Jean-François SAVANG
Simulations

Ce texte a été publié pour la première fois dans "Une cure de désyntaxication", avec "Morale du cut-up" de C. PRIGENT, "Bank-writing & cut-stories" de L.L. De MARS, qui en signa aussi la préface, Guise d'ouverture. Vous pourrez consulter le mémoire que J. François SAVANG consacre au cut-up sur nos pages très bientôt. Consultez aussi le book de livres cuttérisés de l'auteur, à notre index Plasticiens.
  • Consultez aussi les nombreux travaux disponibles sur ce site qui sont liés, de près ou de loin, au cut-up, à cette page 



  • avoir oublier doit pouvoir se construire, tout autant que fut institutionnalisé un certain impérialisme de la mémoire.
    Mémoire qui enregistre le temps alias de la simulation, du mouvement d'ensemble, de l'amas synchronique; raison d'une mémoire CUT, d'une plaque gravée volontairement sur le corps de la langue, -croirait-on y trouver la lumière-
    Le CUT-UP applique au réel sa dose nécrolégale en excitant les stimulis du contrôle, derrière l'écran opaque de la dissimulation et des moyens de son pouvoir.
            De ce point de vue, le CUT-UP (et autres techniques) est bien plus qu'une pratique de sondage du discours. Il s'agit plutôt d'une écriture en action, qui par la transparence de ses procédés, révèle les traces de son articulation du Monde dans le langage; l'écriture CUT-UP dénonce à travers la transparence de ses procédés, les instances simulatrices qui ont construit le mythe moderne du contrôle  et le montage des origines.
            La surenchère des protections, afin de gagner sur le Monde, s'est finalement transformée en un Monde protégé; le pouvoir qui émane de la sensation du Monde est immunisé dans le langage contre les bouleversements issus de la même codification.
    Il y a dans l'écriture CUT-UP une déposition immédiate (contre-médiate?) d'une matière textuelle aussi diversifiée que plus ou moins absorbée et exploitée par les institutions; elle crée l'incidence à répétition d'une impossible lecture de l'histoire, si ce n'est comme fragment d'un terminal.
            Considérons qu'il y ait autour de la machine de contrôle une distance qui la rende invisible; celle dans laquelle elle dissimule les signes de son empire, le signe unique de sa représentation, imperceptible tant elle est à cheval sur la peau.
    Le CUT-UP est la mémoire de cette séparation, et pratique l'incision dans ce vaste programme, lequel est disséminé dans l'automatisme des messages; contraints à l'ordre et à l'apparence suivant la nécessité de l'échange, et à divers degrés, sans déroger aux lois intrinsèques du langage, à la fumisterie de l'éthique triomphaliste.
            Cette écriture vise à abattre les agents du contrôle (ils ont piégé les cerveaux dans l'établissement même de la langue) au moyen d'une chirurgie de l'apocalypse appliquée à l'illusion d'une construction permanente.
            La construction (y compris son entretien dans la maintenance) est perpétuée contre l'oubli: ériger du bâtiment, modéliser dans l'époque l'architecture tel un seing de l'enchaînement des époques, répéter l'évènement; ainsi affirmer les tendances d'une présence dans la démarcation d'un temps à l'autre, d'une génération à l'autre, répéter l'évènement; chercher au plus profond le souffle de l'athlétisme et du dépassement.
            L'écriture CUT-UP vise l'obsession du découpage de l'espace à travers la singularité de l'érection, et la situation paradoxale de sa perte; ceci dans la castration du paysage (en l'occurrence langagier) de l'image du sexe toujours anticipé caduque (la coupure d'image ramène à la réalité de la lumière réfléchie, à l'instar des sources télévisuelles) au point des espaces situés sans cesse dans les déterminations du signe généralisé.
    L'idée de l'uniformité d'un cadre est une disposition des plus réglementaires à l'écriture qui s'évite, en passant ses circonstances sous silence, et bien que la proposition soit reconnue comme telle, s'extrait singulièrement comme le résultat de sa soustraction du Monde.
            Bien souvent, c'est dans ce cadre qu'est assignée l'écriture de la fiction, alors qu'elle évacue son matériau dans la jouissance de la maîtrise et de la possession. Elle réfute sa provenance comme une nécessité vitale, en se débarrassant de chaque oeuvre au profit du contrôle, en réintroduisant l'écrit dans le codex de la machine.
    Seul subsiste quelques instants l'impression d'avoir été le dépositaire de ce codex, d'avoir rendu grâce au pouvoir, et de l'avoir libéré un peu plus loin.
            Car ce voyage est sans mémoire ailleurs que dans la simulation par le contrôle.
    -L'écrivain est ici en procès d'être un pantin, d'avoir joué, ce même jeu qui n'appartient qu'à la machine, d'avoir souscrit au pacte faustien de l'orgueil inhumain. Finalement il a du cacher honteusement ses traces. Et rétrécir à l'intérieur du cadre ce qui était hors champ.
            Le CUT-UP n'est pas exempt de cette récupération par le contrôle, même si, en pratique, il détecte dans l'excès de la verbalisation les formes inquisitrices du pouvoir. Lui aussi traverse ce cadre; sans illusion, car la machine se nourrit de son propre fonctionnement, elle est ses détracteurs.
            Son cadre se recompose dans toute sa mémoire, ses dimensions déforment la lecture à chaque disparition de point de vue, étranglées dans l'analogie de la mesure physique.
            C'est ainsi que l'esprit perdure, congelé, dans le déterminisme de l'éveil d'un inconscient, et donc de la disparité des données retenues dans la simulation; données tant spatiales que virtuelles de sa lecture, d'une possibilité figurale du Monde réglé dans le confort solaire.
            L'écriture CUT est portée directement par les informations qui circulent, à partir du contrôle qui en inonde le Monde; -écriture de l'interception- elle s'écrit dans la structure vivante et immatérielle de l'acte, déconstruisant d'attentat en attentat le rassemblement figural de ses parties. Elle s'écrit dans la saturation et l'intensité jusqu'à la reconnaissance labile de la simulation. Quitte à recomposer la fiction au prix d'une tricherie débarrassée de ses intentions de pouvoir. À savoir, simuler la fiction sans dissimuler la voie par laquelle elle est ancrée dans la réalité.
            En cela le CUT-UP se débarrasse des masses d'information qui continuent à affirmer et  itérer leur pouvoir à s'être affranchies de la nature, au prix de la caresse libidinale, du plaisir du texte, comme un décollement, une condamnation définitive de l'original, de l'authentique, de l'usage mis en abyme sous le coup de l'échange total.
    Les nouveaux moyens de communication nous ont introduit dans cette incohérence entre le conditionnement historique du langage et le traitement des informations qu'il engendre.

    insi, au train où vont les choses, nous allons finir par trouver que tout est de la merde si on s'attache à perpétuer la littérature (principalement de fiction) comme de vulgaires utilisateurs de la langue.
    Le CUT-UP n'est pas tant une alternative qui vaut mieux qu'une autre, qu'une appréhension de la langue par la voie de ses marges et de ses zones interdites consacrées.
    Faut-il finir, le CUT-UP peut s'en charger, car il n'y a pas de limites dans le découpage et la division; mais à quelle transformation se vouer si l'on veut conserver des possibilités d'agencement et de lecture, que l'écriture ne disparaisse dans la matière d'encre et de papier?
            C'est dans l'ombre de la langue que, comme une espèce de bouillie immonde, l'Immonde n'est pas déjà fini qu'il perd alors toute similitude avec l'original: en effet, toute identification est factice.
            Ici la machine se retourne sur elle-même, en devient monstrueuse. A peine est-elle en cours de réalisation, dans la tenue d'une proximité indécente, que la machine organise la disparition des messages, soutient leur viol (l'intrusion d'une consistance étrangère).
             Et finalement, elle se repère à sa disparition, commme le trait d'union des choses dans lesquelles elle s'atomise, saisie par son langagement. Voilà où en est la contamination: à l'état de crise généralisée, à la performance du danger.

    out ce qui vient d'être dit, saisi par sa mise en présence, dans le code de la simultanéité et proportionné à l'échange, dénonce la compréhension de plain-pied, celle-là même que le CUT-UP dénonce pour être le capital.
    La simulation de l'imminence du danger (ou la nécessité pour un homme de se situer dans l'espace) ou même la simulation d'une Universalité, d'un Global, d'un Tout, vise à esquiver un certain état du Monde, à l'énucléer de son vide présent (le hors-là-ngage), le force à une logique socialisation.
            La simulation est arbitraire; lorsqu'elle apparaît, qu'elle tombe de la métaphore en s'annulant, et que d'un cran se déplace l'arbitraire dans la machine, par jeu de permutation, de fold-in, de CUT-UP..., l'homme devant la machine perd la consistance qui l'attache par excès aux choses informées par le langage; il est caviardé dans les choses, et perd de la simulation dans son extrait.
    À distance de sa part d'individu, qui dans la simulation par le contrôle est privé de l'hypothèse d'être libre (mais la question de la liberté n'est peut-être qu'un faux débat qui sert les armes de la simulation), qui tout seul (non pris en charge par un conditionnement à l'échange dans un espace de simulation) devient con, tout est aménagé de telle façon à lui épargner son retour à l'état sauvage.
            Cette extraction de la monade humaine est la facturation du contrôle par le geste; elle est au plus fort mise en danger dans la promotion, selon la mesure et l'équilibre. Lorsque, installée comme une vue de l'esprit, elle se dessine telle une armure virtuelle, dont l'effet est finalement purement exogène.
    L'extraction de ce noyau, tout aussi virtuel, prend forme à valeur abstraite, dans l'espace de la neutralité du piège de la machine.
            Objectivation impossible, ainsi que la peur l'illustre et révèle la machine; la peur d'un homme ne lui appartient pas dans sa formulation (non plus que sa virtualité, dont l'impression est d'être émise).  Le contrôle est dans le langage le modèle de cette désintégration, la source de l'illusion du noyau, du repère de la peur.
            L'Homme-du-Monde, par le ON de la honte, par sa culpabilité timide d'exister à la différence de son Autre, délègue ses pouvoirs au contrôle, ignorant volontairement son incubation par ce dernier.
    Exemple, sa carte-mémoire appliquée: elle imprime la rétine du corps par le biais fallacieux de l'instrument journalistique, elle est le marchand de l'inflation évènementielle.
            Cette apparence du contrôle à travers la visibilité télégraphique de l'évènement, de sa concrétion, n'est jamais que l'embolie manifeste de l'image-machine. Cette distance est l'instrument de la terreur.
            Ce ON  (espace affranchi de l'individuation) est le symbole chimique de cette affreuse transparence, le passif, la prédication obsessionnelle de la télévision qui équivaut au moins à une intoxication au Soleil Vert .
             À l'homme, dont ON est la dérive  (ON rapelle ici l'origine d'un repère orthonormé, à l'initiale de l'orthodoxie et de la nomenclature) est montré le chemin "du dire de la Raison" , sous couvert du fait, qu'en aucun cas il ne déçoive les efforts acharnés d'une civilisation de recherche, dans les domaines les plus précis comme dans la psychanalyse, que sa vie ne lui appartient pas, mais que cependant sa vie sur Terre est hypothéquée par l'État dans lequel il naît.
            Car le CUT-UP est pour l'heure une pratique encore bien peu orthodoxe, c'est une fêlure de l'orthodoxie, du montage et de l'imposture, dans la mesure, non plus d'une lisibilité d'expression, mais d'une visibilité image par image du mouvement de la manipulation.
            Si jamais le ON de l'extase, de l'Homme définitivement plein de sa réfringence, descend de l'hypnotique de sa plénitude dérisoire, il outrepasse dans l'oubli et la négligence, ce qui facilite son contrôle. Renversement de l'oubli par excès à celui par défaut.
    C'est ainsi que s'il  n'est pas à la hauteur de la société qui l'entretient, il peut se voir démis de ses fonctions d'Homme-du-Monde. Il se retrouve déplacé dans une sphère également partie intégrée du Monde de la simulation (qui ne relève donc plus directement du commandement de la simulation, puisque la simulation gère l'oubli, la dissimulation), dans un espace que la simulation se refuse à prendre en charge comme son rejeton. Bien qu'elle simule le contraire aux Hommes-du-Monde, car il n'appartient pas à son éthique de promouvoir ou d'encourager la fréquentation avec l'Immonde.
    L        e CUT-UP n'est pas non plus, quoiqu'il lui en coûte, une volonté d'y inciter, sans au préalable avoir pulvérisé le ON de l'indétermination, d'avoir rendu le langage aux marges de son essence dans l'Immonde.
            En effet, la simulation, pour "feindre d'avoir ce qu'elle n'a pas" doit dissimuler ce qu'elle a -ce qu'elle est-, ses truquages, ses procédés, ses vices, ses objectifs, sa fragilité, sa conscience, et à plus forte raison son inconscient.
            Pour le confort de l'Homme-du-Monde elle est en devoir de protéger ses systèmes, ainsi que pour se mettre à l'abri de tout dérapage de fonctionnement -ou du moins pour minimiser les effets de probables déviances- en les intégrant, par exemple.

    u côté du CUT-UP, il est sans doute insignifiant de parler de terrorisme intellectuel. Puisque  dans sa pratique il rend compte de l'intellection de la disparition du Monde dans le langage, au contraire de la machine qui légifère l'insu et la dissimulation, entre autre, au moyen de sa socialisation emblématique qu'est l'effort technologique; -même la technologie vient à la rescousse de la dissimulation et du nettoyage général de la planète: une armée de garçons sauvages de la voirie, chevauchent pour l'Homme-du-Monde les "moto-crottes" du grand nettoyage entrepris par le contrôle- s'il est question de terrorisme intellectuel, c'est dans le sens de sa génération par le contrôle qu'il est décelable; particulièrement lorsqu'il se décide d'un élan général de l'appauvrissement de la pensée, qu'il lui retire ses possibilités de culpabilité, qu'il tente par l'aberration de son institution la cure analytique de sa langue, que sa faculté à oublier se loge dans l'abcès.
            Cette pasteurisation du langage, le plie à une industrialisation forcée, contre toute utilisation du langage en pure perte, est certes une réponse qui maintient l'Immonde dans le chantre de sa formulation.
              L'appauvrissement est le calcul de la pauvreté, dissimulé dans la générosité et le partage qui règnent artificiellement dans la communauté, normalisée par le monstre de l'Immonde.
            La communauté de l'Immonde  ne  prend en charge la pauvreté qu'à titre de simulation d'un effort qui en vaut un autre, d'une aubaine pour faire de nouveaux adeptes de la consommation à crédit.
            Sans doute est-ce de cette façon que la pensée n'est pas moins filtrée.
            Instruments de normalisation: violence, drogue, sexe, écologie... abrutissement publicitaire, infections entretenues contre la guérison de l'Immonde; négativement, il opère sa standardisation mortifère, libère le contrôle par le vide de l'individu dans la langue. En opposition à la perte identitaire de l'idiolecte, et de la multiplicité de la langue en pratique dans chaque individu.
    Il est donc nécessaire au contrôle de savoir faire oublier l'Immonde, de faire oublier la bête, et le pouvoir qu'elle exerce sur la pensée; cet Immonde indéterminé dans la peau qu'est le langage,  est tapi dans l'ombre; son impact est inconscient, fidèlement à ce qu'on a quantifié dans le langage comme inconscient.
            Voilà sa garantie  de cohérence et d'uniformité: que le contrôle ne soit pas représentable en dehors de sa simulation. Seuls sont représentables ses effets à travers les individus, hiérarchiquement divisés afin que ces informations soient médiatisées, originalisées dans leur société; autre sauvegarde du contrôle que d'être toujours en retrait dans la simulation. Effets que ne nie pas la pratique du CUT-UP, tout en s'en déjouant.
            Car la fragilité du contrôle, sa possibilité d'être découvert , se révèle dans la menace,  dans la crise au sein du langage, dans l'attentat à la syntaxe qui  institue sa cohérence.
            C'est dans ce fonctionnement que l'écriture CUT-UP, bien au-delà de la machinerie et de ses procédés, s'affirme comme une instance de crise; c'est une position, qui réhabilite politiquement l'Homme-du-Monde,  dans la mesure où elle s'intéresse directement aux problèmes  du Monde et au pouvoir qui l'occupe. Ainsi peut-on considérer que le CUT-UP remplit pleinement sa fonction de mise à plat du Monde dans l'écriture.
            En perpétuant la crise dans le langage -valeur sacrée de tout impérialisme simulateur-, elle dénonce la falsification du Monde par le langage, elle dénonce l'appareil de la simulation dans la circulation des informations, ainsi que le conditionnement par les modes de représentation qui en découlent.

    'un point de vue du procédé, l'écriture CUT-UP revendique, dans la violence de ses pratiques, le mimétisme d'une même tendance à la terreur; c'est autour d'un même rapport qu'elle organise l'authentique, en le vouant à la destruction, (à la déconstruction) et à sa relégation dans l'oubli; non seulement pour dissimuler la vulnérabilité des instances de simulation quant à l'authentique, mais pour affirmer leur pouvoir, à travers le terrorisme de sa forme.
    En ce sens, la technologisation des échanges a déplacé le langage dans une  dimension absolue, territoire du marketing de la pensée, trou noir d'un plan à l'autre, de la nécessité de la pensée livresque à sa négation surdéterminée et économique, trou noir dans le savoir peut-être, dont l'absorbtion est déjà entamée par le Glas de la question (du question-nement): "Que reste t-il du savoir absolu?"
            Co-adjucation des textes à leur disparition d'usage, dissimulation du contrôle dans son éclatement dans le langage, ce qui est su n'est plus touchable, mais directement introduit par les voies de l'inadvertance, et de la saturation du Monde dans l'information, dans l'effondrement du Monde dans la distance et l'omniprésence de l'écran télévisuel.
            Le Monde est simulé à travers sa médiatisation et l'ordonnancement de ses messages. Ce qui restreint la pratique CUT-UP à sa seule reconstruction des formulations du Monde dans la fragmentation de l'appareil, au terrorisme et à la clandestinité.
    Bien qu'il soit à peine extriqué de l'impérialisme de la langue -dont les contours corrodés par la fréquence journalistique, à saisir l'information en la blindant dans la proximité de son captage au plus vrai, ne fait jamais que simuler l'évènement lui-même, dans son immédiateté, en faisant croire à sa totalité, son exclusivité par une présence démesurée.
            Le CUT-UP se distingue donc à travers les réfringences du langage qu'il dispose dans les pliures, et les zéros de signifiance qui s'ouvrent aux frontières des failles de découpage. À son tour, il parodie l'Immonde dans ses sécrétions les plus intimes, en ne se cachant d'aucune représentation.
            C'est par la lumière réfléchie qu'il distingue les messages; dans le retrait du langage, il abdique de son empire sur l'objet; il se défait de  l'objectivation du langage, de sa proximité aveuglante, défiant l'aberration en-soi du politically correct (le politiquement correct est une preuve supplémentaire de la négligence de l'Homme, en regard de son incubation par le pouvoir, et de son conditionnement à l'acception d'une langue du paralogisme)
            En outre le CUT-UP ne conçoit le message qu'une fois réfléchi, qu'à la désyntaxication de son état vide. Aussi, au-delà du procédé, dont il perd déjà l'établissement de sa carte, et de sa fiche technique, il distille son propre empoisonnement du langage dans l'ordre de la crise, dans la crise instituée.
            Homme-Politique et Homme-du-Monde, l'écrivain ne peut que refuser d'être un client potentiel de la langue; au contraire, il se doit d'organiser sa désyntaxication afin de dénoncer l'abus que se représente la langue, comme ce lent empoisonnement du message.
            C'est à peine une écriture du délit; en temps de guerres, et de champs d'expérimentations, le meurtre n'est pas  plus légitimé qu'il n'est l'instigation des manquements du contrôle ou du politiquement infâme.
            Nous avons l'autorisation de la machine en nous pliant aux lois de la clandestinité: second élément du double blind quant aux nouvelles conditions d'expérimentation du monde par le langage. Nous sommes REFAITS.