SUJET : DEUIL NATIONAL (ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES 2002)


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From: "Benoît Delaune"  
Sent: Wednesday, April 24, 2002 12:15 AM
Subject: Re: [terrier] deuil national


> Arlette Laguiller vient de signer son ultime sottise, fruit inévitable d'une chanson qui aime trop s'entendre chanter.

Parce que tu la trouvais bien avant la chanson d'Arlette ? Tu n'as pas l'air bien informé sur Lutte Ouvrière et son mystérieux gourou Hardy, et les soupçons de financement douteux, et l'absence de siège social, et tout ce fatras de culture de la minorité voire de la Résistance et de la clandestinité qui fait dire à beaucoup que le fonctionnement de LO s'apparente à celui d'une secte de raëliens crypto-trotskystes... Je connais qq'un qui a passé 6 mois à LO (enfin, en clandestinité - il n'a vu en tout et pour tout qu'un "contact" avec qui il collait des affiches à 3H du mat, tu comprends sous la torture il ne pouvait dénoncer qu'une personne, et comme il n'était pas encore "éprouvé" le stage aurait dû durer encore plus longtemps !!).

> Aux dernières manifestations issues de regroupements universitaires circulaient des tracts: "abstention", dans le roulement joyeux des jumbés. On pouvait voir s'y agiter dans la seule expression politique de groupes de ces quinzes dernières années - la fête

Eh oui, cette culture "festive" est une désolation totale...

> - tous ceux qui ne sont pas allés voter au premier tour (sources personnelles, bien entendu, mon téléphone crépite autant que ma boîte aux lettres en ce moment)

Pfff... encore cet index moralisateur pointé inutilement. Pourquoi y a-t-il eu plus d'abstention qu'en 95 ? Sont-ce seulement des 18-25 ans dépolitisés qui n'ont pas voté ? Tu pratiques dans le sondage, toi aussi ?
Marre des leçons de morale qui ne servent à rien sinon qu'à geindre...

> Je ne connais plus le chiffre exact des abstention aux élections de Adolf Hitler (celles qui précédèrent et légitimèrent son appel à la chancellerie par Hindenburg), il doit avoisiner les 30%. Quelqu'un a-t-il le chiffre exact? (je rappelle à cette époque la claque prise par une gauche incapable de gérer ses dissensions internes qui s'éclatait en 6 listes lors des premières élections du 31 juillet 32) L'Universalis ne me le donne pas, le "de Nuremberg à Nuremberg" de Rossif non plus (pas plus que les dossiers de l'histoire N°41 intitulé: 1933, les nazis prennent le pouvoir)


Je trouve ton raccourci dangereux. De la même manière que traiter Le Pen de fasciste et de nazi, comme je l'ai entendu aux manifs et lu dans qqs messages, fait le jeu involontairement du FN. A trop utiliser ces vocables à tort et à travers, on les vide totalement de leur sens qui correspond à une période historique donnée. D'ailleurs Le Pen répond très bien (façon de parler) que les fascistes italiens étaient des gens de gauche et n'étaient pas racistes... et il répond encore très bien que le gouvernement de Vichy était tenu par d'ex-gens de gauche...
Attention donc aux raccourcis et rapprochements trop faciles et dangereux. Croirais-tu à des "cycles" historiques qui reviennent régulièrement ? On est déjà rendu au Kali Yuga ?
Sur l'utilisation abusive de certains termes : "fasciste" alors, le chauffard qui manque écraser un piéton ? "nazi", celui qui ne pense pas comme toi ? Pourquoi ne pas plutôt dire de Le Pen en expliquant ce qu'on y met exactement qu'il est "fascisant" ou "néo-fasciste" plutôt ? C'est déjà un peu mieux, bien qu'encore insatisfaisant. Pourquoi ne pas dire de Le Pen tout simplement qu'il est un anti-républicain, un extrêmiste raciste ? les mots ne manquent pas... Et pourquoi brandir le spectre de l'éternel recommencement de l'histoire, du "ça peut arriver encore" ? ça ne sert pas la réflexion, me semble-t-il, ça renforce plutôt le catastrophisme ambiant qui me semble nuire à la construction d'une pensée, d'une réflexion sur ce qu'il faut faire ou non le 5 mai, et ensuite.
Bon,
J'arrête.
Je me mets sur la position repos..
B.


----- Original Message -----
From: "Benoît Delaune"  
Sent: Wednesday, April 24, 2002 12:35 AM
Subject: Re: [terrier] deuil national


> >Le résultat de dimanche est peut-être (rêvons un peu...) le moyen de refonder une gauche différente. Et au moins de >localiser l'ennemi

> disons que c'est le maintien dans l'état d'un lieu précaire dans lequel soit possible, encore, la refondation d'une gauche "réelle"... Il y a quelque chose d'irréparrable dans ce qui vient de se jouer, et c'est avec un pied de plomb qu'on va devoir se tirer de la merde.


Et Chirac, après son élection, va faire comme si rien ne s'était passé, le foot va fédérer, et ça ne sera plus qu'un souvenir jusqu'en 2007... Je ne crois pas que cet "irréparable" que je ressens comme toi va être marqué à vie dans le crâne de nos concitoyens...

>> Et c'est bien ce que moi je demande ! De la critique, des arguments, pas des larmoiements ou des arguments-bulldozer comme j'ai pu en avoir ici (certes avec parcimonie, mais ça suffit à m'énerver) !

> Le cercle dans lequel se dessine la conception du monde du front national est celui de la colère, de l'homme qui se vautre dans ses émotions et n'entretient avec les autres que des rapports passionnels; c'est le moment ou jamais de montrer (contrairement aux excités niaiseux qui lyrisent sur les places publiques et confortent les nazis


qui traites-tu de "nazis" ? je ne savais pas qu'un parti national-socialiste existait en France aujourd'hui (cf. mon précédent message). Un FN, oui.

> dans l'idée qu'ils se font de la lutte, de la nécessité et des rapports humains) que la colère nous est étrangère, ou du moins qu'elle ne dépasse jamais le stade émotionnel pour devenir une passion.

Tiens ! c'est ce que je m'échine à dire depuis hier ! halte donc aux "c'est la faute à lui... et aussi à lui..." et aux jérémiades de toute part ("vous vous rendez pas compteuh ?? c'est un scandaleuh"). Le catastrophisme ambiant me semble participer de cette "passion" dont tu parles et vers laquelle il ne faut pas tendre...
Aujourd'hui j'ai failli basculer du côté de cette passion lorsqu'un étudiant de l'Unef (ex-Unef id, larbins du PS) a voulu me fourguer un tract moralisateur sur l'abstention et la "contestation"... il est vite reparti la queue basse et la conscience alourdie après avoir essayé de me traiter successivement et sans succès d' "anarchiste", de "communiste libertaire" de "crypto-trotskyste" puis argument suprême de "j'men foutiste" - il a oublié de me traiter "d'abstentioniste", je crois. Lui, son "syndicat" et leurs tracts honteux ne font justement que faire tomber le débat dans ce marigot partisan jouant sur la fibre de la culpabilité voire du péché ("les méchants ki n'ont pas bien voté Jospin"). Du coup moi j'en suis resté à la simple colère de surface face à son vitriol à effet boomerang. Il doit pleurer dans son lit ce soir le pauvre garçon... Promis j'irai à confesse un jour pour ça.


Benoît Delaune
qui arrête vraiment -promis - d'envoyer des messages qui encombrent les boîtes aux lettres - quel facho, ce Delaune !


----- Original Message -----
From: "rupture"  
Sent: Wednesday, April 24, 2002 1:06 AM
Subject: [terrier] deuil national


Je te suis quant à l'utilisation excessive du mot "nazi", si malheureusement commun dans les discours, jusque dans la bouche des amis et ennemis de sharon, pour les raisons que Julien a évoqué.

> Et pourquoi brandir le spectre de l'éternel recommencement de l'histoire, du "ça peut arriver encore" ? ça ne sert pas la réflexion, me semble-t-il, > ça renforce plutôt le catastrophisme ambiant qui me semble nuire à la construction d'une pensée, d'une réflexion sur ce qu'il faut faire ou non le 5 mai, et ensuite.

Parce qu'il ne s'agit pas du recommencement de l'histoire mais bien de la même. La bête immonde, la peur, est un fidèle compagnon. Et ce propos sert l'urgence du moment.

Amicalement,

Marc


----- Original Message -----
From: "Benoît Delaune"
Sent: Wednesday, April 24, 2002 1:46 AM
Subject: Re: [terrier] deuil national



> Je te suis quant à l'utilisation excessive du mot "nazi", si malheureusement commun dans les discours, jusque dans la bouche des amis et ennemis de sharon, pour les raisons que Julien a évoqué.

Ouf ! je commençais à me sentir seul sur cette histoire de dérive lexicale !

> Et pourquoi brandir le spectre de l'éternel recommencement de l'histoire, du "ça peut arriver encore" ? ça ne sert pas la réflexion, me semble-t-il, ça renforce plutôt le catastrophisme ambiant qui me semble nuire à la construction d'une pensée, d'une réflexion sur ce qu'il faut faire ou non le 5 mai, et ensuite. Parce qu'il ne s'agit pas du recommencement de l'histoire mais bien de la même. La bête immonde, la peur, est un fidèle compagnon. Et ce propos sert l'urgence du moment.


Je ne crois pas que ce genre de comparaison par raccourci soit justifiable par une "urgence du moment". ça laisse sous-entendre une sorte de fatalisme qu'essaierait de contrer une poignée de "romantiques" (c'est toi qui emploie ce terme, je crois ? Tu n'aurais pas un peu trop lu "La maladie infantile du communisme" de Lénine ? En ce moment, remarque, c'est une lecture plus qu'appropriée, qui me conforte dans mes opinions... un livre qui peut faire froid dans le dos justement... sacrifions tout au bolchevisme, camarades ! annihilons ces "romantiques" d'anarchistes et de gauchistes qui font le jeu de la bourgeoisie capitaliste - ou du danger d'une pensée unique socialiste nourrie au jumbé et à la politique du moins pire)

Bien amicalement,
B.


----- Original Message -----
From: "Jean-Christophe Masson"  
Sent: Wednesday, April 24, 2002 12:11 PM
Subject: Re: [terrier] deuil national



> Le populisme étant la démarche de conquète du FN, le résultat est donc relativement normal. La question que je me pose par rapport à ceci, c'est de savoir s'il s'agit d'une stratégie consciente de la part de ceux qui ont le pouvoir. Ou bien s'il s'agit de quelque chose d'irresponsable, où le seul critère est le profit financier immédiat.
Il ne s'agit pas pour moi de parler d'un grand complot, mais juste de savoir si il existe un projet politique derrière ou pas. Mais la seule chose que je sais c'est que tous ces gens là se revendiquent démocrates. Mais clairement ne le sont pas.


Nos avis convergent totalement. Voilà des décennies que le doute s'installe et se confirme.
Plus globalement, la démocratie a de sérieux problèmes et ce n'est pas nouveau. Par exemple, quelque soit le pourcentage qui fera gagner Chirac (s'il y arrive), ce dernier ne représentera vraiment plus grand chose.
Le problème c'est que lui croira l'inverse.
A nous, après cela, d'être plus que vigilants et de lui faire comprendre ainsi qu'à tous les partis de pouvoir qu'il faudrait qu'ils arrêtent leur mesquine auto-complaisance. Comment ? Par la révolution ? Si quelqu'un a une autre proposition de réponse, elle sera la bienvenue.


----- Original Message -----
From: "erwan.tanguy"  
Sent: Wednesday, April 24, 2002 10:22 AM
Subject: Re: [terrier] deuil nat


En réalité je ne suis pas aussi extrémiste que mes propos - j'avais besoin d'un débat avant de dire si oui ou non mon vote allait être blanc ou contre le pen - et ce débat a lieu je m'excuse si je me suis laisser aussi prendre par mes émotions mais pourtant je ne suis pas dans la rue avec ces dits "romantiques" car il me semble, que l'on ait voté ou non, que c'est contradictoire si on n'a pas voté on ne peut pas se plaindre de la montée de le pen aux élections si on a voté on doit assumer le principe des élections ce qui ne veut pas dire que la rue est exclue - mais après le 5 mai ou après les législatives suivant le résultat

Et aussi en cas de victoire de Chirac, je ne crois pas la gauche capable de remporter les législatives - on se retrouverait donc avec une droite dure en qui personne n'a envie de croire mais si qd même la gauche passe, une nouvelle cohabitation - bonjour l'angoisse il me semble que de toute façon on fonce dans le mur
En effet les résultats de ce premier tour vont changer la vie politique pour longtemps

Pour 1933, je crois que le parallèle n'est pas correct même si... Avant hitler au pouvoir, je crois me souvenir que la gauche et la droite s'étaient unis contre l'extrême gauche. A revoir dans mes livres, je me trompe peut-être ?!
Aujourd'hui la gauche se suicide elle-même dans la cohabitation, non ?

erwan


----- Original Message -----
From: "lldemars"  
Sent: Wednesday, April 24, 2002 10:44 AM
Subject: Re: [terrier] Soyons vigilant


>Un garde-fou de Google est cependant de prévenir qu'il se réserve le droit de supprimer une publicité qui ne lui conviendrait pas. Ce qui est chose faite pour ce qui concerne la scientologie. Cet incident met bien en évidence le devoir de vigilance dans le monde du net."


Franck, je ne suis pas paranoïaque au point d'imaginer une quelconque collusion entre Google et les sites négationnistes, tout de même! Enfin! Non: je vois juste un des effets de la motivation, de l'attachement à un
point de vue, un engagement, qui, de la même façon, rend les négationnistes opiniâtres, laborieux, patients, et les autres, tellement touchés par la lumière de l'histoire qu'il supposent qu'il suffit de dire "c'est ainsi,
c'est évident" pour que tout le monde en soit éternellement convaincu; il pensent sans doute que le savoir est contagieux, qu'il ne nécessite aucun travail...
De même, probablement pour les mêmes raisons, les ultras, nous le savons tous, ne rateraient pour rien au monde l'occasion de voter là où les autres considèrent rêveusement que le système démocratique est acquis, éternellement, sans qu'il soit nécessaire de remettre régulièrement en jeu sa viabilité, son sens, etc.

L.L.d.M.


----- Original Message -----
From: "FiLH"  
Sent: Wednesday, April 24, 2002 7:22 AM
Subject: Re: [terrier] deuil national


> > Ouf ! je commençais à me sentir seul sur cette histoire de dérive lexicale !

Il s'agit peut-être d'une dérive lexicale, mais d'après les diverses infos que j'ai pu lire et voir depuis quelques années, le discours du FN puise directement sa source dans les penseurs de l'extrème droite des années 30 et 40. Hélas je ne suis pas un spécialiste de la chose pour vous citer précisément les similitudes, mais à mon souvenir elles étaient plutôt précises.

f.g.


----- Original Message -----
From: Olivier Brisson
To: Undisclosed-Recipient:;@smtp3.9tel.net <mailto:Undisclosed-Recipient:;@smtp3.9tel.net>
Sent: Wednesday, April 24, 2002 11:54 AM
Subject: "Quand j'entends le mot culture, je sors mon mon révolver"



Salut à tous, je vous envoie - ci-dessous - un texte de Guigou Chenevier,
que vous n'êtes pas obligé de lire, mais ça en dit long malgré tout...

A très bientôt, Olivier Brisson / Vert Pituite La belle


"A l'heure où, contre toute attente, et alors que tout le monde donnait Le Pen comme mort politiquement, et que le F.N. se retrouve en finale des élections présidentielles, je pense qu'il n'est pas vain de se remettre en mémoire les "positions" du F.N. sur la Culture... En 97, j'avais écrit le texte ci-dessous pour Ras L'Front... Si jamais il peut contribuer aujourd'hui encore à "informer" ceux qui ne seraient pas encore au fait de ces positions, tant mieux ! Utilisez-le, diffusez-le si vous voulez....

"Quand j'entends le mot Culture, je sors mon révolver". Cette fameuse déclaration de Goebbels, ministre de la Propagande et de l'Information d'Hitler à partir de 1933, en dit long sur l'importance de la Culture dans le combat antifasciste.
Plus de cinquante ans ont passé, et l'idéologie fasciste n'a pas changé sur ce point, puisque Le Pen a promis à plusieurs reprises de supprimer purement et simplement le Ministère de la Culture, s'il arrivait un jour au pouvoir. Le 30 Mars 97 à Strasbourg, lors de son discours de clôture du Congrès du Front National, il a encore enfoncé le clou en s'en prenant, entre autres, aux "rappeurs crasseux, aux intermittents du spectacle, et aux scientifiques bidon"...Voila qui avait au moins le mérite d'être clair...
Qu'en est-il de la politique culturelle des élus du F.N. ?
A Toulon, par exemple, la municipalité a détruit une sculpture jugée trop moderne et supprimé la subvention de l'Orchestre Régional parce qu'il avait à son programme des compositeurs sulfureux (Ravel et Debussy !!..). A Orange, le F.N. a retiré de la Bibliothèque Municipale les contes africains et s'est attaqué au Centre Culturel Mosaïques, et aux Chorégies. Comme le dit l'éthologue Boris Cyrulnik, on peut établir clairement qu'un état devient totalitaire quand il commence à s'en prendre aux artistes, aux scientifiques, et aux journalistes... On a pu le vérifier dans les pays communistes, les dictatures d'Amérique Latine, chez les Ayatollahs d'Iran, en ex-Yougoslavie, sans oublier l'Algérie d'aujourd'hui etc...
Pourquoi la Culture et les artistes font-ils tellement peur aux fascistes du monde entier ? Voila la question qu'il faut se poser...je pense qu'il y a plusieurs raisons ...
La 1ère qui me vient à l'esprit est en forme d'image... L'image de cet orchestre de la Radio Bosniaque, qui, en plein siège de Sarajevo, restait le seul lieu en ville où Serbes, Croates et Bosniaques continuaient à vivre ensemble, surmontant désespoir et faiblesse physique par la pratique commune de la musique...
La 2ème réponse, c'est que la Culture et l'Art constituent un lien très fort entre passé et futur...l'Art c'est la mémoire future des peuples... Prenons par exemple "Guernica" de Picasso. Non seulement cette toile extraordinaire a fait plus que de longs discours pour graver à tout jamais dans la mémoire universelle la tragédie de la guerre civile espagnole, mais en plus, c'est comme si la vision transfigurée de l'artiste nous mettait constamment en garde contre le retour possible de tels évènements.
Bien sûr, toutes les oeuvres d'art n'ont pas la force de "Guernica", mais les petits contes africains retirés de la Bibliothèque d'Orange sont tout aussi dangereux pour le F.N., qui en nous faisant découvrir et partager leurs légendes, nous rapprochent de ces peuples d'Afrique...On n'a peur que de ce que l'on ne connait pas.
La 3ème réponse à cette question est la suivante: l'Art est par essence "subversif"...Pourquoi subversif ? Parce qu'il est là pour "provoquer" (au sens positif) des réactions, des questionnements, ...Comme disait Brecht "L'Art n'est pas fait pour rassembler mais diviser"...Cette phrase qui peut paraitre négative est en fait extrêmement "positive". En effet, c'est uniquement par l'échange, la discussion, la "division"que peut naitre la tolérance, le progrès et la démocratie...toutes valeurs contraires à celles du Front National".

Guigou Chenevier (1997)


----- Original Message -----
From: "pascal nieto" <pascal.nieto@noos.fr <mailto:pascal.nieto@noos.fr>>  
Sent: Wednesday, April 24, 2002 11:46 AM
Subject: Re: [terrier] deuil national


> Hélas je ne suis pas un spécialiste de la chose pour vous citer précisément les similitudes, mais à mon souvenir elles étaient plutôt précises.
f.g.


>>>>>>>>>> pour répondre ..... >>>>>>>>>>>> a vérifier .... mais sans surprise
...

-----Message d'origine-----
Objet: TR: Qui a dit...

Qui a dit il y a quelques heures "je suis socialement de gauche,
économiquement de droite et nationalement de France" ?
Bon et bien, on sait maintenant sur quel "Que sais-je" il a potassé son
discours...

----------------------------------------------------------------

"Unser National Sozialismus ist die Zukunft Deutschlands. Trotz diese
Zukunft wirtschaftlich rechts-orientiert wird, werden unsere Herzen
links orientiert bleiben. Aber vor allem Werden wir wir niemals
vergessen, dass wir Deutschen sind."

A.Hitler, 29 novembre 1932, discours de clôture du congrès annuel du
NSDAP (National Sozialistisches Demokratisches Partei)

Petite traduction pour les non-germanisants :

"Notre National-Socialisme est le futur de l'Allemagne. Bien que ce
futur soit économiquement résolument à droite, nos coeurs resteront à
gauche. Mais par dessus tout, jamais nous n'oublierons que nous
sommes Allemands"


Edifiant autant qu'effrayant...


----- Original Message -----
From: "lldemars"  
Sent: Wednesday, April 24, 2002 11:54 AM
Subject: Re: [terrier] deuil nat


>"Quand j'entends le mot Culture, je sors mon révolver". Cette fameuse déclaration de Goebbels,

puisqu'on veut éviter les approximations, cette phrase n'est pas de Goebbels, mais de Baldur von Schirach (chef des Jeunesses hitlériennes).
Pour le reste, ce courrier un peu "rapide", mériterait une nouvelle discussion, sans doute. Pour ma part, je dois reporter (attentif à répondre le plus clairement possible à Benoit sur ses précédents messages).

L.L.d.M.



----- Original Message -----
From: "Julien Pauthe"  
Sent: Wednesday, April 24, 2002 7:49 AM
Subject: Re: [terrier] deuil national


> Aux dernières manifestations issues de regroupements universitaires circulaient des tracts: "abstention", dans le roulement joyeux des jumbés. On pouvait voir s'y agiter dans la seule expression politique de groupes de ces quinzes dernières années - la fête - tous ceux qui ne sont pas allés voter au premier tour (sources personnelles, bien entendu, mon téléphone crépite autant que ma boîte aux lettres en ce moment)

Ah, par ici (Belfort) il y a aussi les inévitables jumbés, mais le mot d'ordre de la manif prévue samedi c'est "Votez contre Le Pen au second tour" et "Non à l'abstention". Manif initiée par un collectif étudiant, rejoint à leur demande par ATTAC, Ligue des droits de l'homme, PCF, CGT, CFDT, Amis du monde diplomatique, etc. Tous ces syndicats, partis et associations ayant accepté de défiler sous ces mots d'ordre, derrière les initiateurs et sans leurs propres banderolles (qu'ils sortiront le 1er mai). Il faut dire que le collectif étudiant a délibérément ignoré
l'UNEF...

Julien


----- Original Message -----
From: "Benoît Delaune"  
Sent: Wednesday, April 24, 2002 12:42 PM
Subject: Re: [terrier] deuil national


> Il s'agit peut-être d'une dérive lexicale, mais d'après les diverses infos que j'ai pu lire et voir depuis quelques années, le discours du FN puise directement sa source dans les penseurs de l'extrème droite des années 30 et 40. Hélas je ne suis pas un spécialiste de la chose pour vous citer précisément les similitudes, mais à mon souvenir elles étaient plutôt précises.

Ce sont des similitudes et une réutilisation des discours nazi et fascistes. Point. Le Pen n'est pas fasciste au sens historique du terme.
Tu dis : "le discours du FN puise directement sa source dans les penseurs de l'extrème droite des années 30 et 40." OK. Je suis d'accord totalement. Mais alors Le Pen est plutôt un "néo-fasciste", un extrêmiste de droite tendant à une pensée très proche des fascistes italiens et allemands. Le simple terme lapidaire "fasciste" a été trop utilisé, du coup il ne veut plus rien dire.
... et j'entends d'ici l'électorat lepéniste : ils nous traitent de fasciste, donc ce ne sont que des agitateurs "socialo-communistes", de jeunes hippies sales drogués sidéen enjuivés etc., ce sont eux qu'il faut combattre en premier, etc. Je ne crois pas pour ma part que les traiter à tout bout de champ de "fachos" leur fasse honte. Au contraire, ça leur permet de ressortir en grandes pompes leurs théories des complots.

Le terme "fasciste" employé à tort et à travers contre les militants FN me semble faire le jeu du FN. Désolé à tous pour vos envolées lyriques à base de "la France nazie", "les sales fachos" etc.

Bien à vous tous,
Benoît


----- Original Message -----
From: "erwan.tanguy"  
Sent: Wednesday, April 24, 2002 12:46 PM
Subject: [terrier] Fw: [MRAP-INFO] MRAP >>> CRIF, des propos déplacés et dangereux


Autre message venant du MRAP

là franchement à vérifier
si qqu'un a des infos là-dessus
mais cela me semble être plus de l'énervement (on mélange toutes les
haines...)

erwan

----- Original Message -----
From: <mrap.sn@free.fr <mailto:mrap.sn@free.fr>>
To: "liste d'information du mrap" <mrap-info@ras.eu.org <mailto:mrap-info@ras.eu.org>>
Sent: Tuesday, April 23, 2002 2:47 PM
Subject: [MRAP-INFO] MRAP >>> CRIF, des propos déplacés et dangereux


Réf. MA54
Communiqué de presse

CRIF : des propos
déplacés et dangereux
Le MRAP trouve surréalistes et déplacés les propos du président du CRIF, qui a déclaré au sujet du vote FN : ce score « est un message aux musulmans,
leur indiquant de se tenir tranquilles ».
Au moment où l'urgence absolue est de faire barrage aux idées xénophobes, racistes et antisémites, ce type de réaction incompréhensible est
affligeant et dangereux.
Paris, le mardi 23 avril 2002


----- Original Message -----
From: "Julien Pauthe"  
Sent: Wednesday, April 24, 2002 1:04 PM
Subject: Re: [terrier] deuil national


> Ce sont des similitudes et une réutilisation des discours nazi et fascistes. Point. Le Pen n'est pas fasciste au sens historique du terme. Tu dis : "le discours du FN puise directement sa source dans les penseurs de l'extrème droite des années 30 et 40." OK. Je suis d'accord totalement. Mais alors Le Pen est plutôt un "néo-fasciste",

Non : "néo" voudrait dire qu'il y a eu une rupture entre l'engagement fasciste des collaborateurs, vichyssois, volontaire de la légion étrangère SS, etc. et les cadres du FN. Or cette rupture n'a pas eu lieu : c'est certes souterrainement que la filiation s'est faite pendant les années d'après-guerre, se renforçant aux combats pro-Algérie française comme au rejet de Vatican II, mais elle s'est faite sans discontinuité aucune : le FN a eu et a encore pour cadres (peu actifs vu leur âge) d'anciens Waffen-SS, des revenants de Vichy, d'ex-OAS, etc. Le FN est fasciste. C'est un fascisme français, avec ses racines et ses spécificités, mais c'est un fascisme. Tout son appareil réthorique et théorique est fasciste, avec quelques emprunts au nazisme (dont l'antisémitisme vicéral). Les différences entre le fascisme des origines (italien) et le nazisme ne doivent pas aveugler : le nazisme est un fascisme et il est peut-être même l'accomplissement du fascisme, son horizon indépassable, totalisé. Le Pen est un fasciste français, inscrit dans des conditions historiques qui ne lui permettent pas d'être un nazi. Mais ce n'est pas le désir qui manque.

Julien


----- Original Message -----
From: "Julien Pauthe"  
Sent: Wednesday, April 24, 2002 1:09 PM
Subject: [terrier] Re: [terrier] Fw: [MRAP-INFO] MRAP >>> CRIF, des propos déplacés et dangereux


> là franchement à vérifier si qqu'un a des infos là-dessus mais cela me semble être plus de l'énervement (on mélange toutes les haines...)
erwan


Les propos ont bien été tenus (à un journal israëlien de gauche, Haaretz). Le CRIF les a immédiatement condamné et son président, leur auteur donc, les a lui-même désavoués, déclarant qu'il n'avait pas exactement dit cela et que si ça y ressemblait dans le fond c'était un dérapage émotionnel qu'il regrettait.
Il n'y a pas que sur les listes de discussions que les gens ont la tête à l'envers ces temps-ci.

Julien


----- Original Message -----
From: "Benoît Delaune"  
Sent: Wednesday, April 24, 2002 1:32 PM
Subject: Re: [terrier] deuil national


> Non : "néo" voudrait dire qu'il y a eu une rupture entre l'engagement fasciste des collaborateurs, vichyssois, volontaire de la légion étrangère SS, etc. et les cadres du FN. Or cette rupture n'a pas eu lieu : c'est certes souterrainement que la filiation s'est faite pendant les années d'après-guerre, se renforçant aux combats pro-Algérie française comme au rejet de Vatican II, mais elle s'est faite sans discontinuité aucune : le FN a eu et a encore pour cadres (peu actifs vu leur âge) d'anciens Waffen-SS, des revenants de Vichy, d'ex-OAS, etc. Le FN est fasciste. C'est un fascisme français, avec ses racines et ses spécificités, mais c'est un fascisme. Tout son appareil réthorique et théorique est fasciste, avec quelques emprunts au nazisme (dont l'antisémitisme vicéral). Les différences entre le fascisme des origines (italien) et le nazisme ne doivent pas aveugler : le nazisme est un fascisme et il est peut-être même l'accomplissement du fascisme, son horizon indépassable, totalisé. Le Pen est un fasciste français, inscrit dans des conditions historiques qui ne lui permettent pas d'être un nazi. Mais ce n'est pas le désir qui manque.

Réflexion très pertinente.
Mais je persiste à penser que traiter le Pen de fasciste à tout bout de champ fait son jeu. Un "fascisme à la française", oui. Mais il faudrait à chaque fois reprendre tes propos en intégralité.
Désolé de répondre si rapidement.
Merci pour tes propos pertinents,
B.


----- Original Message -----
From: "jean-francois savang"
Sent: Wednesday, April 24, 2002 1:50 PM
Subject: [terrier] petite biblio


si ça peut aider certains à se faire une opinion surl'idéologie du front nationale, voir les ouvrages de Jean- Claude Martinez, professeur à Assas et idéologue du bunker;à consulter sans acheter évidemment!
- Cent discours pour la France : le front national etStrasbourg, éditions Lettres du monde, 1994.
- Dieu et l'impôt: ouvrage collectif, éditions Godefroy deBouillon, 2001.
- Maastricht le non de tous les miens, éditions Lettres dumonde, 1992.
et un petit dernier
- L'europe folle, éditions Les presses Bretonnes, 1996.

Voir également les rapports du FN dans lesquels, parexemple, on trouve des équations sans appel: 300 000 délitsen 1998 en préface du rapport sur l'immigration pour Lepen, 300 000 immigrés clandestins dans le rapport deMartinez... etc


----- Original Message -----
From: "lldemars"  
Sent: Wednesday, April 24, 2002 2:13 PM
Subject: [terrier] deuil national - tentatives de définitions - merci benoit


chers colistiers,
j'espère être clair dans ce courrier, et, d'une certaine manière, y résumer tout ce qui chaotiquement définit mes participations à ce fil de discussion; c'est un peu long, il ne peut pas en être autrement.

>Je trouve ton raccourci dangereux. De la même manière que traiter Le Pen de fasciste et de nazi, comme je l'ai entendu aux manifs et lu dans qqs messages, fait le jeu
involontairement du FN.

Bien. Avant de répondre à cette partie, qui est d'importance (peu de choses sont plus importantes effectivement, que les mots qu'on choisit pour les dire), je réponds brièvement à la suivante, qui éclaire mon point de vue, lorsque tu dis "Croirais-tu à des "cycles" historiques qui reviennent régulièrement ? On est déjà rendu au Kali Yuga ?"

L'histoire ne semble se répéter que pour ceux qui l'envisage comme une extériorité qui embarquerait l'humanité en son cours; mais dès lors que l'on entend l'histoire comme une des manifestations parmi d'autres de l'être, une émanation humaine et non un vaisseau de l'humanité, on peut comprendre que la stabilité des universaux qui spécifient l'espèce humaine entraîne presque inévitablement celle de ses manifestations, de ses émanations, elles-mêmes. La stabilité des composantes historiques n'est qu'un des corrélats de la stabilité des composantes de l'espèce humaine. Supposer que l'histoire change, c'est supposer que l'homme, en sa substance, change aussi. Et là, on touche à un problème bien plus éthique que rationnel, et son poste d'observation est la façon dont nous choisissons de considérer notre espèce et les manifestations de sa singularité.
Tu dis que c'est ma méconnaissance de l'histoire qui me conduit à parler du nazisme pour le lepenisme; c'est plutôt ma connaissance des spécificités (ici l'historicité, la constitution) du nazisme qui m'y a conduit, et qui me dissuade de changer de mot pour parler de la même chose. Le lepenisme n'est qu'un national-socialisme - un national-populisme basé sur une programmatique raciale, ce qui le différencie du fascisme, ou plutôt en fait une branche satellite - que la proximité d'un désastre historique qui en fut la conséquence interdisait, on s'en doute, de se donner sous ce nom à la scène politique; le nom, le front national, tu le sais certainement (idem, pour cause de lectures communes), fut dérobé à un réseau de résistants; on ne pouvait rêvé mieux pour avancer dans l'honorabilité (ce renversement est un des choix rhétoriques systématique de Lepen, comme il fut celui d'Adolf Hitler, qui consiste à se placer dans la position de SA PROPRE victime*).
Je trouve très juste ton attachement à des catégories distinctes pour commencer à penser un objet autrement qu'en des généralités abusives, mais il est ici - il me semble - inadéquat. Il ne s'agit pas seulement de programme (il suffirait pourtant de s'en référer à celui du NSDAP, point par point), mais aussi de grammaire, de conception du monde, de la culture, et de méthodes; et ceci jusqu'aux moindres citations récurrentes des discours de Adolf Hitler par J.M. Lepen (elles sont foison, depuis "3 000 000 de chômeurs, 3 000 000 d'immigrés" jusqu'à sa dernière, se référant à son coeur à gauche, son porte-monnaie à droite et son identité nationale; Lepen vient encore hier de parler "du petit peuple des sans grades et des opprimés"; c'est strictement en ces termes qu'Hitler évoquait les compatriotes dont il se disait le plus proche).
Ce serait interminable. Dis-toi seulement que la différence, pour l'instant, est applicative; du national-socialisme précédent, nous connaissons les effets. De celui-ci, nous sommes à l'instant "t" qui précède son arrivée au pouvoir.
Pour la grammaire, je vous renvoie à Viktor Klemperer et son formidable essai de philologie écrit pendant la guerre 39-45: "L.T.I.", la langue du troisème Reich". Pour le reste, je n'ai hélas que l'embarras du choix.

Bon. Dire, par exemple, "il y a une lepenisation des esprit", c'est souscrire à une doctrine particulière, humaniste, qui postule une identité générale des aspirations humaines, et faire précéder ses conclusions par le choix d'un angle de vue dans lequel la conclusion est administrable par cette doctrine. C'est, comme le cas fut fréquent dans l'histoire de la science, forcer les fait à une catégorie préétablie de l'entendement, les soumettre aux exigences d'une théorie. De même, répéter encore comme le font les journalistes: "c'est un vote protestataire", c'est réfuter une permanence factieuse, et préférer lui imaginer une aventure organique (faite de bourgeonnement, de raréfactions, de chutes et de croissances) à un simple silence momentané dicté par un système démocratique et ses règles.
L'incapacité à évoquer ce vote comme un vote factieux, c'est-à dire l'incapacité à admettre la nature fasciste de ce vote et le choix fasciste des électeurs, est peut-être une erreur de l'essentialisme, ici sémiotique (le mot "fasciste", le mot "nazi") qui vous rend tout affolé devant la définition clôturée: un nazi, un fasciste, c'est quoi comme entité?
Il va s'agir de quitter le point de vue essentialiste pour décomposer ce que l'on saisissait jusqu'alors comme un objet achevé (un principe, dans l'exemple que je donne plus loin) : nous associons trop souvent sous l'espèce d'un élément ce qui est un système qui en articule plusieurs et trouve dans cette articulation seulement sa définition; en gros, il ne nous faut pas commettre l'erreur d'Anaxagore: celui-ci se demandait pourquoi, lorsque le lapin ne mange que des carottes, hé bien, au bout du compte, le principe carotte ne l'emportait pas sur le principe lapin. Il ne parvenait pas, tout simplement, à parcelliser ses objets en quantités signifiantes minimales et déterminantes, il les essentialisait. Ne décomposant pas la carotte jusqu'à la seule chose qui intéresse l'organisme du lapin (décomposer ses protéines en acides aminés et les assimiler pour produire ses propres protéines), Anaxagore manquait à la fois le lapin et la carotte ; précédé aveuglement par une conception achevée de ses objets il ne poursuivait pas assez loin la voie de la causalité.
Alors? Il faut parcelliser, identifier ses composantes spécifiques, archipéliser son objet, ne pas le saisir comme un continent ou un principe mais dégager les quelques universaux qui le caractérisent et déterminent la certitude de toucher à son essence, c'est-à dire à une définition qui à la fois le singularise absolument et le distingue des autres. Quels sont donc les universaux qui, s'articulant, spécifient le national-socialisme et le lepénisme en la même substance? J'en voie quelques-uns, qui peuvent suffire à ne pas se tromper d'objet, et je vous invite à corriger, préciser, etc.

a) Un discours réduit aux paradigmes de la communication susceptible de serrer la vérité : dans le cadre virtuel d'une domination du pays par le front national, il s'agit d'une unicité et d'une univocité des messages en tant que le front national ne survit que sur le fond de ce fantasme communicationnel, celui d'une conception du monde livrée clé en mains en un signe de la plus rigoureuse économie. C'est l'apothéose de la pensée "de communication", de l'économie maximum du discours, une pensée ésotérique qui organise le monde en deux trois clés qui visent l'éternité. Cette "explication du monde", telle que la pratiquaient de concert Hitler et Goebbels, vise la plus grande des simplifications au nom d'une complexité jugée mensongère, susceptible de masquer la vérité. Cette façon de considérer l'énoncé vise la terreur de la responsabilité du sujet vis-à-vis du discours (si on entend par discours le sens que lui donne Benveniste : langage où s'inscrit celui qui s'y énonce), et dans ce cas, s'articule clairement au point b), la détermination dans les causalités extérieures de la responsabilité, la délégation des causes à l'altérité. Ça, c'est ce qu'elle vise, disons, dans l'ombre de sa propre mythologie, sans que ceci s'énonce nettement (ça lui est impossible: il faudrait imaginer un méta-langage ou plus rationnellement lui imaginer une linguistique, impensable dans le cadre d'un langage qui se suppose être celui de la vérité). Ce qui s'énonce, en revanche, clairement, c'est le balayage de toute complexité sur un point de vue économique: l'efficacité du discours, la brièveté de ses énoncés, répond à un appel à l'économie directement exprimé par les toxicomanes de la vérité. Il vous faudra 10 minutes pour convaincre une foule de hurler avec vous, et une vie de discussions ne suffirait pas à faire d'un nazi un démocrate.

b) l'extériorisation des causes par l'invention de l'altérité achevée, cloturée ("l'autre" du raciste - je vous renvoie pour un travail plus sérieux, élargi, à "la haine identitaire", de Daniel Sibony), définissable et surtout: immédiatement perceptible. On rejoint ici l'appel à l'irresponsabilité, le choix de se maintenir dans une situation enfantine régulée par des causalités extérieures.

c) Une conception mythologique de structure fondée sur un fantasme de naturalité. Cette conception commence par un premier degré de mythologisation qui se campe sur l'idée d'une nature perdue, à retrouver sous la souillure infligée par le système en place (attaques à la bureaucratie, au modernisme, à l'art dégénéré, etc. toutes communes aux nationaux-socialismes) ; le deuxième degré de cette mythologisation est le présupposé d'une structure sociétale fondée sur les mêmes dispositions "naturelles" (mythologiques, donc) dont la fonction n'est pas la recherche des causes (la fondation et le sens de la civilisation, puisque la version nazie est sur ce point contradictoire: elle croit faire appel au modèle grec), mais la défense des comportements brutaux à venir, exprimés comme "loi naturelle". Cette conception légitime le point d) et découle du point b), car c'est encore le report des responsabilités sur une causalité extérieure et monstrueuse (donc invisible), le progressisme. C'est aussi une conception passionnelle des jeux de rapports entre les êtres et les groupes (la passion y étant violemment opposée à la raison dans la sphère de la vérité considérée comme lui étant "naturellement" consubstantielle) qui nous ramène au point a).

d) Une perception - assujettie à cette structure mythologique - d'un groupe morcellé en autant de communautés d'intérêt dont la viabilité découle de leur aptitude à s'imposer par l'expression de leur puissance. On saisit mieux que si la culture leur fait sortir leurs revolvers, ce n'est pas du tout - comme préfèrent se l'imaginer ceux qui ne localisent le nazisme que dans la bêtise - parce qu'elle leur échappe en ses espèces: c'est parce qu'elle est la force imaginaire qui s'oppose à la force imaginaire derrière laquelle ils se rangent, la nature.
Nous ne sommes pas dans l'analogie des effets, comme le suppose Benoit (disant: c'est une citation, pas une assimilation du FN au NS), mais dans une analogie des causes.


>Pourquoi ne pas plutôt dire de Le Pen en expliquant ce qu'on y met exactement qu'il est"fascisant" ou "néo-fasciste" plutôt ?

en quoi est-il "neo"?, c'est ça la question que je me pose... Cette précaution me semble n'être prise que parce que la simple superposition de l'un a l'autre est inadmissible dans une perspective humaniste.


>J'arrête.Je me mets sur la position repos..

je te remercie en tout cas de m'avoir poussé à écrire et organiser ce que je n'aurais probablement jamais cru devoir faire, par fainénantise, sans doute, et par changement de mode de vie (j'ai cessé toute lecture relative à la Shoah ou à la seconde guerre mondiale depuis très longtemps, pour ne pas m'y abîmer définitivement, craignant trop l'hypnose désespérée où ça me
conduisait)

L.L.d.M.
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à propos des autres questions de Benoit:


>Parce que tu la trouvais bien avant la chanson d'Arlette ?

Que j'assiste à un de ses meetings pour un album photos du Terrier et comprendre la nature des stimulations qui ont conduit ma famille à être rouge, militante (ce qui, dans un cadre groupal, m'est complètement étranger)
ou me conduire aux rencontres franco-russes du parti lorsque j'étais enfant, est une chose, et d'importance pour moi; ça tient de l'anecdote, et n'a guère de rapport avec mes engagements. Pour le reste, suppose ce que tu veux. Je vois mal, étant donné ce que je suis, comment je pourrais simultanément travailler avec obstination pour une théorie du sujet et chanter la chanson de lutte ouvrière. Je crois même, ici, avoir discuté de cette étrange, hémiplégique, conception du monde pour laquelle un être humain ne trouverait son effectuation au groupe que dans le travail.

>Tu n'as pas l'air bien informé sur Lutte Ouvrière et son mystérieux gourou Hardy,

Benoît; qui est mal informé à ce sujet? Personne, je crois. Toi et moi
lisons la même presse, et ces infos sur LO circulent depuis bien longtemps.

>Pfff... encore cet index moralisateur pointé inutilement. Pourquoi y a-t-il eu plus d'abstention qu'en 95 ? Sont-ce seulement des 18-25 ans dépolitisés qui n'ont pas voté ? Tu pratiques dans le sondage, toi aussi ?

l'essentiel de ma lutte depuis quinze ans pourrait se résumer ainsi :
pistage de l'occultisme, sous toute ses formes. Donc du sondage (voir mon article sur les statistiques en 1997 dans la Parole Vaine N°12: "Les statistiques ne produisent chez les imbéciles que l'orgueil d'être imbécilement nombreux ; chez les autres, le désespoir des statistiques et du pouvoir qu'elles exercent contre eux. Chez les statisticiens, le sentiment d'avoir fait du bon travail. Nous vivons dans un monde où un homme veut savoir si son voisin pense avant de s'autoriser à penser. Factuellement, c'est la négation même de la pensée...") Alors? J'évoque aujourd'hui des informations personnelles, ce qui veut dire, clairement: de personne à personne. Ce qu'elles me disent souffrent mal la réinterprétation, tu en aurais tiré les mêmes
constatations (je n'ai pas dit: "conclusions")

* Lepen dit qu'il est victime de racisme anti-français, qu'on le met dans un ghetto, qu'on veut mettre ses électeurs dans des camps, qu'on veut le brûler sur la place publique: ce sont des citations exactes, glanées par moi, qui expriment simplement le programme qu'il veut appliquer à ses victimes.


----- Original Message -----
From: "lldemars"  
Sent: Wednesday, April 24, 2002 2:26 PM
Subject: Re: [terrier] petite biblio


>Voir également les rapports du FN dans lesquels, parexemple, on trouve des équations sans appel: 300 000 délitsen 1998 en préface du rapport sur l'immigration pour Lepen, 300 000 immigrés clandestins dans le rapport deMartinez... etc

Ce rapport, dans le cadre du front national a une histoire éditoriale régulière, sous d'autres mains: je dispose (pour ceux dont sa consultation les intéresse) du Rapport Milloz publié en 1990 (Centre d'études et d'argumentaires du F.N., éditions nationales, tiré à 1000 ex) fondé sur ces mêmes équations. Au bout du compte, après 60 pages aussi ésotériques qu'absurdes de tableaux, de calculs idiots, l'auteur chiffre avec précision le "coût de l'immigration" (texto: "solde en faveur des étrangers: 211 millards)

Je propose ceci: en france, 2 millions de protestants, 2 millions de charcutiers. Protégeons les protestants pour préserver le saucisson.



----- Original Message -----
From: "Benoît Delaune"
  Sent: Wednesday, April 24, 2002 5:00 PM
Subject: Re: [terrier] deuil national - tentatives dedéfinitions - merci benoit


lldemars a écrit :

> chers colistiers, j'espère être clair dans ce courrier, et, d'une certaine manière, y résumer tout ce qui chaotiquement définit mes participations à ce fil de discussion; c'est un peu long, il ne peut pas en être autrement.


Pas eu le temps le lire complètement ton message, mais à première vue je suis entièrement d'accord. N'empêche que le problème réside dans le fait que la plupart des
gens ne se servent du mot "fascisme" que comme d'une coquille vide bien réconfortante pour ne pas se poser les bonnes questions. Et j'ai peur qu'en utilisant ces termes
sans les expliquer (on ne peut pas à chaque fois envoyer des explications de 50 pages !) on ne participe à cette approximation dangereuse. C'est tout ce que je dénonce,
maladroitement évidemment puisque je n'ai pas d'énormes connaissances des discours hitlériens et fascisants. En tout cas bravo à toi et à Julien pour ces mises au point
essentielles et salutaires.
PS : mon allusion au Kali Yuga était ironique, je sais bien que ta vision de l'histoire n'est pas si réduite ! Mais il manquait qqs explications à la tonalité de ton
messaeg. C'est réparé.
B.


----- Original Message -----
From: "Francois Coquet"  
Sent: Wednesday, April 24, 2002 10:44 PM
Subject: Re: [terrier] deuil national


>>>>>>>>>> pour répondre ..... >>>>>>>>>>>> a vérifier .... mais sans
surprise..
-----Message d'origine-----
Objet: TR: Qui a dit...
Qui a dit il y a quelques heures "je suis socialement de gauche,économiquement de droite et nationalement de France" ?Bon et bien, on sait maintenant sur quel "Que sais-je" il a potassé sondiscours...
----------------------------------------------------------------
"Unser National Sozialismus ist die Zukunft Deutschlands. Trotz diese Zukunft wirtschaftlich rechts-orientiert wird, werden unsere Herzen links orientiert bleiben. Aber vor allem Werden wir wir niemals vergessen, dass wir Deutschen sind."
A.Hitler, 29 novembre 1932, discours de clôture du congrès annuel du NSDAP (National Sozialistisches Demokratisches Partei)
(snip)
Edifiant autant qu'effrayant...


Et presqu'autant que faux ? En tout cas, prononcer ce discours le jour de la naissance de Chirac, c'était pour le moins visionnaire. Mais je n'ai pas trouvé de date de Congrès du NSDAP en 1932.
Heureusement qu'on ne cède pas à l'affolement et qu'on se retient avant de propager des rumeurs.
Au passage : merci de ne pas prendre les hôtes du terrier pour des crétins, et de nous épargner la biblio des pontes FN: on est au courant qu'ils sont très méchants, merci, et ce n'est pas de ça qu'il s'agit de débattre.
François (noyé sous le courrier en revenant de la manif, et un peu irrité)


----- Original Message -----
From: "Eric Loillieux"  
Sent: Thursday, April 25, 2002 12:28 AM
Subject: [terrier] A la source, fontaine...


>"Quand j'entends le mot Culture, je sors mon révolver".

Me doutant que d'aucuns hésiterons à payer de leurs deniers pour aller à la source (d'autant plus que le site est lent en ce moment, beaucoup plus que
d'habitude), je ne résiste plus à le fournir à domicile (en digest, tout de même):

LE GÉNOCIDE CULTUREL
Dans le carré diabolique de la destruction de la France menée par les politiciens de l¹Établissement, après l¹extinction biologique (la dénatalité française), la submersion migratoire (l¹immigration de peuplement), la disparition de la Nation (l¹euromondialisme), le quatrième côté est celui du génocide culturel.
Depuis près de quatre décennies (en fait, depuis la ³culture Malraux², qui ne renia jamais son engagement marxiste), la civilisation française, chef-d¹¦uvre patiemment construit au cours des siècles et mondialement reconnu, y compris par des peuples à qui nous opposaient des conflits violents, est systématiquement détruite.
Cette entreprise de liquidation de nos racines spirituelles et naturelles vise à rendre amnésiques les Français sur leur propre sol. Notre pays est sa cible principale, parce que sa civilisation élève l¹homme et fait rempart à la barbarie.
³CIVILISATION² OU ³CULTURE² ?
Alors que le budget du ministère de la Culture n¹a jamais été aussi élevé et que son action est relayée par les collectivités locales, la civilisation française, enracinée dans le temps et dans l¹espace, est subvertie dans son contraire : la culture mondiale de masse. Le glissement du terme ³civilisation² au terme ³culture² n¹est pas indifférent.
La ³civilisation² est à la fois état et mouvement. Elle est état en ce sens qu¹elle forme un tout ordonné, produit du Beau, du Bien et du Vrai dans tous les ordres de l¹activité humaine : la civilisation française est autant dans sa gastronomie que dans ses cathédrales, dans l¹harmonie de ses paysages (pour autant qu¹ils n¹aient pas été normalisés par l¹agriculture PAC) que dans la perspective des jardins de Versailles. (...) : la poésie d¹un Chénier répond à celle d¹un Villon comme Degas fait écho à La Tour et Ravel à Couperin.
La ³culture² au sens actuel, n¹est absolument pas le produit d¹un ordre qui vise l¹excellence. (...). Il ne suffit pas de décréter que tout est ³art² pour que cela en soit. La ³culture Lang², qui en est l¹archétype, refuse toute idée de Beau, toute hiérarchie, toute propension de l¹activité artistique à élever l¹âme et l¹esprit : elle mettra sur le même plan, Mozart et le rap, les colonnes de Buren et le vitrail de Chartres... avec une préférence pour ce qui est reconnu par l¹État.
La civilisation fait du Beau l¹étalon de toute production de l¹esprit et de la main, la ³culture² sacralise la laideur ou le non-sens, voire le régressif ou le sordide. D¹où sa dernière caractéristique : le totalitarisme.
La civilisation, fruit du Beau objectif, autorise une grande liberté de création, parce que les pouvoirs publics en reconnaissent et en respectent les fondements. L¹empereur Auguste, les Médicis, Louis XIV, par exemple, tous personnages à la forte personnalité et très conscients de leur prestige, se sont entourés d¹artistes dont ils ont encouragé le génie... mais qu¹ils ont laissé librement créer. La culture subventionnée par l¹État culturel, selon l¹expression de Marc Fumaroli, ne reconnaît que ce qu¹elle subventionne et ne délivre de brevet d¹existence qu¹à ce qu¹elle contrôle. La civilisation sublime la liberté du créateur, la ³culture² impose à l¹artiste l¹uniformité totalitaire.
(Programme officiel du FN, volet culture)

...à vos pinceaux, m'ssieurs-dames!

Ce n'est que l'intro, suivent des considérations non-dénuées d'intérêts sur les "Jumbistes" déjà fort maltraités ici même.
A remarquer que Jean-Marie fait éloge de Ravel, d'où ma surprise quand j'appris la politique d'Orange à son égard.

Eric L., de retour plus tôt que prévu malheureusement.


----- Original Message -----
From: "lldemars"
Sent: Thursday, April 25, 2002 1:12 AM
Subject: Re: [terrier] deuil national. Simple bibliographie?


>la naissance de Chirac, c'était pour le moins visionnaire. Mais je n'ai pas trouvé de date de Congrès du NSDAP en 1932.

où as-tu cherché?
J'ai pour ma part trois rayonnages d'une bibliothèque de 120cm consacrés à la guerre 39 45, ses origines, ses conséquences, allant des analyses microscopiques ("la psychothérapie sous le troisième Reich" ou "le cinéma nazi") aux grands ouvrages généralistes; et je serais bien en peine de savoir ou chercher dans ce merdier la liste et le compte-rendu des congrès du NSDAP (dont les 3/4 se tinrent dans des brasseries) et d'en lire l'intégralité pour y retrouver une phrase (dont le sens n'est, au fond, que le raccourci qui conduisit Hitler des mouvements de gauche révolutionnaire - le "AP" de NSDAP signifie "Arbeiterpartei, c'est-à dire Parti des ouvriers - à l'établissement du programme national-socialiste dont le système économique droitier est décrit point par point dans "la destruction des Juifs d'Europe" de R. Hilberg). Je suppose, si cette phrase a été prononcée telle quelle, qu'elle est, comme toutes les sentences qui émaillent les discours d'Hitler jusqu'à la fin du Reich, un découpage dans sa somme de 1925: or, je l'ai sous les yeux, "Mein Kampf" fait 684 pages (fac similé N.E.L.). Donc, question: où as-tu cherché?

>Au passage : merci de ne pas prendre les hôtes du terrier pour des crétins, et de nous épargner la biblio des pontes FN: on est au courant qu'ils sont très méchants, merci, et ce n'est pas de ça qu'il s'agit de débattre.

François: j'ai passé plus de trois heures à rédiger ce qui me semble être une tentative nécessaire de dégager les invariants de l'identité nationale-socialiste. Je suppose que seule la volonté de t'en épargner la lecture (pourquoi pas, personne n'est obligé de se taper mes pensums philosophiques, je te le concède) peut expliquer une caricature aussi rapide de ce qui circule en ce moment sur la liste.
La distance avec les jugements à l'emporte-pièce et le recours à l'expression passionnelle est justement ce qui nous distingue des électeurs qui choisissent la voie du front national.
Selon toi, de quoi s'agit-il de débattre, si l'on refuse de définir exactement à quoi et à qui on a affaire? Mon travail ne vise pas à déterminer s'ils ont choisi le mal ou pas (c'est plutôt entendu) mais à déterminer ce qu'ils sont et ce qui les unit à la fois entre eux et avec le national-socialisme.

L.L.d.M.


----- Original Message -----
From: "lldemars"  
Sent: Thursday, April 25, 2002 1:44 AM
Subject: Re: [terrier] A la source, fontaine..
.

> LE GÉNOCIDE CULTUREL
[...]
> La ³culture² au sens actuel, n¹est absolument pas le produit d¹un ordre qui vise l¹excellence. (...). Il ne suffit pas de décréter que tout est ³art² pour que cela en soit. La ³culture Lang², qui en est l¹archétype,refuse toute idée de Beau, toute hiérarchie, toute propension de l¹activité artistique à élever l¹âme et l¹esprit etc.


Mein Kampf, en substance, pp. 257-264 paragraphe "le bochevisme dans l'art" (ici"en fait, depuis la ³culture Malraux², qui ne renia jamais son engagement marxiste"), à paragraphe "les batiments monuments d'autrefois" - Nouvelles Éditions Latines, fac-similé de l'édition originale française. Dois-je vous les retaper, vraiment? Les termes sont évidemment différents, les structures institutionnelles l'étaient. Pour le reste...

>A remarquer que Jean-Marie fait éloge de Ravel, d'où ma surprise quand j'appris la politique d'Orange à son égard.

"Déjà précocement révolutionnaire en politique, je ne tardai pas à le devenir aussi en matière d'art" (p.28, op.cit.)
Et puis Munich, juillet 37, exposition de l'art dégénéré (Entartete Kunst)

Là encore je n'insiste pas pour appuyer les analogies conséquentielles - le goût lepeniste pour la citation de son modèle -, mais bien pour souligner une fois de plus l'adéquation principielle de l'un à l'autre : la substance identique. Le front national n'a rien de neo dans son nazisme, il n'est pas une filiation mais le même organisme dont la fin d'une guerre n'a pas entraîné la mort. Ce sont les alliés et les Juifs qui ont perdu la guerre, qui s'y sont perdus.

L.L.d.M.


----- Original Message -----
From: "Franck Laurent"
Sent: Thursday, April 25, 2002 9:40 AM
Subject: FN


Le président du Front national l'a dit et le revendique encore <<...OLE_Obj...>> LE MONDE | 02.02.02 | 12h16
En décembre 2001, Français d'abord, l'organe du Front national, a publié, sous le titre "Le Pen avait, a, aura, raison", un abécédaire de phrases prononcées par Jean-Marie Le Pen au cours de sa carrière politique et qu'il revendique encore aujourd'hui. Une façon de montrer qu'il n'a pas changé. En voici des extraits.


Avortement : l'avortement massif est aussi une forme de génocide, les foetus (...) on les brûle dans des crématoires. ("L'Heure de vérité", 13 février 1984.)
Europe : l'Europe de Maastricht c'est l'Europe du capital, pour le capital par le capital. Oui à l'Europe des patries, des nations, des Etats. Oui à une monnaie commune, symbole de la coopération fraternelle des Européens. Mais alors mille fois non à la monnaie unique. (Discours du 1er mai 1998.)
Famille : les femmes sont investies d'une mission fondamentale, tant sur le plan individuel que collectif : transmettre la vie et éduquer les enfants.
(L'Espoir, éditions Albatros, 1989.)
France : dirigeants politiques de bords différents, puissances médiatiques, lobbies internationaux, prétendues autorités morales (...) paraissent ligués pour organiser et hâter la disparition de notre peuple, de ses racines, de son histoire, de sa culture, de ses fastes glorieux, pour faciliter l'invasion massive de son sol par tous les laissés-pour-compte du tiers-monde. ( Français d'abord, janvier 1988.)
Veut-on pour demain une société multiraciale dont on doit savoir qu'elle débouchera inéluctablement sur une fracture, puis sur une guerre ethnique ?
(La Grande-Motte, 1996.)
Français : le Front national n'est ni de droite ni de gauche, il est français. (Saint-Cloud, juillet 1995.)
Immigration : certains nous disent que le retour des immigrés est impossible. Mais ceux qui disent cela se rendent-ils compte que cela signifie que la France n'est plus maîtresse chez elle. (Montpellier, 1988.)
Islam : je vois plutôt l'islam d'aujourd'hui comme un risque certain d'éclatement de la nation et de l'Etat. (Identité n° 6.)
Lobbies : on aurait tort d'oublier le rôle de (...) l'internationale maçonnique juive du Bnaï Brith. Cette minorité puissante et occulte a choisi de dresser à l'intérieur du peuple français des barrières invisibles (...).
Cette secte a réussi à faire accepter aux partis de la droite classique un pacte dit " républicain" ou plus faussement encore " moral" qui interdit tout accord avec le Front national. (Lettre de Jean-Marie Le Pen, février 1992.)
Mondialisation : il s'agit pour une minorité anonyme et conquérante de mettre en place les institutions et les mécanismes qui permettront de générer, sans contrôle, les plus grands profits possibles et de s'attribuer la plus grosse part du revenu de l'activité et de la peine des hommes.
(Discours du 1er mai 1997.)
Nation : sans la nation et ses structures, [les classes laborieuses, les classes moyennes et plus généralement ceux qui travaillent] ne seront bientôt plus que des individus isolés, réduits à n'être que des consommateurs, des chômeurs, dont la survie dépendra de la bonne volonté de Big Brother. (Discours du 1er mai 1997.)
Peine de mort : devant le déferlement de crimes qui déshonorent la France (...),je réclame que le rétablissement de la peine de mort soit soumis sans retard au verdict populaire. (Discours au BBR, 1985.)
Préférence : j'aime mieux mes filles que mes nièces, mes nièces que mes cousines, mes cousines que mes voisines. Il en est de même en politique, j'aime mieux les Français. Et on ne me fera jamais dire autre chose. ("L'Heure de vérité", France 2, 1984.)
Race : dire que les races connaissent des développements culturels différents, et donc qu'elles sont inégales entre elles à un moment donné de l'histoire et à leurs stades respectifs d'évolution, est une simple constatation. (Colloque du Conseil scientifique sur les origines de la France, 1996.)
Sida : vous ne vous étonnez pas de voir des tuberculeux dans des sanatoriums. Mais vous vous étonnez que l'on propose d'isoler des malades du sida, qui sont terriblement contagieux (...). Il s'agit d'une question excessivement grave qui met en cause la santé publique, qui met en cause la sécurité, l'équilibre de la nation. ("L'Heure de vérité", France 2, 6 mai 1987.)


----- Original Message -----
From: "erwan.tanguy"  
Sent: Thursday, April 25, 2002 10:09 AM
Subject: [terrier] Fw: Votons avec des gants


Une proposition symbolique pour le 5 mai - pour ceux qui voteront évidemment !

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AVEC DES GANTS !!

Vous, qui le 5 mai 2000, voterez Chirac la rage au coeur, allez aux urnes avec des gants. Gants de bricolage, gants de chirurgien, moufles, gants de cuisine ou de ski.
Que sur toutes les images des élections qui seront tournées en France ce jour là, soient visibles ces gants, symboles de refus, de dégoût, de rejet de cette élection de merde.
Que ces gants soient, pour les médias étrangers, pour les archives télévisées, pour les enfants qui dans dix ans, nous demanderont où nous étions en 2002, pour les têtes de linottes qui ont voté le Pen, le signe que nous n'étions pas tous complices.

Relayez cette idée autour de vous, le plus possible, avec ce texte ou un autre. Parlez-en à vos amis, à ceux qui, comme vous, se sentent écoeurés.
Le 5 mai 2002, nous voterons avec des gants, parce que nous ne voulons pas nous salir les mains.
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