LE GÉNOCIDE CULTUREL
      
      Dans le carré diabolique de la destruction de la France menée par les politiciens 
      de lÉtablissement, après lextinction biologique (la dénatalité française), 
      la submersion migratoire (limmigration de peuplement), la disparition de 
      la Nation (leuromondialisme), le quatrième côté est celui du génocide culturel.
      
      Depuis près de quatre décennies (en fait, depuis la culture Malraux, qui 
      ne renia jamais son engagement marxiste), la civilisation française, chef-duvre 
      patiemment construit au cours des siècles et mondialement reconnu, y compris 
      par des peuples à qui nous opposaient des conflits violents, est systématiquement 
      détruite.
      
      Cette entreprise de liquidation de nos racines spirituelles et naturelles 
      vise à rendre amnésiques les Français sur leur propre sol. Notre pays est 
      sa cible principale, parce que sa civilisation élève lhomme et fait rempart 
      à la barbarie.
      
      CIVILISATION OU CULTURE ?
      
      Alors que le budget du ministère de la Culture na jamais été aussi élevé 
      et que son action est relayée par les collectivités locales, la civilisation 
      française, enracinée dans le temps et dans lespace, est subvertie dans 
      son contraire : la culture mondiale de masse. Le glissement du terme civilisation 
      au terme culture nest pas indifférent.
      
      La civilisation est à la fois état et mouvement. Elle est état en ce sens 
      quelle forme un tout ordonné, produit du Beau, du Bien et du Vrai dans 
      tous les ordres de lactivité humaine : la civilisation française est autant 
      dans sa gastronomie que dans ses cathédrales, dans lharmonie de ses paysages 
      (pour autant quils naient pas été normalisés par lagriculture PAC) que 
      dans la perspective des jardins de Versailles. Elle est mouvement en ce 
      sens quelle propose un modèle vivant dont chaque génération sinspire pour 
      le porter plus loin, plus haut, à la fois enrichi et différent : la poésie 
      dun Chénier répond à celle dun Villon comme Degas fait écho à La Tour 
      et Ravel à Couperin.
      
      La culture au sens actuel, nest absolument pas le produit dun ordre 
      qui vise lexcellence. Elle ne fait que consacrer la valeur économique ou 
      conjoncturelle de pratiques individuelles ou collectives à prétentions intellectuelles 
      ou artistiques. Il ne suffit pas de décréter que tout est art pour que 
      cela en soit. La culture Lang, qui en est larchétype, refuse toute idée 
      de Beau, toute hiérarchie, toute propension de lactivité artistique à élever 
      lâme et lesprit : elle mettra sur le même plan, Mozart et le rap, les 
      colonnes de Buren et le vitrail de Chartres... avec une préférence pour 
      ce qui est reconnu par lÉtat.
      
      La civilisation fait du Beau létalon de toute production de lesprit et 
      de la main, la culture sacralise la laideur ou le non-sens, voire le régressif 
      ou le sordide. Doù sa dernière caractéristique : le totalitarisme.
      
      La civilisation, fruit du Beau objectif, autorise une grande liberté de 
      création, parce que les pouvoirs publics en reconnaissent et en respectent 
      les fondements. Lempereur Auguste, les Médicis, Louis XIV, par exemple, 
      tous personnages à la forte personnalité et très conscients de leur prestige, 
      se sont entourés dartistes dont ils ont encouragé le génie... mais quils 
      ont laissé librement créer. La culture subventionnée par lÉtat culturel, 
      selon lexpression de Marc Fumaroli, ne reconnaît que ce quelle subventionne 
      et ne délivre de brevet dexistence quà ce quelle contrôle. La civilisation 
      sublime la liberté du créateur, la culture impose à lartiste luniformité 
      totalitaire. 
      
      CULTURE DE MASSE, CULTURE BRANCHÉE, FOLKLORE
      
      Il y a, tout dabord, la culture de masse proprement dite. Cest la forme 
      moderne du panem et circenses antique (du pain et des jeux), constitué 
      par le magma des jeux télévisés, des spectacles à grand renfort publicitaire 
      tous politiquement corrects, que distribuent au peuple, pour le tenir abêti 
      et hébété, soumis et assoupi, les financiers du show-biz aux ordres des 
      lobbies.
      
      Le peuple nest plus considéré pour ce quil est, communauté structurée 
      selon lordre naturel des familles, des communes, des provinces, dans des 
      professions ou des métiers, mais comme un consommateur de culture. A la 
      culture populaire, la vraie, partie de la civilisation qui découle de la 
      vie quotidienne des individus dans un pays ou une activité réels, on substitue 
      la culture de masse, fabriquée par des fils de pub : pour ces derniers, 
      la culture est un moyen de faire de largent. Ils livreront donc des productions 
      médiatiques ou médiatisables, vite faites, vite vues, vite oubliées.
      
      Il y a, ensuite, la culture propagée par les classes dirigeantes, fascinées 
      par le nouveau, le périssable par essence, selon Paul Valéry, et dont les 
      dilections culturelles sont surtout prétexte à se faire connaître dans la 
      compétition qui les opposent à leurs rivaux. Après la culture des bas lieux, 
      pré-digérée pour le peuple, la culture des hauts-lieux, très politiquement 
      correcte et fondée sur la transgression des valeurs morales, élève au rang 
      de culture telle pratique ou activité, devant laquelle il convient que chacun 
      sincline... en attendant la prochaine mode culturelle. La tocade chiraquienne 
      pour les arts premiers participe de cette culture branchée dont le néant 
      na dégal que la logorrhée qui la promotionne.
      
      Enfin, il y a la culture muséable qui rationalise la mémoire collective, 
      et gère le passé dans le but de réduire culture nationale et cultures régionales 
      à létat de stock folklorique inoffensif, participant du patrimoine de 
      lhumanité. Le folklore nest plus alors perçu comme la permanence de traditions 
      de chant, de danse, de poésie, exprimant lâme de nos provinces. On lui 
      accorde lattention condescendante due à des formes jugées inférieures, 
      puisquelles viennent du passé et nont pas ce ferment de futurisme qui 
      caractériserait la véritable culture : un morceau de rail tordu dans un 
      tas de sable (vu au Centre national dart contemporain) sera toujours 
      pour ces gens-là supérieur à une bisquine cancalaise ou aux tissus imprimés 
      de Provence. Certaines restaurations du patrimoine sont, à cet égard, un 
      alibi : la remise en état du palais de justice de Rennes (ancien palais 
      des États de Bretagne), gravement endommagé par un incendie, cache la division 
      par quatre des crédits de restauration des grands monuments (châteaux et 
      cathédrales, propriétés de lÉtat), diminution qui met en péril métiers 
      dart et entreprises spécialisées par dizaines.
      
      LE ROYAUME DE LA PRÉBENDE
      
      La principale caractéristique de la culture officielle est de faire travailler 
      le cercle des amis en dehors duquel il ny a point de salut. Si les moyens 
      du ministère ont augmenté de 60% entre lannée 1990 et lannée 2000, la 
      manne de lÉtat culturel nest pas pour tout le monde : les commandes publiques 
      duvres dart contemporain, qui progressent de 30% par an, vont toujours 
      aux mêmes, les Buren, Arman, César, Soulage, Debré, etc. Avec la création, 
      en 1981, du Centre National des Arts Plastiques (CNAP), lachat duvres 
      dart dartistes contemporains  forme de mécénat intelligent  est totalement 
      verrouillé puisque lart contemporain est, a priori, conçu comme non-figuratif.
      
      Il en résulte un réseau de créateurs dépendant exclusivement du système 
      politico-culturel. Ils échappent ainsi à la seule vraie sanction pour un 
      artiste : lappréciation de son uvre par un large public. Pendant ce temps, 
      lachat duvres par des personnes privées sest effondré, le ministère 
      des Finances ayant relevé de 5,5% à 19,6% la TVA sur les uvres dart. Résultat 
      : la France na plus de marché libre de lart. Vendeurs comme acheteurs 
      vont à Monaco ou à Londres, où la fiscalité est beaucoup plus modérée dautant 
      plus facilement que, euromondialisme oblige, le monopole des commissaires-priseurs 
      français a été aboli !
      
      Ainsi, par ses achats dominant le marché, lÉtat culturel règne en maître 
      sur les artistes. Le propriétaire dune galerie avoue : Le système tourne 
      en rond. Les artistes français sont inexportables (Le Figaro, 25 octobre 
      1998). Tout à la fois, il les forme selon son goût, distribue faveurs, bourses, 
      voyages détudes, ateliers, aides à lexposition, détermine la cote des 
      uvres, assure leur promotion et assiste lartiste en permanence. On retrouve 
      ainsi le schéma bien connu des défuntes démocraties populaires. La France 
      vit aujourdhui sous un art officiel.
      
      LA RUE DE VALOIS CONTRE LE BEAU, LE BIEN, LE VRAI
      
      Quand lÉtat tient les artistes par les cordons de la bourse, lart bureaucratique 
      nest pas loin. Mais la culture néo-socialiste na pas seulement socialisé 
      lart, elle exerce désormais son emprise sur toutes les autres activités 
      de lesprit.
      
      Les musées, gardiens de la mémoire et de la beauté des plus belles uvres 
      de notre civilisation, font lobjet dune orientation à caractère totalitaire. 
      Ce qui va dans le sens du pouvoir est aidé, encouragé, médiatisé, ce qui 
      ne plaît pas est occulté, voire abandonné dans lattente de sa disparition. 
      Il nest ainsi pas innocent que les armes de la Couronne soient dispersées 
      dans le nouveau Louvre ou que le château de Falaise (lieu de naissance 
      de Guillaume de Normandie) soit flanqué dune tour de béton style bunker. 
      De façon plus expresse et plus caricaturale, le Musée de la paix de Caen 
      mélange le Débarquement et lépuration ethnique en Yougoslavie.
      
      Des domaines tels que, par exemple, lillustration des romans ou des livres 
      dhistoire, laffiche, sont considérés par lintelligentsia comme mineurs. 
      Il est vrai que, pour présenter des uvres significatives en nombre et en 
      qualité, il faut accepter le pluralisme, lequel va évidemment à contresens 
      de lhistoire officielle. Cette politique de conformisme idéologique a vu 
      une bibliothécaire de lycée épurer de ses rayonnages les ouvrages décrivains 
      ou dhistoriens considérés comme de droite, de Castelot à dOrmesson, 
      mais aussi Soljenitsyne ou Volkoff ! Si le ridicule tuait la culture de 
      gauche, il y a longtemps que nous en serions débarrassés...
      
      A contrario, comme au musée dOrsay, la culture officielle soutient des 
      projets historiquement aberrants et intellectuellement absurdes : on fait 
      partir le 19e siècle de 1848, parce que cest une date symbolique de lhistoriographie 
      socialiste.
      
      Des projets de musées sans exposition style Futuroscope, permettant grâce 
      aux techniques audiovisuelles modernes toutes les manipulations, sont encouragés. 
      Les dirigeants locaux du RPR et de lUDF ne sont pas les derniers à sacrifier 
      à la culture officielle. Ainsi Jacques Chaban-Delmas laissa-t-il se dégrader 
      son musée municipal de peinture, fort riche, pour investir à grands frais 
      dans une ancienne halle commerciale dont il fit un musée dart contemporain.
      
      Jacques Toubon (premier ministre de la Culture à subventionner le rap et 
      à trouver du talent au groupe NTM...), pose ostensiblement dans son bureau 
      parisien devant des toiles dAlberola, un des peintres favoris de la culture 
      néo-socialiste. Quant à Philippe Séguin, il a doté la ville dÉpinal dun 
      Buren et dun César.
      
      Le sommet de la culture officielle a été atteint sous le règne de Mme Trautmann 
      qui fit du ministère du même nom  et des crédits payés par limpôt de tous 
      les Français  un outil de combat contre le Front National : Il existe 
      une autre menace pour la création artistique. Il sagit dune menace intérieure 
      qui, au nom de la défense de lidentité nationale et régionale, prône le 
      repli sur soi, le refus et lexclusion des influences extérieures, tout 
      en prétendant définir les règles intangibles du beau, du bien et du vrai 
      (Lettre dinformation du ministère de la culture et de la communication, 
      7 octobre 1998, page 9). Un ministre de la culture contre le Beau, le 
      Bien et le Vrai, tout est dit !
      
      LES PRINCIPES :
      
      LE BEAU, LE BIEN, LE VRAI
      
      Le Front National nadhère, lui, en rien aux idéologies totalitaires du 
      XXe siècle qui ont fait de la culture un instrument de leur politique et 
      imposé des standards aux uvres de la pensée, de la littérature, de la 
      peinture, de la musique ou de larchitecture. Mais nous entendons résister 
      au conditionnement marxiste, à la domination des puissances dargent, à 
      limpérialisme culturel cosmopolite. Nous navons pas besoin de chercher 
      ou dimporter un modèle, de tenir un discours culturel. Nous savons que 
      la France est riche dune civilisation exceptionnelle qui a mêlé, pour le 
      meilleur, la Nature et la Grâce : il nous suffit dêtre fidèles à cet héritage.
      
      LENRACINEMENT
      
      Toutes les grandes civilisations ont laissé des uvres universelles, qui 
      marquent parce quelles sont lexpression de la fécondité créatrice du peuple 
      qui les a produites. Il ny a pas de civilisation sans un sol qui lui fournisse 
      lhomme, les conditions naturelles, le surplus propice à lépanouissement 
      des oeuvres de lesprit et de la main. Si lart grec, lart romain émeuvent 
      encore aujourdhui, cest parce quils sont lexpression dun peuple et 
      dune histoire. Toute la France est dans les cathédrales, sécrie Rodin, 
      comme toute la Grèce est en raccourci dans le Parthénon. Les cathédrales 
      françaises, ajoute Rodin, sont nées de la nature française. Cest lair 
      à la fois si léger et si doux de notre ciel qui a donné à nos artistes leur 
      grâce et affiné leur goût.
      
      LUNIVERSEL 
      
      Contrairement à ce que prétend lidéologie culturelle contemporaine, lartiste 
      a besoin dun modèle, il doit obéir à des règles qui, en simposant à lui, 
      le contraignent à se dépasser. Il maîtrise nécessairement une technique 
      propre, fruit dun difficile apprentissage. Il arrive certes que lartiste 
      rompe avec un passé immédiat, mais cest alors pour retrouver un passé plus 
      lointain. Car lart nest jamais imitation, mais dépassement, tension vers 
      le Beau absolu. Il sagit de suggérer tout autre chose que ce quon peut 
      représenter ou décrire, de linfini avec du fini, la divinité par un corps 
      mortel, un amour qui traverse la mort. Toute belle oeuvre dart, implicitement 
      ou confusément, recherche le Souverain Beau, même si elle ny parvient pas. 
      Cest ainsi quelle est universelle.
      
      LE RÔLE DU POLITIQUE
      
      Lart véhicule des valeurs spirituelles et morales comme des normes esthétiques 
      : un peuple qui se les verrait imposer par des lobbies ou des forces étrangères 
      perdrait jusquau droit à lexistence. Le rôle du Politique sera donc de 
      faire respecter et de conforter lidentité culturelle de la Nation. Il doit 
      appuyer dans tous les domaines, les amoureux, les défenseurs, les continuateurs 
      de la véritable culture française dont les jeunes talents doivent pouvoir 
      être reconnus sur dautres critères que ceux de la médiacratie.
ENRACINER LAVENIR
      
      SE LIBÉRER DU CONFORMISME TOTALITAIRE CULTUREL
      
      1. Restaurer la liberté dexpression et de création
      
      Il faut libérer la pensée, lexpression écrite et la création artistique 
      des entraves de tous les conformismes à la mode. LÉtat doit retrouver, 
      en matière culturelle, sa vocation naturelle qui consiste à préserver la 
      mémoire nationale, à encourager le rayonnement de la véritable culture française 
      appuyée sur 1500 ans de création continue. Les subventions publiques seront 
      accordées aux créations artistiques qui respectent notre identité nationale 
      comme les valeurs de notre civilisation.
      
      La composition des commissions culturelles, responsables de lattribution 
      des financements publics, sera revue de telle façon que les autorités culturelles 
      et les groupes de pression les plus divers ne puissent plus imposer leurs 
      lubies au public. Il sera dressé un bilan précis de lactivité des multiples 
      établissements et fonds dintervention en matière culturelle (CNAP, CNAL, 
      FNAC, FRAC, notamment). Les différents circuits de financement public seront 
      simplifiés et les établissements ou fonds inutiles supprimés.
      
      2. Refuser la colonisation culturelle
      
      Laméricanisation de notre société, (qui importe les phénomènes les plus 
      marginaux dOutre-Atlantique), ne cesse de samplifier et de saggraver. 
      Cette colonisation se nourrit de nos faiblesses.
      
      Pour cela, il faut que les Français connaissent mieux leur civilisation 
      et que, renouant avec leurs racines, ils en soient fiers. Laffirmation 
      de la culture française est donc laffaire de tous les Français et non pas 
      du seul pouvoir politique, dont le rôle se bornera à soutenir toutes les 
      initiatives qui iront dans ce sens.
       
3. Valoriser le patrimoine national 
      et les beaux-arts
      
      Les collectivités publiques, et en premier lieu lÉtat, ont pour mission 
      dassurer lenrichissement du patrimoine national. Aussi, les moyens budgétaires 
      nécessaires seront-ils dégagés pour la restauration, lentretien et lembellissement 
      du patrimoine monumental et architectural français, ainsi que pour la préservation 
      des sites naturels.
      
      Les richesses archéologiques et historiques de notre pays seront mises en 
      valeur de façon que le plus grand nombre de Français puisse y accéder. Les 
      collectivités publiques encourageront ainsi spectacles, fêtes et reconstitutions 
      historiques, et bien entendu aussi louverture de conservatoires, de musées 
      et de circuits touristiques. Les grandes heures de notre histoire feront 
      lobjet de célébrations nationales. 
      
      4. Préserver les patrimoines culturels privés
      
      Lhéritier qui garde et restaure envers et contre tout une demeure familiale, 
      lamoureux des vieilles pierres qui consacre son épargne à la remise en 
      état de monuments, le collectionneur qui préserve le témoignage des temps 
      passés, tous doivent bénéficier dune législation fiscale favorable (impôt 
      foncier, droits de succession, TVA réduite sur travaux), car ils protègent 
      ainsi le patrimoine de tous les Français.
      
      PROMOUVOIR ET DÉFENDRE LA LANGUE FRANÇAISE
      
      5. Protéger la langue française dans notre pays
      
      Un peuple qui perd sa langue, perd son âme (Frédéric Mistral). La renaissance 
      de la véritable culture française implique nécessairement la défense et 
      la promotion de la langue nationale à lintérieur et à lextérieur de nos 
      frontières. Un Conseil de défense de la langue française, constitué à partir 
      des académies de lInstitut de France mais aussi du monde politique, scientifique 
      et économique, sera créé pour sopposer au jargon et au franglais qui envahissent 
      notre langue. Les sanctions pour atteintes délibérées à la langue française 
      seront renforcées dans le cadre de la loi de 1994.
      
      6. Promouvoir la langue française dans le monde
      
      Il convient, pour la diffusion du français à létranger, dadopter une attitude 
      offensive. Lenseignement de notre langue à létranger doit être revitalisé, 
      en particulier parmi les jeunes Européens qui ne létudient plus guère. 
      Une politique active de rénovation et dimplantation décoles et de lycées 
      français à létranger sera conduite dans le cadre daccords bilatéraux. 
      Laction des services diplomatiques et de coopération français à létranger 
      sera accentuée en ce domaine, notamment à légard des pays francophones 
      ou traditionnellement francophiles. Le réseau de lAlliance française sera 
      étendu. Tous les moyens modernes de diffusion (les satellites géostationnaires 
      notamment) seront développés pour soutenir la présence culturelle française 
      sur tous les continents, en particulier en Amérique du nord, au Moyen-Orient, 
      en Afrique et dans le Pacifique, où linfluence anglo-saxonne est très sensible.
      
      7. Remettre la langue française à lhonneur dans le monde scientifique
      
      Il est inadmissible quun ministre de léducation nationale (Claude Allègre) 
      ait pu dire quil était souhaitable que les scientifiques français publient 
      dabord les résultats de leurs travaux en anglais. Tout sera mis en uvre 
      pour doter notre pays dun ensemble de publications internationales de qualité 
      permettant la diffusion à létranger de ses travaux scientifiques. Chercheurs 
      et scientifiques seront encouragés à publier leurs travaux dabord en français. 
      Les établissements de recherche, les universités et lAcadémie des sciences 
      veilleront à la publication des travaux en français. Un programme de traduction 
      en français des ouvrages scientifiques de tous domaines publiés en langues 
      étrangères sera lancé par le ministère chargé de la recherche.
      
      8. Encourager la lecture et le livre
      
      Le rayonnement dune langue passant le plus immédiatement par le livre, 
      il faut encourager la lecture dès le plus jeune âge. Cela suppose le rejet 
      de la méthode globale au profit de la méthode syllabique qui, seule, donne 
      les bases suffisantes pour une bonne maîtrise de notre langue écrite et 
      orale. Par ailleurs, les pouvoirs publics dégageront les crédits nécessaires 
      à la rénovation des bibliothèques et à la valorisation de leurs fonds auprès 
      des Français. Les universités seront aidées pour rénover leurs bibliothèques 
      et se doter dune capacité dédition comparable à celle de leurs homologues 
      européennes ou américaines. Les collectivités locales mettront en place 
      des chèques-lecture pour favoriser lachat de livres au profit des plus 
      jeunes.
      
      9. Préserver les langues régionales authentiques dans le respect de la 
      langue française
      
      Il nest nullement choquant quAlsaciens, Basques, Bretons, Corses, Picards... 
      soient attachés à leurs coutumes et spécialement à leur langue locale. Les 
      langues régionales authentiques doivent pouvoir être transmises, mais, en 
      aucun cas, elles ne doivent prendre un caractère obligatoire ni remplacer 
      la langue française, qui doit demeurer la langue officielle et courante 
      de tous les Français.
      
      10. Rendre possible un nouveau printemps pour le théâtre français
      
      Sil veut regagner les faveurs du public, le théâtre devra, plutôt que de 
      se perdre dans des recherches expérimentales souvent absconses, retrouver 
      sa vocation populaire.
      Cest ainsi que vis-à-vis des choix, au sein du répertoire contemporain 
      et en matière de soutien aux créations, il faut mettre fin au sectarisme 
      dont font preuve les pouvoirs publics. Le Festival dAvignon, dont la programmation 
      est essentiellement réservée aux créations, permet à lensemble des décideurs 
      du théâtre nationalisé ou subventionné de venir choisir des pièces qui se 
      joueront dans toutes les MJC (Maisons des jeunes et de la culture, fondées 
      par Malraux et récupérées par la gauche la plus extrémiste) et dans toutes 
      les salles subventionnées.
      
      Or, depuis la grande époque de Jean Vilar, le Festival dAvignon sest considérablement 
      étiolé. La caution de bonne tenue intellectuelle est invariablement assurée 
      par les staliniens, les tenants de labsurde et les nihilistes de service, 
      tels Brecht, Kafka ou Beckett, à qui nous ne dénions pas un certain génie 
      littéraire mais qui masquent, à la manière dune interminable rengaine, 
      le relatif désert de la création officielle.
      
      On ne peut en effet se satisfaire dun théâtre qui, sur le plan moral et 
      politique, ne se préoccupe que de racisme, de colonialisme (Aimé Césaire), 
      de nazisme (Thomas Bernhard), de fascisme (Antonio Tabucchi) et plus récemment 
      dhomophobie. Nous ne nions pas la qualité dun Bernhard ou dun Césaire, 
      mais pourquoi ne joue-t-on jamais Paul Morand ou Léon Saint-Pol-Roux ?
      
      Comment se fait-il quune pièce dAndré Josset, de Tanguy Malemanche ou 
      de Jean Yole, ne soit jamais programmée ? Pas plus quon ne voit le dérangeant 
      et très contemporain Michel Vinaver, ancien dirigeant dentreprise et dramaturge, 
      qui dénonce, de façon un peu trop cruelle peut-être pour eux, un ordre établi 
      dans lequel se sont bien installés les héros de Mai 68. 
      
      Quattend-on également pour faire connaître au public populaire les grands 
      auteurs étrangers ? Litalien Malaparte, mais aussi et surtout ceux qui 
      ont été ou qui sont les témoins privilégiés de la barbarie la plus récente, 
      la plus contemporaine... celle des régimes communistes, comme le tchèque 
      Vaclav Havel (Linterrogatoire), le polonais Vitold Gombrowicz (Le mariage) 
      ou le roumain Carajiale, peut-être aussi génial que Ionesco.
      Une politique de prix nationaux encouragera les meilleurs auteurs et les 
      meilleures troupes qui devront progressivement être en mesure de parvenir 
      à couvrir leurs besoins. Une politique daménagement de petites salles sera 
      soutenue dans le pays. Une large place sera faite au théâtre sur les chaînes 
      de télévision ; les grandes tournées en province et à létranger seront 
      encouragées ; lycées et universités seront incités à constituer des troupes 
      damateurs. Les subventions qui seront accordées comporteront une contrepartie 
      : monter et jouer des spectacles disposant dun public.
      
      LIBÉRER LA CRÉATION
      
      11. Encourager le mécénat
      
      Pour éviter que lart ne soit exclusivement entre les mains de lÉtat, il 
      convient dencourager largement la générosité privée. Le régime fiscal des 
      fondations sera totalement réformé, et le développement du mécénat privé 
      favorisé par une amélioration des possibilités de dégrèvement fiscal sur 
      plusieurs années. De même, on élargira les possibilités de régler, par dation, 
      les droits de succession. Enfin, la transformation de patrimoines privés 
      en fondations dutilité publique sera instituée.
      
      12. Développer lenseignement artistique
      
      Lart véritable ne reposera jamais que sur le métier, la mémoire et limagination 
      créatrice. Il faut donc rendre ses lettres de noblesse à lenseignement 
      artistique qui, seul, permet lacquisition dun art, en inculque la technique 
      et les règles formelles. Comme il est souhaitable que le sens artistique 
      de lenfant séveille le plus tôt possible, ces disciplines trouveront leur 
      place dans les programmes scolaires à tous les niveaux denseignement, du 
      cycle primaire jusquau supérieur. Des cours dhistoire de lart seront 
      également prévus. Une haute qualification technique chez les professeurs 
      dart sera exigée par le biais des concours publics.
      
      13. Assurer la promotion de toutes les bonnes musiques
      
      Lapprentissage du chant choral, musique de lâme, selon Saint François 
      dAssise, de la musique instrumentale et de la danse, sera encouragé à partir 
      du plus jeune âge. Les salles de concerts et les conservatoires seront développés 
      en province. Les lycées et les universités seront invités à organiser des 
      concerts dans leurs locaux. Musiciens et chefs dorchestre français se verront 
      offrir les meilleures possibilités dexercer leurs talents en France.
      
      Les aides de lÉtat aux opéras seront équitablement réparties entre les 
      grandes institutions parisiennes et les orchestres de province, des troupes 
      de chanteurs étant reconstituées pour disposer dun vivier de talents nationaux. 
      Une place sur la scène lyrique sera faite à lopérette qui a un véritable 
      public, mais na pas actuellement lheur de plaire à la culture officielle 
      rabat-joie. Rap et techno, qui ne sont pas des expressions musicales, seront 
      évidemment privés de tout soutien public.
      
      14. Encourager un cinéma et un audiovisuel français de qualité
      
      Le cinéma est un art à part entière qui est né en France (les frères Lumière) 
      et sy est particulièrement épanoui : le Front National shonore davoir 
      compté dans ses rangs un des plus grands metteurs en scène français, Claude 
      Autant-Lara. Mais, aujourdhui, lindustrie cinématographique et audiovisuelle 
      française ne parvient pas à lutter contre les productions américaines parce 
      quelle nen est trop souvent que la copie... en pire. Le principe de lavance 
      sur recettes sera réformé pour quil cesse de bénéficier toujours aux mêmes.
      
      Les cahiers des charges des media audiovisuels imposeront le recours aux 
      créateurs français et à des uvres dont le scénario a été écrit en français. 
      La promotion de la chanson, de la musique, de la littérature et, dune façon 
      générale, de la culture française constituera la priorité de laudiovisuel 
      public.
      
      15. Redonner aux sports leur authenticité
      
      Il y a deux sports : le sport de réalisation ou de dépassement physique 
      de soi et le sport médiatique. Ce dernier écrase évidemment le premier. 
      Le sport médiatique est dévalué, comme les jeux du cirque romain, par la 
      domination de largent et du vedettariat. Un nombre limité et sur-médiatisé 
      de sportifs de haut niveau est lenjeu dun marché où ils sont vendus et 
      revendus pour des sommes colossales dont ils tirent, certes, une part non 
      négligeable, mais dont le montant va très largement au-delà de ce qui légitime 
      leur fonction sociale, leur talent et la pérennité de leur uvre. 
      
      Le sport est, depuis toujours, une activité qui sinscrit dans les règles 
      de leffort ; comme tel, il reconnaît les lois de lordre naturel si souvent 
      bafouées par ailleurs. Aussi sommes-nous favorables à une politique dynamique 
      de soutien aux sports, conformément à ladage mens sana in corpore sano. 
      LÉtat, dans sa fonction darbitre, devra veiller et, sil le faut, sanctionner 
      les dérives financières du sport commercial, en particulier en limitant 
      tout apport dargent public, direct ou indirect, à ce dernier. En matière 
      culturelle comme sportive, il faut remettre à lhonneur les valeurs dexcellence 
      et dauthenticité qui fondent la grandeur de la France.