| Et quand le travail n'est pas médiocre, 
              il est toujours loisible à l'institution de l'assujettir 
              à un environnement qui le soit ; il y a une infinité 
              de moyens d'y parvenir.Aurait-on par exemple l'idée saugrenue dans un collectif 
              consacré à la musique de demander aux écrivains 
              participants de pousser la chansonnette? Évidemment non. 
              En revanche, dans une exposition ayant pour objet le langage (c'est 
              le thème de L'art chemin faisant de cette année), 
              il semblerait que le travail plastique d'un plasticien ne suffise 
              pas à clairement nous montrer qu'il a su s'impliquer dans 
              le projet : on lui demandera donc de pondre un texte, exercice pour 
              lequel la plupart des plasticiens s'avèrent calamiteux (et 
              quoi de plus normal, après tout?) ; et ce texte, aussi redondant 
              que maladroit, viendra se placer entre le travail de Daphnée 
              Bitchatch qui, Ritournelle, et le spectateur... Ce texte, 
              quels que soient les efforts faits pour le chasser, viendra le 
              signifier, c'est-à dire le dissoudre ; c'est bien dommage, 
              elle me plait plutôt, à moi, cette installation, mais 
              il est difficile de puiser en elle le pouvoir de dédire.
 
 |