Numéro 1 (1969))

TXT (Ordinateur)

par TXT

Un discours s’engendre dont nous pourrions aisément supprimer les noms. Nous désirons l’impliquer dans ces cahiers pour le dépliage productif d’une lecture durant le temps du regard. Car, ce qui se donne en dernier recours, hors l’incidence des auteurs, c’est la parturition et la partition de l’écriture "différente" de laquelle il faut prendre acte. Les textes ici présentés ne sont donc séparés qu’illusoirement. Ils forment en effet une composition lexicale qui leur échappe. L’ouverture où de tels produits apparaissent (en leur genèse) rétablit l’insignifié et l’illisibilité, supprime le lecteur bénéficiaire, oriente vers un univers double et non-contradictoire.

Si nous sommes attentifs au programme de Tel Quel, de Promesse et de Mantéia, nous voulons reconnaître aussi l’apparition d’une productivité "carnavalesque" qui appartient en propre à certains jeunes écrivains. Il n’est pas question pour nous de former un lieu de réconciliation au demeurant inimaginable dans l’espace géométrique de la littérature contemporaine. De même, nous bannissons l’entreprise pédagogique qui consisterait à démontrer l’insuffisance ou la fausseté des quelques concepts ahuris qui règleront encore la majeure partie de la LITTERATURE REGNANTE. Nous n’offrirons donc pas de "beaux textes", mais des écrits où sera bien mise en "acte" une certaine forme de la vie quotidienne : la parole, lorsqu’elle s’incruste à la résistance de la page.

Textes pratiquement d’un perpétuel a-priori, formulation de la perte de soi en quoi consistent "les-mots-nous-quittant", ces fragments sont les débris épars et maintenus dans l’épars d’une fête barbare à laquelle notre civilisation en sa mort avancée commence à être des plus attentives.