que le site "Désordre" avait gagné le Grand Prix SGDL du Site Internet Littéraire du printemps. » Et depuis, d'autres textes insomniaques ont dû tomber sur le bloc-notes parallèle à l'exceptionnel site « Désordre » qu'on a le bon goût de primer.
« Désordre » est un
chaos labyrinthique organisé ; un capharnaüm -telle la ville qui donna ce mot - de verbe, d'impasses,d'images, de tunnels, de liens, de citations et de passerelles. Philippe De Jonckheere (informaticien, poète photographe plasticien, artiste numérique, écrivain, oulipien émérite) serait-il épuisé alors qu'on vient de saluer son talent, l'ampleur de son travail harassant ? Il confie dans sa newsletter: « du coup je suis un peu trop impressionné par cette marque bruyante de reconnaissance et j'avoue ne plus savoir quoi vous concocter pour les prochaines mises à jour. » On ne peut y croire. Celui qui sans cesse réécrit ses images ou remet en scène ses mots semble être un permanent torrent créatif. Lui qui, entre autres travaux littéraires, creuse jusqu'à l'os la mémoire de Georges Perec en réalisant, exemple parmi cent, une « tentative d'épuisement de tentative d'épuisement d'un lieu parisien »semble être un volcan de créativité tous azimuts, compulsif de la mise en ligne et en abyme.
« Désordre » est un vertige inénarrable. Cet enchevêtrement de mots et de pixels dans lequel on croise, désorienté, Cortazar ou
Beckett, Desproges ou Apollinaire ne se dit pas : il s'éprouve, au bon sens du terme. C'est une tentative inavouée d'épuisement de tout internaute assoiffé d'esprit. Mieux, c¹est même, - et De Jonckheere l'ignore probablement -, une auto-tentative d'épuisement de son auteur. « Désordre » est un « grand bleu » verbal et visuel. On se laisse entraîner par ses courants étranges jusqu'aux tréfonds. L'auteur veut-il signifier que la littérature et la photographie sont des
apnées ? Si oui, alors ne surfons plus : plongeons.
Francis Mizio ( Francis Mizio, autrefois journaliste à Libération, co-fondateur du cahier interactif, est écrivain, on lui doit notamment "Surfe Mamie, surfe __ l'internet ( mal ) expliqué à ma grand-mère" qui est sorti au Seuil. Voir aussi
le site de Francis Mizio
.

Désordre paru dans le magazine Interneto
Déjà, pour entrer, c'est la croix et la bannière. Avant de trouver le fameux sésame, vous vous laisserez sans doute prendre au piège du lien hypertexte qui figure sur la page d'accueil. Une fois dans le site, vous vous perdrez dans les innombrables pistes et fausses pistes proposées par l'auteur de cette page perso, le fameux désordre... Une boîte, un écran d'ordinateur, un cendrier, tout est prétexte à naviguer. Ne manquez pas non plus les très belles photos de Madeleine, quand elle était toute petite, vraiment toute petite et le pola journal, une série de polaroïds très réussie. Du désordre comme cela, on en redemande!
(12/01/2002)

Foutoir  paru dans le Point  
Si le rangement est une préoccupation dans l'air du temps (voir Le Point n° 1531), l'auteur de ce site n'est vraiment pas dans le coup. Déjà, pour pénétrer dans le site, c'est le parcours du combattant. Une fois dedans, on se perd dans un fouillis qui glacera les maniaques du rangement. L'internaute est invité à farfouiller dans le bureau, à regarder les papiers qui traînent et à admirer l'ordinateur tapissé d'icônes. Ce site est sans grand intérêt, mais dès qu'on y met le pied, on n'en sort plus!

Range ta chambre (sélection de la semaine dans Yahoo! )

Pour paraphraser Ponge, Attiré par le désordre n'est pas chose facile à définir. Comme son titre l'indique, il y a dans cette oeuvre une notion de fouillis sympathique qui rassurera les bordéliques et glacera les maniaques du rangement. Ceux que cette courte description laisserait perplexes devront se mettre dans la peau d'un visiteur : farfouiller dans le bureau, regarder les papiers qui traînent et parcourir la bibliothèque. On est invité à pénétrer dans l'univers esthétique, intellectuel et personnel des maîtres du lieu. Entre création artistique et foisonnant foutoir, on vadrouille sans voir le temps passer.

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