L.L. De MARS
Selon II
La lèvre pelée

Suite (publiée dans La Parole Vaine N°11

 
Résumé des épisodes précédents :
moi Baruch, et bien malgré moi, votre dévoué Baruchinet, je vous ai confié la fin des fins de mes siestes, je vous ai parlé de LUI! Kaddosh, kaddosh, kaddosh Perlimpinpin Tsevaot (Roi des Rois des Rois!), pour qui nous nous sommes embarqués, du jour où il décida que -non contents de nous plier les membres pour enfiler l'armure importable de l'histoire- nous allions devoir tirer nos flèches pour LE retrouver un jour, patient, sans corruption, tapotant légèrement sur nos lignes guerrières, de l'autre côté de Gan Eden... Entre temps, il y aura eu l'épuisement total qui conduit en flânant de la foi émerveillée -passée par la perte de foi- à la foi tremblante dans la terreur ; voilà à peu près comment ça s'articulait:
        A) d'où il ressortait que quoi que nous fissions, le texte allait être lu par Celui qui me parlait (portrait) puisque ce qui s'y opposait était de toutes façons inscrit dans le projet : en gros, ça sentait très fort le rideau, et nous n'avions qu'à claper nos clapoirs. Il lit? Boum! ça s'envenime! mais rien n'est perdu, ça repart... Ceci, l'air de rien, pas moins de cinq fois pour épuiser les dernières ressources du public trop friand de phénomènes ou d'événements marquants. Il nous signalait brutalement que ç'en était fini de notre calendrier.
        B) Où l'on comprit que -curieusement- le récit de notre fin était censé avoir déjà été largement compulsé, commenté et remoulé par nos soins, et que, si le boulot n'avait pas été fait, nous n'avions plus qu'à nous démorver sans moufter. Le Livre était là depuis si longtemps, que nous avions cru bon de n'en lire que les notes en bas de page, ce qui expliquait, selon Lui, pas mal de dérives.
        C) Où l'on dut subir l'humiliation d'une démonstration infantilisante tendant à prouver que nos liturgies, nos exégèses, nos commentaires, comme notre histoire, tenaient sans peine dans la vie d'une mouche. Et pour ceci? Cinq hypostases bien visibles, bien lourdoques, cinq filiations Nobodaddy décloutées pour les niais, cinq trucs vaguement nous, qui allaient prendre le relais de notre très cher Adonaï Elohenou Sela Sela Sela Avinou Malkenou Sela MummaMia, pour nous raconter comment, par une boucle sournoise, lentement instillée par notre fainéantise énorme, nous avions pu nous retrouver au coeur du récit historique d'un désastre inattendu, alors que nous étions déjà -et depuis bien longtemps- broyés par ses effets.
L'homme de la paume, premier des cinq avatars de Celui qui nous parlait, change de temps : on passe à l'imparfait, là où toute l'assemblée attendait un futur... Dubitation générale...
        D) L'homme des vertèbres prend le relais. Personne ne voit très bien ce que le récit à de plus vertèbres que la paume, pas plus que ce que la paume pouvait avoir tout-à l'heure de moins vertèbres... On attends avec inquiétude le monologue de l'homme des couilles...
 
 

ette inconsistance du ravage, la mobilité, la précarité de ses évocations, son incroyable faiblesse, ÉTAIT le véritable fléau qui dispensait les hommes d'avoir à se soucier de l'état des lieux de leur mort... elle-même leur apparaissant comme un accident peu envisageable. Qu'auraient-ils pu projeter, eux, sans projet ni portrait? Par exemple,  ils se noyaient par goût pour -disons- le bleu, et poussaient leurs nations dans l'ondulation des flammes, ceci même, SANS CALCUL.
Vieux ravages et vieilles dépouilles se rendaient reproductibles dès qu'ils cessaient momentanément de haïr, ne sachant ni pourquoi ils avaient haï, ni pourquoi ils avaient subitement cessé.
L'articulation lente (les entre-coups et les parasitages des volontés volubiles des autres têtes) de la Bête, dans sa lecture appliquée, son élocution traînaillante, infligeait au corps des hommes lus, un moule pour chacun de leurs organes ; à savoir?"

        "Ce que la mémoire accablée, pulvérisée, mise en pièces, impliquait d'effondrements par pans entiers de l'immédiate réalité... par exemple... évoquons leur naissance: les alentours, les circonstances, le nom des pères, TOUT CECI, les mouvements de mâchoires de la Bête -pour parler- le restituaient en un accouchement nouveau, inorganique : l'énonciation des hommes lus exactement comme auraient pu être lues leurs propres biographies, fondait leur véritable réalisation ; et cette architecture exemplaire (accomplissement désormais unique, éclipse absolue faite sur les sexes des mères, sur la disparition des pères), leur était aussi dérobée. Ils furent condamnés à retrouver les cultes dont ils avaient eu honte, à célébrer à nouveau l'utérus du Monde, l'inorganique sur-organisé qu'ils avaient vu un jour en toute chose".
 

        Se plier à l'articulation propre à son effroyable genèse, faire entendre à ceux qui composent nos rangs le verdict sur notre impiété, notre acharnement à la légitimité, légitimité du crime, légitimité des naissances arrangées, des naissances interrompues, des naissances artificielles, des morts camouflées et des morts redistribués parmi les vivants... voici sans doute l'origine du jonglage continu de l'homme des vertèbres avec les nuances imperfectibles des ordres et du Temps de notre immense trucage.
 
 
        "L'air était devenu le pire ennemi de la respiration. Leur souffle, devenu une instance intolérable, noircissait leurs poumons; ceux-ci, affolés, se heurtaient avec désordre, sans retenue, aux côtes, s'y inscrivaient en creux comme des brûlures: rendues liquides par le souffle, leur poitrine s'écoulait toute entière par l'anus. Et ils ne mouraient pas; (ils ne mouraient pas)
ils sentirent les tressaillements de leur coeur dans une abominable liberté ; et ses saccades de guêpe enfermée occupaient la totalité de leur cage thoracique".
 
        "la Langue... (tant -à l'instar de la Bête dont elle est ici le Nom- son ossature et celle du Verbe qu'elle véhicule n'a qu'une Mesure, celle-ci contiguë à La Grande Fabrique)... la langue, que les hommes avaient prise pour nature, était devenue subsidiaire aux arbres, aux renards et à l'albumine ; mais l'homme des vertèbres pouvait encore sans pudeur prononcer "arbre" ou "renard" sans rougir, lui, d'y avoir cru".
 
        "Sans qu'ils n'en sussent rien, la Bête était aussi l'alphabet qui régissait l'écriture du Livre improbable que composaient, derrière le miroir -qui avait remplacé je le rappelle, le ciel et le mot ciel- les mémoires mêlées des hommes.

        Le miroir jaloux ne laissant rien  percevoir ni imaginer du Livre qu'il recelait (dont chaque page était simultanément ou alternativement une pierre et un poisson, dont chaque page est aujourd'hui la peau écrite des poissons et des pierres), rendait parfois aux hommes le reflet de leur incomplétude, parfois ne laissant obscurcir leur ciel poli que par l'image des cinq visages de la Bête. Le plus souvent, le miroir ne renvoyait aux hommes qu'une masse sombre, injurieuse, dont les déplacements étaient plus contrefaits encore que la silhouette.
Monde piégé entre deux systèmes de redondances, monde en réplétion, gonflé et oxydé. Hommes aux yeux levés, Bête immuable, corps blessés. le silence des bibliothèques avait fait place au vacarme des représentations exactes du monde, car le miroir réfléchissait aussi les sons et les odeurs".
        "Ces visages sans densité narguaient, en s'effeuillant, aplanis comme les images votives que personne ne savait plus produire, la crédulité des hommes qui y voyaient l'ombre du Codex lui-même. Là où les hommes durant des siècles avaient cru voir la Bête dans un corps décelable qu'une seule décision pouvait faire disparaître, elle était devenu la multiplicité même, et, pour la première fois, l'homme ne voyait clairement plus d'autre nuisible que sa propre terreur qu'on lui nuise."
 
 
        "En vérité, l'ensemble des pages était simultanément ou alternativement une Mesure et un arbre sans tronc, dont les racines scellaient toutes les pages et rendaient le livre illisible même pour la Bête.
Chacune des feuilles de cet arbre était simultanément ou alternativement une pierre, et un poisson ; seul un éclairage sur leur devenir avait pu, inutilisablement, rendre compréhensible aux hommes les terreurs et les meurtres passés. Mais seule la pierre abritait -et interdisait- le pouvoir de transformation."
 
 
          "Perpétuellement affolés par l'hostilité d'un meuble, d'un mécanisme, du déplacement incontrôlable de leur corps, d'une Mesure, les voici ; ils s'acculaient à la faillite dans cette énergie dépensière, sacrifiaient l'économie ténue de leur volonté pour le désastre de cette amnésie, de ce balbutiement et -principalement- du retour au babil dont leur progéniture ne voulait plus."
        "Ils firent ce que firent avant eux tous les hommes, organiser le réseau de leurs névroses pour combattre la psychose qui les menaçait. Afin de ne plus autoriser les hasards de la perte effrayante à s'immiscer dans leurs efforts, leurs systèmes de notations se multiplièrent, devinrent inexorablement de plus en plus complexes : ces tissus informatifs inextricables par quiconque ne les eût pas lui-même échafaudés, écartaient rapidement les hommes de l'attachement aux morts, jugé(s) évidemment crapuleux ; tant l'acharnement des choses vives à s'effondrer ailleurs que dans la mort occupait toute leur vigilance".
 
 (l'hypothèse du désert n'est -dirent-ils- que le manque d'une chose minuscule ; à une place allouée : ceci constituait l'essentiel de leur poésie.)
 
 
n miaulant, il se tourne vers le meuble, incertainement linéé par les vires de sable, contours de langues jaunes, il s'essuie le front, doublé de sueur collante, râle, dans un désarroi dont je ne saisis en fait -cible visée? Développement?- rien... (le panorama étant seul dépositaire de ses apparitions brusques au cours du récit, de sa fonction dans le récit, de l'enchaînement des propositions du récit); il fouette son ventre des doigts, le rougissant -piaille- tambourine des deux paumes à plat. Il scrute une part inquiète du paysage, semble observer des activités qu'à lui seul il est donné de voir:

 

        Nul n'a vu les trois anges s'approcher de lui ; comme un calque des brusques sursauts, (des saillies de leurs muscles, bruissements de pattes de crabes), le tissu mince s'enlace -nourri de moiteur, bien gorgé- aux jambes et courbures des trois torses; la chaleur alarmante qui favorise l'épousaille collante  des robes, leur ajustement humide à la topographie des corps, mine la résistance de l'homme aux assauts des trois anges: l'affaissement des quatre corps (celui de l'homme  cependant, à lui seul, bien plus lourd que ceux des anges réunis) s'appesantit par la nuée sablonneuse qu'il soulève, qui nourrit la pesanteur de la chute.
        Un des genoux jeté à la nuque, claque étouffée, les bras tenus en pince -en arrière- et une main plaquant le corps, par l'épaule, au sol, l'autre insistant au coude, jusqu'au craquement, ceci des deux côtés (le cul martelé par les semelles qui éprouvent la tendresse des chairs dans le coup)... le tiraillement infligé à la jambe gauche maintenue, contre ses secousses de truite, au dégagement de la courbure de l'os de sa mortaise cartilagineuse -sec comme un bruit de bouche- où le membre quitte le membre, et révèle les jonctions musculaires et tendineuses relâchées -entre elles assouplies, fluides- voilà une rotation nouvelle, contre nature, qui s'ouvre à une jambe de chiffon.
        Rayant, d'abord, les dents, accumulés aux gencives, les grains du sable s'enfilent, gouffrent, à racler la gorge, écorchent le palais, la cornée, s'y collent aux larmes.
        Les couches successives de la peau inventoriées par la lame du couteau, graisses suivies, décomptées, jaunes, de l'abdomen, reculent sous la pointe élastiquement, poussées en cône de la lame aiguë -de même la résistance d'un caoutchouc sous l'aiguille- et ne veulent pas céder leur part de mollesse retenue dessous; ploient à craquer, adhèrent.
          Et, à l'instant où elles cèdent -remontent au long de la tranche depuis le fil- après la percée, la découpe lèche le métal et brutalement dégorge ce qui la tient gonflée, une expansion brune joufflue étranglée par la plaie, humecte et perle ;
remontant vers le plexus -plus loin, sous l'ombre, les côtes agitées ridulent le torse, tremblement de marée- le couteau (à chaque avancée retenant un peu plus la peau, qui abandonne le métal brusquement lorsqu'elle cesse d'être collante) s'accompagne de borborygmes lancés en nappes, claque de bulles, de l'intérieur qui remonte, s'évase hors de la coupure ; l'abdomen livre son pécule, se relâche comme une aile de raie morte, et les trois anges détournent la tête de l'odeur écoeurante qui s'en dégage.
 
        "les veuves compatissantes, les amis bien intentionnés, alignèrent les babioles précieuses avec bienveillance, économisèrent à la hausse des morts, classifièrent les trésors réfutés du défunt; firent du trajet d'un homme, une collection."
 
         «Tenez bien la mâchoire ..oui, oui, fermement, comme ça, comme un chat...
les pouces décoincent la mâchoire de la même manière dont on fait avaler un médicament à un chat, les doigts dans la bouche repoussant la peau épaisse qui s'y refuse, écartant les maxillaires en s'y insinuant, l'un des anges écarte donc, aux pouces, la mâchoire que la crispation tenait bloquée
    -non, le mien, prenez donc le mien
la joue pour origine de la découpe... Non
    -aux commissures plutôt... trouvez d'abord la jointure... dégagez la tête du condyle... voilà, déboîtez...»

        Ce qui fut décidé : imprimant à la lame un mouvement rotatif nerveux, la pointe plongeant au même instant sous la voussure de l'os, dégageant, après son insertion entre la cavité et la tête,  l'appareillage osseux inférieur de l'appareillage osseux supérieur, LA BOUCHE BASSE (tous les points musculaires, tendineux, sectionnés, des attaches de la mâchoire à la tête) se désiste -dans l'effort du poignet- de sa mortaise; spontanément émerge du croissant de chair et de peau, dégagé, le dessin blanc de l'os, toute tension s'abandonne enfin lorsqu'elle s'encoche sous l'oreille, contourne LA LAME COUPANTE DE L'OUTIL
recueillant la mâchoire isolée, l'ange auquel appartient le couteau fait céder d'une ultime secousse les dernières fibres ligamenteuses, et la dissimule dans la poche d'une besace de toile, & la langue... la langue que ne bloque plus dans son clapot le palais inférieur bat sans retenue, puis, ployant au cou, s'éteint en glissant sur la glotte offerte
je veux y ajouter, scrupuleusement, la charge de salive glissant, à chaque frétillement du muscle, délaissée à la gorge, goutte large filée de bulles comme une nymphe de papillon sur la tige épaisse d'une gorge mutilée ; l'éclosion d'un frétillement de plaintes inarticulées pétille dans la mousse crevée...
 
 
llustrant notre terrassement progressif par des bribes souvent interrompues (qui sous-entendent notre connaissance du sujet), avec le soutien incongru et théâtral d'une modification des environs, notre orateur planté, soudé au meuble -se substituant à sa victime de façon saugrenue-  et au mouvement (désormais diffusément perceptible) des nappes poudreuses qui gagnent l'embouchure du canal muet et déjà gorgé de sable -décor à plat gavé de nos visages inquiets pour tisser ses visages utiles de fiction- Celui qui me parlait fait taire un instant son deuxième avatar .

        Celui Qui me Parlait raille un instant la naïveté de trois anges jaloux qui voulurent un jour montrer à Dieu qu'ils étaient capables de lui ravir le chiffre des hommes ; trompés par la clémence de leur tuteur, mal renseignés, semble-t'il, par la Loi, ils y avaient cru déceler la marque d'une faiblesse, d'une minuscule mais suffisante béance laissée libre pour le combat ; apitoyé, les observant fouiller l'abdomen de l'un d'eux, Il ne les laissa pas en proie à leur seul désarroi : Il ne permit pas même que l'homme mourut de leurs manipulations salissantes.

        Les anges, affolés par la voix que Dieu avait prêté à ce corps vidé, lui sectionnèrent la mâchoire inférieure. L'homme réclama son estomac parce qu'il avait faim, l'intégralité de sa bouche pour mâcher sa nourriture : et les anges incapables comprirent de quel parti ils avaient été les victimes. La part de métamorphose du monde que la voix de Dieu avait accordé aux hommes, jusqu'à la perfectibilité de leur corps, n'avait pas encore distribué sa mesure ; et les anges ignorants de leur véritable fonction, s'étaient gonflés d'un pouvoir qu'ils estimaient légitime et proportionnel à celui des hommes. Ce que les hommes eux-mêmes prirent pour un jeu oublié dans les rouages, était en vérité la seule et minuscule chance laissée à leur clairvoyance pour jouir du mécanisme divin.
 
         L'histoire de ces anges évoque, dans la bouche de Celui qui me parlait, la pénurie d'un procès. Il ne fait aucun doute que nous en soyons, ici, les accusés...
        Court échantillonnage, sans doute, pour singer notre arrogance, il développe devant nous un carnaval de mises en formes, the show's going on...

TONk TONk TONk TONk TONk TONk TONk TONk TONk TONk

TONk ...

TONk ...

TONk !

(musique coquette, Scarlatti au galop)



LES ARTIFICES ; de la manche appliquée au bras (tels que les effets de la sueur furent déjà, ici, décortiqués...) pour amplifier exagérément les gestes les plus succincts, essuyer son front brillant de perlées, ou bâillonner du doigt les cinq hommes dont son Corps est le siège -comme toutes choses semble-t'il 


LA RHÉTORIQUE ; lorsqu'Il se décide à nous infliger la suite de Son récit, il ne fait plus aucun doute que nous allons subir les effets assommants de Ses illustrations bricolées (décortiquant avec cruauté l'insolence de notre subsomption illusoire au Verbe - la retournant comme une poche, il fait d'une seule coupe franche dans le moindre terme de notre certitude une enfilade enguirlandée de figures répétées), être voués à la dissolution, à la relativité, ce que nous n'avions pas voulu entendre (gardons en mémoire qu'ELLE va nous être ôtée) au coeur même de 


LA VOCATION ; le mensonge de la voix  ce qui nous maintient dans une certaine persistance, dans 


LA SOLIDITE ; ce qui nous fait, il faut le dire, timidement, défaut 

Celui qui me parlait sait aussi qu'aucun des nombreux retranchements (de mon incompréhension terrassée vers l'hospitalité de mon corps -débordant malgré tout d'histoire  chaleureuse mais fautive, mon inépuisable irritante tenace tendance à l'intrusion du souvenir comme une composante de ma chair elle-même) de son récit devant l'auditoire, n'a en vérité d'importance : l'intégralité de son récit sera la boucle d'une prophétie -qui est pour l'heure déviée, rongée par des anecdotes- suivie de près -ça nous pend au nez!- par le silence;
Mais qui, inévitablement, sera remise à nue
 
 

 E)
 

elui qui me parlait secoue les pans alourdis de sa robe pour en chasser les insectes venus se nourrir à sa sueur, et voici ce que nous dit l'homme de l'anus:
 
 

        "Ce qui soudait le miroir occultant le ciel au sol, était la figure archaïque du Tenet, carré dit aussi Rotas, flattant l'ignorance crasseuse par la stupéfaction et la prétention aux Mystères Révélés, la foi en bonbonnes, le cryptage systématique ; toute activité humaine, chacun des borborygmes émis, les décisions encore praticables, minuscules, les moindres absorptions de nourriture : palindromatique. Toute chose fut soumise aux règles douteuses que quelques mystagogues peu scrupuleux avaient édictées pour leurrer les dévots".
        "Leurs activités, leurs borborygmes, leurs décisions praticables, minuscules, les moindres ingestions de nourriture, étaient enchaînés à la régularité de l'architecture impensable de la Bête (elle-aussi, palindrome).
        La limite répartissait aussi les étoiles, les chiens, chaque exemple minéral... spéculairement ; ainsi, puisqu'il était devenu impératif pour le monde qu'il s'accomplît dans cette partition indigente, tout homme allait être soumis à l'annexion d'une approximation contemporaine de lui-même, et de même tout bruissement végétal dut subir pour révélation unique de sa réalité amnésique, une ubiquité maladroite:
         module noirâtre anthropomorphe, recroquevillé pour singer la mesure et l'outrance d'un homme, collé au sommet de son crâne, indice d'une similitude suffisant à déterminer un déplacement selon un autre déplacement ad libitum... L'identité avait laissé place à l'approximation" .
          "Malgré l'inconsistance qui régissait l'affiliation d'un représentant informe et diffamant pour chaque homme (pour reflet de ses directions affolées, pour les déambulations de chaque homme, de ses entreprises abstruses, pour l'ambition de chaque homme), ces derniers étaient en vérité indignes même de leur supplice".
 

e que présuppose l'intervention impromptue et régulière de l'homme qui avait été choisi pour le rassemblement de nos attentions dans une fracture décorative et encombrante du texte, (l'Homme du Panorama) dans l'appel d'un retranchement (inévitablement une catastrophe nouvelle pour la totalité de la fiction dont il figure une des moindres modulations) est la mesure même du récit.
        Meuble, sable et lui-même, vont sans aucun doute être les instruments d'une révélation autonome, sans mobile décisif...  ou bien : ceci afin de plier notre crédulité au goût solaire -arbitraire- pour LA DEPENSE de Celui qui me parlait.  En fait, la largesse somptuaire dispensée par lui pour le texte que, de toutes façons, rien n'interromps.
 

        "La cohésion des mesures dont les hommes avaient été dépossédées organisait entre les deux cieux une distance à l'image de la mesure ; ils disaient eux-même: "une distance exacte entre ceux-ci dans l'espace", et dans le temps qui ne permettait plus d'être battu à la mesure des hommes (la seule mémoire, ôtée, leurs eût permis de faire de l'enfouissement des anciennes liturgies les règles édifiant la suivante) cette cohésion dessinait ce que les hommes prirent pour le vide, mais qui était l'exacte représentation du vide -à la même échelle-,tandis que le vide était sous leurs pieds: Ceci se développa à posteriori : les hommes refusant de voir dans le prestige de la Bête un règne absolu sur leur condition, lui opposèrent, au sol, un miroir épousant toutes les étapes de leurs migrations, un circuit qu'ils pensaient sans limite, pour chiffrer leur mémoire neuve, foulée aux semelles."
        "Ces figures, qui n'avaient rien à envier en approximation à celles que le miroir de la Bête leur infligeait, furent des objets de cajoleries constantes ; investies d'un ordre guerrier qui, débarrassant les hommes de leurs ombres, devaient aussi les préserver de la lumière qui gérait leur distribution désordonnée: cette lumière, dont aucun des miroirs n'acceptait de reflet, engageait la méfiance des hommes par son instabilité ; s'amenuisant au gré des battements de paupières, elle disparaissait lorsque celles-ci se laissaient gouverner par le sommeil".
        "Le nombre croissant des disparitions de ces hommes aux reflets innombrables -selon leur degré de myopie- s'accompagnait de la substitution de la pénombre à l'espace reclus entre les deux miroirs".
 

        "Les premiers hommes qui avaient succombé au sacrifice de leur connaissance par la Bête, ne purent pas trouver en la mort une forme supplémentaire d'extinction : détenus entre deux miroirs afin que leur regard ne souille jamais rien d'autre qu'eux-même, ces conjurés ignorants se persuadèrent sans peine de ne subir que la faillite de leur liturgie seule : un mal nécessaire issu de leurs voix mêlées avait produit cette lumière versatile, selon eux ; les miroirs avaient été édifiés par les hommes eux-même, et cette dépense architecturale religieuse comblait la divinité imparfaite née malencontreusement de la cristallisation de leurs chants ; morts, ils n'apercevaient plus les visages de la Bête, et purent se conforter dans leurs croyances baroques".
        "Ils instaurèrent le règne des règles absurdes: ils se mirent à ne manger que des épices sans viande, édifièrent leurs travées contre l'ordre vertical à l'image de mollusques, leurs Bêtes se nourrirent de la Mesure et devinrent indéchiffrables pour les hommes (ils les tenaient pour des arbres), les femmes cachèrent tout ce qu'elles croyaient posséder de précieux au fond de leur sexe, s'écorchant au moindre attouchement".
        "Ils vouèrent même un culte sournois à cette lumière moribonde afin qu'elle trahisse son édification exemplaire (ils l'avaient investie d'une vie autonome, l'imaginaient organique et douée de raison); à cette lumière inconstante qu'ils soupçonnaient être la cristallisation de leurs erreurs passées, afin qu'elle leur révélât sa véritable substance (qu'ils désignèrent comme étant son identité...)".
        "Inévitablement, l'agitation indocile de ces conjurés planificateurs et politiques condamna l'espace rassemblé par les deux miroirs à l'étouffement ; et leur mort finit par épouser l'image silencieuse qu'ils lui avaient toujours désignée pour contours".
 
        "A Héliopolis, l'oubli est le sexe par lequel meurt l'Ange du Principe."
 

        Il eut été inconvenant que l'homme (que seul le meuble nommait) ne perdît pas sa consistance à l'énonciation interminable de sa perte écrite dans l'organisme de sa race.
        Seule, l'adhérence de la prophétie et de ses saccades au décor, mouvant au gré de son rôle martelé, l'avait préservé d'être dispersé VERITABLEMENT; n'avait-il d'ailleurs pas fait illusion au cours d'une lutte céleste contre trois anges?
        On pouvait l'observer alors, s'assurant ainsi de sa perpétuation, devenir à ma place la victime de l'homme des couilles et des ovaires qui tenta de corrompre à nouveau la fluidité de la révélation par des ravages qui la secondaient;
 
 

F)
 
 

sé par le déploiement virulent des injonctions de ses prédécesseurs, voici ce que nous dit l'homme des génitoires de Celui qui me parlait:
 
        "Les maux dont je vais vous chiffrer le désordre, ne se déployèrent pas consécutivement à ceux dont les ravages vont ont déjà été décrits : ceux-ci même, ne sont pas pliés aux règles que la nature de l'énumération veut leur infliger : aucune soumission à vos ressources d'enchaînement arithmétique, de concaténations, ne leur est dictée, parce que leur architecture s'enchâsse dans celle seule de votre langue imminente (la langue à venir); simultanés, et impensables simultanément, ces fléaux ne prennent corps que dans la terreur d'un homme d'avoir à les formuler".
        "En voici l'origine:
        Si les roches, les arêtes, les escarpes, toutes, finirent par disparaître, s'érodant hâtivement pour couvrir la terre du fruit de leur dissection par les yeux de la Bête, pour obturer chaque faille, concourir à la planéité, étouffer tout tracé fluvial, limant du monde les anfractuosités vives et les saillies qui insufflèrent toute l'iconographie craintive des hommes, se substituant aux alluvions, engorgeant le Nil avec un temple infini, et noyant les temples sous le Nil, la production incontrôlable de poussière et de sable n'en parut pas pour autant devoir s'amoindrir sous le coup d'une économie Divine, tant le paysage des hommes aspirait à l'enfouissement".
 
        " Les corps n'accumulèrent plus de crasse, et rien ne vint plus les maculer car ils produisaient eux-même sable et poussière (alimentèrent leur propre gangue de suffocation): leurs pores se bouchèrent, n'assumant plus l'irrigation  ni l'exsudation, et leur peau n'eut plus d'autre grain que d'alluvions".
 
        "Graduellement, cette salissure les préservait de divulguer quoi que ce soit au jugement du miroir, elle endommagea, puis opacifia leur ultime reflet...
Ils finirent par ne plus voir que celui du prélèvement des ruines du monde, l'extrait, dont le premier nom impératif qu'ils eussent entendu depuis longtemps signait le siècle de l'insulte:

RTHOX, avec lequel s'achevait le règne des poudres, salpêtres, cendres, pigments".
 
         "Durant un siècle, la proximité avait pour synonyme : l'assurance d'une molle tiédeur, disons, la certitude réconfortante qu'offre l'immobilité -loin, très loin du contour-, car le punctum remotum de tout  homme était rayé d'une ligne embrasée, où qu'ils se trouvât (les champs de vision avaient pour horizon une barrière de flammes, et il n'y avait plus qu'un seul mot pour LE FEU, L'INFINI, LA CENSURE et LA PERTE) (reculant bien entendu au fur et à mesure qu'ils avançaient) - ce feu était sans effet sur la chair des hommes, n'affectait que leur sang ; celui-ci seul, favorable à l'agitation de ces morsures, bouillait dans leurs veines".
        (soulevant leur peau... s'immisçant entre les cellules... chacune d'elles s'enrobait inévitablement... le souffle du vent répétant en écho les cavités entre leurs dents... les redoublant... ceci au point que l'assaut de leur corps, l'investissement de leurs artères par des colonnes de flammes, les laissèrent finalement engourdis, inertes, indécis).
 
         "Sans doute ce siècle pût-il être aussi celui de l'incrédulité : gorgés de ces perfusions ardentes, doublés de volumes, nombre des hommes y voyaient l'occasion inespérée d'une bamboche célébrée pour ce qu'ils pensaient être leur propre lumière divine ; on vit réapparaître encore de vieux cultes aberrants, grands anciens, rose-croix universelle : ils saluaient sans cesse l'opportunité de l'ivresse régnante et de sa genèse ambiguë, s'épuisant en allégresse pour le mystère de son intrusion, neuve et inespérée dans leur corps brûlant.
        En hommage à ces illuminations bienvenues on put voir dans leurs yeux, cônes, bâtonnets, la métaphore effrayante de cet incendie. Des spectacles de massacres et d'énumérations, où le rôle des hommes écartelés, celui des bourreaux, celui des ustensiles ingénieusement voués à la crédulité des victimes, TOUT tenu par la flamme, comme costumes"...
 
        "Certains, se persuadant d'être moins naïfs que leurs congénères enivrés d'une fièvre figurative et bavarde qu'ils méprisaient, décidèrent d'organiser leurs propres spectacles : afin de nuire à la souveraineté de ceux des flammes, perpétuèrent leurs propres désastre et vacarme.
    Comme tous les autres, ils succombèrent à l'effervescence du coeur ravagé,
                                                                                                    du ravage."

         "Rien ne distingue la nécessité d'un massacre de celle de le faire cesser... Ce siècle étouffé par la pénurie de quiétude qu'offraient les attaques lancinantes du feu, devait s'achever en

UX:
 
        Les hommes en vinrent en voyant leur nombre diminuer dangereusement, parce qu'il leur fallait la nuit se serrer encore contre leur femme, à cette conclusion: , parce que ce jugement était Celui de la lassitude plus que jamais Divine, il ne leur appartenait pas de perpétrer ce salutaire génocide... La langue n'offrait-elle pas un carrefour plus politique, et plus certainement Divin?"
        "Un siècle de vents : inlassable la justice improbable des balayages de toute habitation, inlassables les manigances du courant aux trajectoires de calcul, inlassable effigie d'une douceur arrogante qui ne tue rien, certes, mais transporte encore le goût moisi pour la tuerie".
        "Epiés par les sifflements du vent, en alerte infinie devant l'inquisition inévitable de son enveloppe, les hommes,  dépossédés de leurs chuchotements, n'eurent plus de secret pour les hommes".
        "Ils retinrent le plus possible leur souffle, car celui-ci une fois expulsé, provoquait des cataclysmes minuscules ou sans échelle, selon les règles d'une arithmétique vissée à leurs métaphores, déjà distribuée dans la langue. Le déplacement d'un membre, un pianotement irrité, étaient la source d'un chaos inimaginable. Un impératif pour l'option de l'immobilité -dira le texte- mais... tout ici-bas n'est-il pas au moins deux fois?"
 
        "Ce que l'on  n'entraperçoit  pas  dans  la  langue  qui  est prescrite, rend toute acquisition impossible , n'a  pas  de  solution... Cette période d'agitation environnante, perpétuelle sous la dictée des vents continus, et c'était le siècle de la paralysie. Comme sous l'effet d'une brutale mise à l'épreuve de l'altitude, leurs oreilles operculées par un bourdonnement persistant leur infligaient une douleur sans trêve, comme le papier qu'on déchire, plus profondément encore que la peau, perméabilité absolue des muqueuses aux vents".
        "Immobilisés, donc, ils s'asseyaient la bouche ouverte (leurs images n'ayant jamais manqué, grand Dieu non, pour illustrer cette béance qu'ils attribuent à leurs maladies) attendant que les cadavres des petits animaux, les pollens, LE SEL (une livre de monnaie) des rochers vinssent les alimenter ; une fois encore nourris du cataclysme, sans autre opération de lutte que la persistante assurance de n'en être pas les instigateurs, les hommes purent paisiblement permettre de s'engouffrer en

ROTHOLEM, un siècle de nuages:

        rendus stupides par leurs propres corps que plus rien ne permettait de croire tempulaires, ou par celui de leurs femmes dont l'ancienne rigidité avait emporté comme un souffle le paganisme nécessaire au Principe de chair, l'intime considération de chacun(e)s de leurs parti(e)s, de leurs membres, organes, était devenue une connaissance mobile, fluctuante pour les hommes : inaptes au rassemblement, gelés dans un état fébrile de dispersion anatomique (pour la plaisanterie, je rapporte que l'un égorgea son dernier chien pour mourir d'ennui et perdit le goût pour la chasse, un autre cessa de commettre des meurtres pour être anonyme, un autre encore tua, sans doute pour être chaste...)
        S'insinuèrent peu à peu, entre leurs projets et les étapes ralenties de la mobilisation de leurs corps, disons, des nuées ;forçant la voie à cette entreprise nécessaire (pour infléchir le hasard):  formuler le jeu des représentations pour ce corps actif, la fiction des membres du nuage se substitua à toute activité".
 
.    ..le voici absolument stupide sous l'effet des représentations, car celles-ci  accourent  au moindre objet : scènes, la toile idem, pour lui infliger le trajet d'une opération mentale inévitablement comique, étouffée, qui ne rends la mort pensable que dans le corps d'un mort, le ciel visible qu'en regard d'un tissu barbouillé de bleu. Il mourra de faim s'il n'exporte pas son estomac hors de son ventre...
 
 

        "L'infime pellicule de mémoire résiduelle qui était le gage de leur regression à  un état impubère, les soumit à une image vétuste du cosmos, aux enveloppes successives d'un oignon, tel qu'il fut vénéré par un autre peuple du sable et de l'ennui ; à genoux, fouraillant la terre dont la couleur ocrée qui maculait leurs jambes n'était plus, pour eux, que l'un de ces innombrables cocons qui opacifiaient le monde : l'ocre embrassait, dans leur confusion, un ocre plus lointain, ou toute autre couleur, et le saccage archéologique de ces sédimentations aussi infinies que les noms que leur distribuaient la langue des hommes, dut les conduire à une mythologie faite de renversement des fibres du temps et de l'espace, à partir de laquelle tout provient de la soustraction d'un corps à son projet".
        "L'anamorphose au miroir de son propre corps... ou plutôt : dans ce miroir de l'emphase, de l'exagération incroyable et de la confusion, la représentation d'une main détachant une fleur, fut un meurtre commis par cette main. Et la représentation d'un de ces meurtres a du se rendre, ligotée, au corps d'un nouveau médium à son tour molletonné, une nouvelle exagération du monde plié sur lui-même, s'accomplissant peut-être un jour, en bout de course, dans le comportement d'un homme pour une Figure outrecuidante, nouvelle, nuage inscrit, lui-aussi, au coeur de LA MESURE".
 
         "Ce siècle de stabilité craintive du décor, de la disparition des actes prémédités, qui fut comblé par l'agitation la plus incoercible et la plus vaine des hommes, ne devait pas autoriser que soit nommée la période suivante ;
        étant bien entendu qu'il n'existe pas de prédisposition imaginable à ce dont vous parle l'oracle, l'enchaînement des abstractions (alignées pour nous sur le mode touristique ou le ton d'instruction du fronton des temples), DOIT suivre, en chemin, le réseau catastrophique des formes du récit prophétique, d'une inintelligibilité grandissante...
 
INSYMBRIE : fleurs pour un siècle".
 
         Insufflons-lui alors la docile fluidité de la figure, gémit l'homme des génitoires.
 
         "Chaque affect pris corps dans la figure ; ainsi, un homme souffrant d'une maladie accablante donnait, par sa crainte et son terrassement conjugués aux ravages toujours produits sur sa peau par ce mal, naissance à un animal -ou un outil- impensable, inapproprié, dont les méfaits, l'allure (donnée ici pour amorphe), la dénonciation (l'oracle lui-même),  et la mesure, avaient pour nom celui de cette maladie. L'animal -l'outil- assurait sur le mode du roman la propagation de la maladie dont elle était la figure ; de même, la langue en chantier continu des hommes, les rires provoqués par l'incompétence, les satellites contigus au sarcasme, à l'énervement, délivrèrent un amoncellement d'objets portant leurs noms : la majeure partie du temps inutilisables, incongrus, aux mécanismes toujours bloqués, ces objets obstruaient les couloirs au passage des hommes, écorchaient leurs pieds ;
        Chez eux, ils étouffaient de n'être plus la proie que de leurs intentions, d'être devenus trop dociles, incapables de se déplacer sans heurter l'une de ces breloques. Leur pauvre manque d'imagination... nombreux furent ceux qui périrent sous un décor chargé de fleurs".

        "Durant cette période, les yeux des hommes s'alignèrent sur un processus végétal, et à chaque saisie contemplative d'une chose sur laquelle ils se posaient pour la première fois (ou pour la première fois contemplative), d'autres yeux germaient de leur plénitude ; et chaque regard, pour peu qu'il fut enclin à la jouissance dans la nouveauté, appesantissait leur corps d'une masse nouvelle, rapidement intransportable."
 
        L'homme issu des couilles de Celui qui me parlait, essoufflé pour avoir usé, en le singeant, de l'exaspération oratoire de Celui-ci, alors qu'il ne pouvait en manoeuvrer que le cinquième, dut s'arrêter, haletant, net;
mais peu importait que s'exténuât ou prît fin ici une des images les plus lointaines de la Bête,

car par la Bouche,

s'ouvrait le corps dénudé du  Récit: