À notre arrivée nous est offerte une pochette en plastique
contenant le programme détaillé du colloque et des
tas de cochonneries hagiographiques en quadrichromie propulsant
Rennes et son Université dans les sphères
babylonienne du bon goût et de l'intelligence. Une version soft
et pubarde du réalisme socialiste y étale les vertus imaginaires
de cette ville Balzacienne de prétention et de mollesse bourgeoise,
comptant sur l'improbable candeur des invités allogènes
pour leur faire avaler cet autoportrait communal lourdement doré
à la feuille.
Brigitte Chapelain éclairera le sens de cette propagande incongrue
en nous confiant que l'Université s'était pas vraiment
sentie investie dans le bazar, et que la municipalité surtout
avait craché au bassinet pour rendre tout ça possible.
On se méfie jamais assez des investisseurs mégalomanes.
Dans le programme, avec Philippe, nous commençons à y
voir plus clair et je note que mon courrier, pas du tout destiné
à une quelconque publication, est l'ambassadeur de notre allocution.
Je me sens couillon. Philippe s'inquiète du fait que si quelqu'un
l'a lu il risque de prendre ça au sérieux, mais je le
rassure en lui faisant remarquer que nous sommes peut-être trente
dans la salle ce matin-là.
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