Éloge de la fatigue (1)

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Transcription des tapuscrits : Elie Lebrun

 

MORT EN REPUBLIQUE FEDERALE


Un groupe QUEL QU'IL SOIT, quelles que soient ses dimensions, dessine un œil qui est en même temps son anus. De l'œil à l'anus : le travail. A l'intérieur de l'œil : la masse travailleuse, réserve et déchet. Douleur et plaisir en alternance. En voir (en chier) et aller se faire voir (chier à loisir). Processus long.

Prostitution et police, processus court. (Re) gardant le bord de l'œil. Prostitué(e)s sur le bord externe immédiat, forces de l'ordre maintenant le bord interne. Ou plutôt les uns contre les autres, en contiguïté inverse, oiseaux et poissons d'Escher, tissu étrange mais naturalisé, limite à la fois autoritaire et permise, le visible comme leurre. Les uns et les autres comme hors du travail en fait ignobles travailleurs, captant ou renvoyant la violence, instituant le faux bord. La collusion qu'on sait n'indigne que les pédagogues, d'ailleurs de bonne foi.

« A l'intérieur de » l'œil, la fatigue. « A l'extérieur de » l'œil, la vacance.

Yeux vides, reins malades, nerfs frigides, le flic et la pute. Toujours fatigués, toujours en vacances. Le terrorisme révolutionnaire dans la fibre du nerf optique. Le corps militaire hypermerde. L'œil commence à se révulser. Flics et putes font passer la vacance dans la fatigue afin d'empêcher QUE LA FATIGUE PASSE DANS LA VACANCE où elle trouverait un œil et un sexe multiple, réciprocité infinie du visible, non pas finale mais le corps glissant sans fin sur lui-même en se traversant.

Prostitution, la vacance individuelle dans la fatigue sociale, l'histoire comme mère éternelle. Police, la haine de la fatigue individuelle dans la haine de la vacance sociale histoires perpétuelles avec le père. Mais le flic dit maman comme la pute dit papa. (On rêverait de mariages symboliques si flic et pute n'étaient la symbolique du mariage.) Menacé de devenir flic ou pute, ou flic-pute, ou pute-flic, l'écrivain se doit de rester le traître, entre toutes les eaux douces du fascisme, dans IGNOMINIE PERMANENTE. L'écriture est trouage de la trouille, l'anus qui ressort par l'œil ; la peau de la masse se pluralisant littéralement.


Prostitution et police désignent l'irresponsabilité réelle du travail. L'écriture est le travail réel de l'irresponsabilité. Si l'écrivain opte (officiellement) pour le Nouvel Œil, il lui en coûte indifféremment les yeux ou la peau, il signale du même coup la limite d'une dérive, à lui au moins sa fatigue est future, il se fout de sa vie. Vague sentiment de pitié envers ceux qui ne peuvent en dire autant, mêlé au dégoût d'être soi-même un luxe, tant qu'on ne sort pas du voyeurisme. La prostitution mantient la fatigue comme la police tient la vacance en maigre fonction indiscernable tant que l'écriture ne retourne pas le voyeurisme dans la tache aveugle.

La théorie fait de nous des morts (des cadavres vivants). Le poème fait de nous la mort (la vie inutilisable). L'un des aspects du principe d'incertitude ontologique. La théorie est d'abord un œil à l'état sauvage (même dans le cadre d'un laboratoire d'état), le poème d'abord du regard à l'état sauvage (même publié chez un grand éditeur bourgeois).

La théorie a besoin du poème comme la police de la prostitution.La théorie n'est ni plus ni moins scandaleuse que les éléments (ex-événements) qu'elle intègre désormais. Elle effraie ou rassure selon ses impacts, ses possibilités contradictoires d'utilisation, ses potentialités utopiques ou immédiatement techniques. Elle est en tout cas la cruauté légitime de son inventeur, voire de son promoteur : au cœur de l'insécurité elle est son repos, la grande phase calme où il peut enfin assister au pire par quoi il se faisait assister jusqu'alors. Peu importe donc qu'il y laisse sa peau, et mêmes ses yeux. Qui n'a pas désiré de vivre en aveugle ébloui ? Toutes les guerres sont perdues d'avance pour tout le monde. L'orgasme est excrémentiel. Totalement.
En théorie le monde n'a pas eu lieu, il faut lui assigner un lieu où le monde devra ne jamais avoir eu lieu. D'avoir vécu en catastrophe l'actuel savant veut être la catastrophe. Despotisme fondamental. L'histoire peut arriver parce qu'elle n'arrivera plus. Pour le (poète) il n'y aurait que du lieu et le futur même n'est qu'anticipation ruineuse, dispositifs policiers-prostitutionnels inouïs, l'histoire à faire pour la défaire. La théorie est solution violente parce qu'un instant la violence est à côté. La poésie est dissolution permanente, il se pourrait bien qu'elle nie la violence. Théorie et poésie donc, comme le bon et le mauvais œil.

Dans l'intensité du faire et du défaire, le public en devient fictif. Chacun veut inscrire un nom (Palissy, Mendéléev, Erostrate, Duchamp,le pétomane, le suicidé, etc). L'impossible coïncidence (purement) physique et (impurement) quotidienne de l'œil avec l'œil, et l'infatigabilité du regard, exigent cette fatigue qui s'appelle le nom.
En s'en prenant indistinctement et globalement à «l'individualisme», l'égalitarisme totalitaire et la terreur spontanéiste suppriment toute raison d'inventer, de changer, de chanter. Contraints d'augmenter la police ils incitent à la prostitution. Entre la drogue et l'afamement (Faim : fames/ fameux: fama), tout le quelconque s'affirme comme on épate sa concierge (ce qu'on fera d'ailleurs de moins en moins). Les flics ont de grandes gueules. Les putes ont les plus beaux yeux. Restent le folklore, le witz, la compassion, la bonté encourageant au suicide - où à la haine. La vraie bonté est amorale. Quoi qu'il en soit le nom n'a rien à faire avec la bonté, rien à faire non plus avec l'amoralité. Parce que le nom est l'essence de l'éthique, l'apparente paranoïa du nom n'étant que le paradoxe d'une impersonnalité qui veut s'inscrire... en faux contre la généralité politique. Du moins, nous en sommes là. Chacun désire le pouvoir, vise au pouvoir absolu, à la mort, chacun désire voir pour avoir vu : imposer sa mémoire : pour l'oublier sauvagement.

Le poème raconte comment la théorie sert le pouvoir (ou bien ce sont les petites glaires de l'âme). La théorie le lui rend bien (sinon tautologie contente). L'un et l'autre détruisent provisoirement le nom légal. L'écriture n'est que la trace d'un principe d'incertitude ontologique qui est subversion physique impersonnelle de la posture par la formule et réciproquement : l'œil obscène.
Technocrates et biomanes refoulent le principe.
La théorie est police. Le poème est prostitution.

L'écriture est l'obscénité de la scène politique. Bête théorique retournée ventre en l'air dans la bête poétique, libération des villes, viols, camps de réfugiés, déchet (re)devenu reste. Il y a du déchet puisque je suis mort et vais mourir, puisque j'accepte le travail. Il y a du reste puisque je reste, puisque je refuse le travail. Fiction intenable du déchet et du reste, intenable et nécessaire, l'écriture dans toute sa violence, l'incertitude du principe, l'œil sans limite, l'anéantissement de l'hygiène.

Fatigue, la prostitution policière, la police prostituée du travail.
Monde de la mort indéfinie. Vacance, tout ce qui dans le travail trace un sillon de mort, puissance de l'aléa. (Il est des grèves molles comme de la merde molle, intermède du travail : on peut bien les dire dures, elles peuvent bien être sanglantes... Amélioration future de la fatigue. On aimerait ne pas dire ça, bien sûr).
Moment où la théorie joue comme neutre. L'institution révolutionnaire qui se cherche... Poème aux membranes les plus fines, osmose, aux ruptures les plus folles, saut. La mort errant sans fin dans la mort, entre les débris et le nouveau regard... Et l'écriture forte d'une neutralité inconnue prenant insupportablement en charge la liquidation. Eaux-mères, eaux mortes du poème huilant et corrodant l'œillet théorique...

Peut-être est-ce la confusion des deux yeux qui forment l'anus, qui fait du cerveau une merde. L'homme intense possède un œil théorique et un œil poétique, un œil qui baffre et un œil qui chie, il écrit directement avec son « corps », la merde n'est que merde et non pas problème... Cet homme a d'ailleurs ces deux yeux-là dans chaque œil.

Tant que je travaille à mon compte, que je ne suis pas encore utilisé, je reste. Je reste encore un peu tant que je ne suis pas nommé. Dès qu'on m'utilise, qu'on me nomme, je peux déchoir. Il n'est de gloire que du déchet.

Pourtant mon nom est légitime si je peux l'oublier, si je deviens mon propre déchet pour être encore mon propre reste. Quand je reste, le monde déchoit un peu un instant, il plie, je brille, un instant encore il faut encore laisser être le grand reste qui m'inclut, qui me laisse en retour être le grand reste. La puissance est un mode bref.

Je veux qu'on m'utilise et cependant rester. Moment aussi où la politique est incompréhensible. Ignorance totale. Complicité totale.
Le reste passe toute description. Le déchet est de l'ordre de la description et la description de l'ordre. De reste en déchet, ça légifère. Si on a tout de suite senti la connotation morale de l'opposition c'est bien parce qu'il y a reste et déchet tant qu'il y a morale. Que la morale disparaisse avec ses prêtres et ses flics, ses savants et ses putes, ses poètes, ses théoriciens militarisés, il n'y a plus que le jeu et le sommeil, la vacance et la fatigue dans l'INNOCENCE INEGALE.

Le principe le plus redoutable est bien celui de l'eros-center, principe pornocratique totalitaire, impliquant une pornothéocratie impliquée dans la technologocratie. Réduction de l'œil à l'anus où prostitution et police collaborent étroitement. Illumination effaçante de la vacance-fatigue. Imaginer les eros-centers en véritables théâtres mobiles où chacun pourrait construire matériellement, avec un maximun de réalisme, le décor de son fantasme, son fantasme-même. Suppression de la distance. Instantané de l'orgasme pour un orgasme instantané, mort-apothéose dans l'apothéose de la mort, tout l'oeil livré (délivré) au travail pris en charge par le système pornothéocratique. Ce n'est pas un hasard si un pays doté d'eros-centers probablement très médiocres, l'Allemagne Fédérale, est aussi le pays où les membres du groupe Baader-Meinhof sont torturés par l'HYGIÈENE. En les traitant en déchets on les désigne comme le reste de la démocratie libérale allemande. Pas d'informations pour les détenus, le moins possible, que cette information soit politique, culturellement élaborée, ou physique, sons, bruits, possibilités de mouvements. Toute onde trop forte pourrait faire croître la vermine, qui sait si le beau corps économique de la R.F.A. ne dégagerait pas une odeur de cadavre? Non seulement le détenu doit être l'excrément, mais un EXCRÉMENT PROPRE. Ce qui signifie que l'œil doit rester l'intègre R.F.A. Les eros-centers très publics et les polices très secrètes s'occupent de la merde.
L'eros-center est centre du travail, son meilleur fruit. Le client est sa propre pute et son propre flic, les poètes chantonnent tout ça, les économistes le théorisent. Matière du grand fantasme implacablement mou. Imaginer encore des associations de clients, des multinationales psychédéliques avec laboratoires d'étude du fantasme, procurant les déplacements et les condensations les plus stridentes. Hors des eros-centers il peut rigoureusement se passer n'importe quoi, apathie totale, totale sauvagerie, travail de plus en plus pénible ou incertain, police de plus en plus arbitraire, marché noir, prostitution à la petite semaine, etc.

Et si l'eros-center était la vérité — mortelle — de tout mouvement social ? Dans un individu, un groupe, une société, tout NE SUIT PAS. Entre ce qui suit et ce qui ne suit pas, le compromis possible, parfois. Mais à un moment le dialogue devient à la fois (la stratégie devenant de plus en plus complexe et aléatoire) violent et rituel, la rhétorique se fait coupante, elle coupe à tout, tout fuit de part et d'autre du trait qu'elle dessine, l'infatigable se fatigue, on est dans l'énervement d'une solution. La politique échoit à l'opposition, une légalité s'installe centrant son éros. Eros-center comme, vérité première et dernière du politique. On a peur... de savoir que déjà au début on désire mourir —que la politique est aussi un fantasme,

La manœuvre politique consiste à rendre la vacance perverse, la fatigue indigne. Toute vacance est à combler (les vacances), toute fatigue est mauvaise (les thérapeutiques).

Je rêve d'une fatigue qui soit vacance, infatigablement. Qu'il n'y ait plus que le « corps », oui, qui soit sommeil. Nous — aimons la vacance et la fatigue pour elle-mêmes.

Que fais-tu

quand tu ne fais rien ?

A quoi penses-tu

quand tu ne penses à rien ?

 

La fatigue — est bonne
elle sait beaucoup

 

C'est assez facile de trouver des paroles. Pour la musique, on demande aux politiques de se pencher sur cette bonté singulière de la fatigue.
(Peut-être sur cette angoisse non moins singulière du vacancier vacataire gâchant déjà ses vacances par l'idée qu'elles vont finir.)
Le sperme, le beau coït dans tout cela ? Vieille question des familles, néanmoins angoissante. Les enfants sont toujours embarrassants, il pourrait s'agir de ne pas déchoir à leurs yeux ? Misérable tourment de l'impuissance. Nous n'aimons que les enfants du hasard. Pour le planning, cette réponse définitivement provisoire.
L'enfant, tout comme la merde, est un fantasme d'aveugle. L'œil ne désire que l'œil, le parcours d'un labyrinthe dont l'eros-center politique n'est que l'étiage, le chiage, le petit cinéma, l'onstruosité.
Le poème est en fait une théorie rancunière plutôt que la théorie impossible, une épopée voyeuse de tous les échecs. La théorie n'est rien si elle ne s'implique pas comme théorie de la violence et du neutre. Le poème veut s'installer dans le pire. Qui n'est jamais sûr. Drame d'une formule tragique en proie à son élaboration inefficace. Revenu de la mort. La théorie joue au pire, au drame. La tragédie c'est les autres.

L'écriture est asymptotiquement histoire quand poème et théorie sont asymptotiquement fictibles. En attendant, flics et putes sont de braves pères et mères de famille. Les pédagogues ont leurs places toutes faites dans les loges des eros-centers.

On ne peut prévoir ce que serait réellement une société qui ferait droit aux différences, avec un minimum de douleur politique. Ce qui est certain c'est qu'alors prostitution et police (qui ne sont encore guère pensés que comme résidus incontournables, tantôt dans leur violence pure tantôt assez allégoriquement — mais : n'est-ce pas la même chose? Et la tâche urgente du désir n'est-elle pas la destruction des allégories qui garantissent toutes les violences où les hommes en apparence les plus affrontés entre eux pactisent dérisoirement en secret ?) ne seraient plus référables (à un centre, à une marge) sinon l'une à l'autre absolument, dans l'absolument relatif, dans la duplicité étrange et double de l'œil. Danse de figures. Non pas échange de rôles mais transmutation avec destruction des limites en particulier verticales. L'orgasme comme rencontre. Tout nom serait fatigue, l'ignominie devenue vacance.

Peut-être la fatigue n'est-elle rien d'autre que le concept, son mode incohérent, le côté naturel de l'histoire.

 

AGONISTIQUE...

Ce qui est déchet d'un code est reste pour un autre code. Exemples hétérogènes et de complexités diverses : la citation, le travailleur immigré, etc. D'ailleurs, le code, est-ce qu'on l'a jamais ? On le subit, on le casse, on le mange, on l'use, on l'est, on le fuit, etc. Mettons que d'abord on puisse jouer la jouissance contre le plaisir comme la conscience du code contre l'inconscience complice («objectivement »), ce qui peut se traduire par révolution permanente contre bonheur entropique, etc, les traductions n'étant d'ailleurs jamais exactes. Affreux problèmes de la réception, de la connotation, du qui parle et pour qui. Quoi qu'il en soit (...) l'obsession exclusive du code (et je continue à parler comme s'il savait quelque chose — comment en sortir ?) s'épuise en paranoïa totalitaire. Le code (lequel n'est pas dehors, bien que d'une certaine manière, etc, tout est là, nous y sommes toujours, espérant n'y être qu'encore un peu) étant partout devient ce nulle-part (pourtant au début, certes pas pareil) propice à tout campement. La foudre suit alors les branches d'un arbre quelconque qui apparaît hideusement plausible.
Le fameux prix à payer.

Mais — peut-on en finir avec la stratégie ? (Toutes ces accusations pédagogiques qu'on fait le-jeu-du-pouvoir si, etc).
... On joue donc à nouveau le plaisir contre la jouissance. Le désinvestissement du code contre son (ré)investissement, la passivité contre la Politique-Pensée, la femme présente-future contre l'homme-mort, et, après qu'on a joué le reste contre le déchet, LE DECHET CONTRE LE RESTE. Pour que ce ne soit trop beau, dire que le déchet est une sorte d'image soupçonneuse et suspecte que hante un individu mâle qui la manie contre des prérogatives embarrassantes auxquelles il ne tient pas.

Ce pseudo-concept, qui devra s'effacer sans retour, doit induire la suppression de l'ordure — l'avancée de la femme dans une histoire dont elle n'était que l'alibi.


... ET SENTIMENT


Car en rejetant son autre historique, l'homme choisit la guerre, l'hermaphroditisme, la souffrance. Ne pas déchoir, credo, grandeur pusillanime, joie truquée, une douleur plus réelle et cependant aussi truquée, plus truquée parce que plus réelle, son érotisme et son érotologie, ses vertus théologales.

L'algorithme inutile reste/déchet scande erratiquement la pathétique de l'énergie, marque et légitime le sentiment.

Un ensemble r/d est toujours pseudo, états quantiques différents constitués par/constituant une loi errante, l'errance d'un légiférer absolument relatif, la forme de l'informe comme l'informe de la forme,etc, sous aucun regard unique. En fait, il ne peut y avoir d'ensemble r/d, de loi r/d, et pourtant je l'écris, et pas en négatif. Répercutement de r/d dans tous les r/d et R/D, folles exponentiations, monstruosité de l'hétérogène non thématisable.



Ce tableau sentimental, je le veux le plus proche possible du constat, mesure de l'auto-hétéroaffectation dans son intensité, sa durée, sa vitesse, son orientation.

Ce tableau (par quoi on se propose de se faire lire ailleurs) n'exclut aucune pulsion ni aucun registre : il saisit le hasard en personne, l'expérience intérieure et l'histoire mondiale s'entre-co-dénotent [allègrement] hors des affres dualistes (2).


CODA

On use le voile d'un épuisement noético-éthique. Crève l'homme-référent. Et c'est l'aventure, l'éventure vraiment androgyne qui commence [intransitivement,] le déchet s'anéantissant dans ce commencement sans sens ni fin où les génitifs se retournent sans se relever parce qu'il n'y a plus de substantifs,

La pseudo-loi r/d, R/D, notre inutilisable principe d'incertitude ontologique (qui n'a pas grand-chose à foutre avec le plusieurs-choix-possibles et la polysémie), nous fait sortir du scolarisme socio-culturel support/outil, subvertit la problématique du même et de l'autre, du différent et de l'indifférencié, etc, où la politique aristotélicienne traverse la logique hégelienne pour aboutir — via le moralisme de l'imbécile XIXème siècle capitaliste — aux petits tracas de l'avant-garde, dernier épisode christophage et nosographe.

Pour l'exécution d'un cul-de-lampe : Cechise scrutant le rectum de Mendéléev. Mais le dédicataire de ces lignes originales — originaires— involontaires, et dont on appréciera la congruence — je m'en moque— et bien personne (3).



(1) Eloge de la fatigue jouxte un texte inédit de Michel Vachey, L'insupportable et l'amusement.

(2) Le fléchage, avec sa symbolique du haut et du bas, est parodique — toute morale et toute transcendance poussées à mort vers un univers de forces qu'aucune logique vectorielle ne pourra domestiquer. Le déchet « montant » et le reste « descendant » ne font pas que contredire la tradition, ils rendent vétuste toute tentative homologique de doublage (herméneutique, idéologique, politique, textuel, etc) et de causalité. Si on partait de quelque chose, on partirait des effets. L'une des implications serait, par exemple, dans l'ordre linguistique, qu'on en finisse avec toute hiérarchie du discours : aucune proposition n'est principale, aucun adjectif n'est épithète (le prétendu adjectif qualitatif est aussi bien un quantitatif, indiquant une intensité physique). — On verra, ailleurs, à quoi correspondent les 16 cases de ce tableau, et comment on peut y circuler.

(3) ... Cependant, tout cela sera à revoir... Et même à voir.