L.L. de Mars - Archive II
K7 accompagnant le premier numéro du graphzine Kitsch
Cartographie des incultes - 1987/88
L.L. de Mzrs - Ubu
Pochette de la K7 - dessin L.L.d.M.
  1. Mâââââ (2:52)
  2. Couine (2:57)
  3. Belengue belengue (3:16)
  4. Abstreuuuse (1:32)
  5. Belengue Belengue II (2:21)
  6. Haïku I (0:48)
  7. Haïku II (1:11)
  8. Haïku III (0:50)
  9. Nunuche (2:11)
  10. Lili Marlene (4:13)
  11. Musique de ma radio (5:11)
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(mp3s 256 kbps 44100 hz)
1988. Mon faible intérêt pour ce qui se passe dans l'enceinte de l'Université de Rennes II où je suis censé être venu apprendre quelques petits trucs sur l'art me laisse tout mon temps pour gâcher des bandes magnétiques, donner à des amis discrets le goût d'être bruyants et m'assommer d'alcool avec eux. Naissent de diverses rencontres un magazine bordélique dont je ferai sans aucun doute l'archivage tôt ou tard dans le Terrier, « Kitsch » et des séries de concerts et d'enregistrements, notamment avec mon fidèle compagnon de beuverie Éric Nédélec mais également avec celui qui va devenir un jour le président à vie autoproclamé de Boxpock et qui signe à cette époque Eraserhead ses couinements dysaxophoniques.

C'est dans un immeuble aujourd'hui ratiboisé de la rue de Saint-Hélier que la notion de porte perdit toute consistance et que celle d'étage devint étrangement molle au point qu'il me soit devenu aujourd'hui impossible de dire avec certitude qui est présent sur quel enregistrement ni même comment j'ai pu convaincre tout ce monde de gratouiller une cuiller par-ci, souffler dans une hernie par là ou pleurnicher un pas-texte dans un fond de bouteille vide. Pas plus que je ne me souviens ce que j'ai bien pu moi-même y foutre. On peut pêle-mêle, pour ce que je peux m'en souvenir, entendre sur ces bandes Laurent Callec d'en face, Mohammed de juste-en-dessous, Julien dit "panier-percé", Simon dit "pète-en-dormant", Laurent de deux étages plus bas, David du pallier, les copains de David qui passaient souvent à l'heure de l'apero du midi du soir ou des deux, Jean dit "le nuage en pantalon", la fille qu'avait couché mais impossible de dire quand et comment et avec qui, et bien sûr Erasehead, Éric et moi-même plus que de raison.

La plupart des bandes a été enregistrée d'une seule traite, très sommairement préparée, le nombre d'instruments dépendant uniquement du nombre de zozos présents autour de la table de mixage ce jour-là. Les textes souvent exécrables (notamment les miteux haïkus que j'avais bâclés dans la perspective vite abandonnée d'un faire une sorte de recueil pour Kitsch Magazine) sont heureusement inaudibles et accompagnent les mélodies aigrelettes sans trop les saborder. Les plus beaux passages de guitares (2, 5...) sont évidemment dûs aux petits doigts boudinés et habiles de Éric, les saxophones qui couinent (piste 2) aux premiers frétillements de Eraserhead.

Qu'on ne soit pas trop surpris de trouver ici des versions de « Lili Marlene » et de la comptine « One for sorrow », qui, allez savoir pourquoi, accompagnaient déjà mes premiers enregistrements de 85 ; des marottes sonores qui m'ont poursuivi jusqu'en juin 2000 aux enregistrements de Strabismes avec Vincent Matyn.

La thématique de la revue comme de la K7 est sans doute aujourd'hui bien moins compréhensible pour qui ne s'est pas pris dans la gueule l'insupportable vague de néo-colonialisme soft à tronche d'ange qui sévissait dans les années 80 sous le nom de world-music ou de new-age, désormais répertorié dans la poubelle historique dite Branly-pudding.

Des photographies de concert sont visibles ici

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Couverture du premier numéro de Kitsch Magazine