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De retour à Bruxelles après un séjour de deux ans à Rennes où mes premiers travaux consistaient en une transformation précieuse des sons dans le studio et du mixage de ceux-ci par des techniques de dj et/ou d'un montage cut-up besogneux sur logiciel (mais ces deux approches ne me permettaient que peu de liberté dans l'exécution des pièces).
Très vite, j' installe enfin le studio chez moi.
Comment, avec un ordinateur, écrire des musiques qui peuvent réellement être jouées, comment transforme t-on la machine en instrument, comment interpréter une pièce précise avec toute la liberté et le potentiel d'improvisation d'un instrumentiste?
Avant de répondre à ces interrogations, et surtout d'y trouver des solutions pratiques, je me devais de porter à son terme mon déjà ancien mode d'approche ; je jetai mon dévolu sur des restes d'enregistrements, les fichiers inutilisés, les ébauches et les ratés qui trainaient sur mes disquettes et mes mini-disques. Pendants de mes essais plastiques où je me suis interessé à la notion de ratage, j'étais parvenu à cette observation que «les ratages sont ce que nous réussissont le mieux».


C'est dans cet espace-temps que je réalisais La barre de train et qu'on sert d'écoute. L'année 01, mis-à-part mon conditionnement téléguidé vers la paranoïa mondiale, fut largement consacrée au prolongement de la démarche entamée avec LLDM; l'improvisation avec d'autres bidouilleurs électro-acoustique, les cages libres reflètent celle avec mon voisin et ami DJP( Panjol Bedon), il y eut aussi une très belle session avec bertrand gauguet dans les studios de la radio de l'université libre de Bruxelles; radio campus . L'été, un trio avec le percussioniste Jeanf Jones Jacob et la comédienne Nathalie Yalon nous emmena au festival binari binari , San vito, Italie.
La nuit du son, un concert organisé par l'atelier de création sonore et radiophonique (ACSR), marqua la fin de cette période. Il y eut un tel écart entre la pièce préparée et celle exécutée, c'est-à dire qu'en situation de concert les techniques de mixages utilisées imposaient leur limite; perdue la subtilité et inexistante la liberté, je ne jouais plus, je travaillais.

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