REMAKES
Dix refaits de L.L. de Mars
avec Joachim Clémence, C. de Trogoff, L.L. de Mars,
Hugo Hanotel, Jean-Marc Munerelle

«C'est quand même mieux, le sang dans la douche
avec des couleurs, non?
»
G. Van Sant, Opticien amateur

«Je me suis dit, je tiens un truc incroyable,
quand y'a la camera qui bouge, on dirait que c'est tes yeux à toi qui bougent.
»
G. Van Sant, Représentant en Radicalité

«Ça va leur faire un choc en Europe,
des images animées sur un écran
»
G. Van Sant, arrière-arrière-petit fils de Christophe Colomb

Avec Joachim Clémence et L.L. de Mars
Musique: L.L. de Mars
Avec L.L. de Mars et Joachim Clémence
Musique: L.L. de Mars

Avec L.L. de Mars et Joachim Clémence
Musique: L.L. de Mars
Avec Joachim Clémence et L.L. de Mars
Musique: L.L. de Mars

Nous sommes refaits.

Essayons d'imaginer une forme du remake qui, quel que soit son spectateur, ne trahisse pas l'idée qu'il s'était faite de l'original.
Un remake qui soit également aussi vide que son spectateur si celui-ci ne connait pas l'oeuvre originale.
Un remake qui explore l'impossibilité du remake (tout, ici bas, n'est qu'une fois).
Un remake qui soit la démonstation, s'il en fallait une, qu'une oeuvre s'invente à chaque nouvelle rencontre avec elle.
Un remake qui soit à la fois, à son humble manière, une théorie critique du cinéma et, pourquoi pas, une théorie critique du copyleft.

 

REMAKES - Série II (refaits)
 

Avec C. de Trogoff, Joachim Clémence et L.L. de Mars
Musique: L.L. de Mars

Le plus court de la série, donc, du point de vue du temps offert au spectateur pour se donner au Remake, le plus long.

 

Avec C. de Trogoff et Joachim Clémence
Musique: L.L. de Mars/François Coquet

Légère écorchure au contrat de départ par l'application d'une forme arbitraire de montage : une série d'éléments stockés sur le disque dur dont les noms forment l'acronyme S.I.L.E.N.C.E. sont insérés dans les chutes prises, cette fois-ci, avec une camera mobile.

 
REMAKES2 - série III
 
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Cet appendice à la série Remakes que forme la série Remakes2 en déplie le principe, soit en tirant parti de la nature particulière des films traités (Une sale histoire en tant que récit-type de narration rapportée - avec L.L. de Mars, J. Clemence, C. de Trogoff), soit en prenant en compte le remake (au sens où il se développe ici, c'est-à dire, dorénavant, le seul) comme une machine filmique avec laquelle, désormais, il faut aussi compter. De mon point de vue le plus passionnant de toutes des séries est, alors, le Salon de musique ayant avalé Eustache (Avec L.L. de Mars, C. de trogoff, J. Clemence).
 
REMAKES - série IV - Mommen
Cette série de refaits a été tournée à Bruxelles, aux Ateliers Mommen, au cours du salon video d'hiver 2006 organisé par 68Septante. Mille merci à Jérôme Giller qui a patiemment encodé pour moi cette salve de films pendant que la fièvre faisait pour moi du plafond de Vincent M. un film expérimental de Painlevé sur écran géant.
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  Persona (par Jean françois Magre), Téléchargement direct 11:20 mn. 364Mo - mpg, son mp3 48000hz, 128kbps (cliquer sur l'image pour le streaming Vimeo)
REMAKES - série V - Bandits
Cette série de refaits a été tournée à Bourges, au cours du Festival Bandits-Mage 2007 à l'occasion d'un atelier collectif autour des Diaboliques de Clouzot .
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Lorsques les jeunes chasseurs Huns vinrent décrire à leurs familles le monde insoupçonnable qui s'étendait derrière la mer d'Azov, c'est la plus puissante vocation du langage qu'ils réveillaient : faire apparaître ce qui est absent.
C'est votre récit hun qui est appelé à réaliser devant la camera ce que les remakes échouent habituellement à faire : rendre présent par son évocation un grand classique du cinéma. Des projections, publiques ou privée, seront suivies d'une prise de vue de votre récit. Devenez l'acteur principal d'un refait autour d'une table.

Les refaits

Faire oeuvre de la relation d'une oeuvre

"l'oeuvre d'art n'est rien que la confirmation de l'homme comme essentielle source de la valeur"
A. Jorn, in "critique de la politique économique" (1959)

Il s'agit pour moi dans cette entreprise - celle de l'édification d'une cinémathèque de la parole humaine - de mettre une fois encore en lumière la richesse de l'exposition de la parole en tant que puissance productive et non plus en tant que modèle véhiculaire. Il s'agit aussi de la célébrer comme processus susceptible de faire apparaître trajets et collections d'objets : descriptions et narrations comme modélisation du sujet parlant et non comme articulation d'archétypes et de méthodes.
La série des "Refaits" actualise la notion de devenir par l'oeuvre d'art (l'advention, à proprement parler) dans son aptitude à faire surgir le caractère unique de l'expérience que le sujet fait d'une oeuvre d'art, ici d'un film ; elle dévoile également le jeu des conventions narratives en tant que stéréotypes de vie camouflés en simples conventions linguistiques : par les dérogations graduelles à ces conventions, la parole qui construit le Refait se donne à la singularité expérimentale et recompose cette expérience en égrenant les souvenirs comme une collection de puissances et non comme une collection d'objets.
L'inventaire des faits, et seulement des faits, rend palpable les opérations du goût - du discernement mais aussi des transports incontrôlés qui font également la mémoire - qui ne peuvent que creuser l'écart entre le désir d'exhaustivité et celui de clarté : l'un exclue l'autre à mesure que la focalisation sur un détail suspend momentanément la description et en troue la trame pour s'arrêter sur la description du spectateur lui-même, r«révélé» à la description.
Mes "Refaits" problématisent la question du sens commun, notion sur laquelle reposent celle de communication (et pour certains, même, de langage) et d'expérience collective : déjouer par la parole le mauvais tour que l'on joue au langage en l'embarquant dans des jeux de construction interprétatifs c'est par là que se déjoue aussi le mauvais tour que le Remake veut jouer au cinéma. Rendre compte de l'expérience d'un film par l'inventaire de ses développements narratifs et visuels c'est s'atteler à rendre présent la fuite-même, insaisissabilité que ne répare pas l'appel illusoire à l'objectivité : on imaginerait que l'incommunicable se fixe tout entier sur le domaine de l'expérience sensible quand ce sont toutes les conditions d'apparitions de l'oeuvre qui trahissent leur caractère à la fois unique et linguistique ; les champs de l'expérience sensible, de l'expérience intellectuelle et celui du maillage culturel dans lequel on entraine une oeuvre à devenir, parmi l'ensemble des autres, SON oeuvre sont superposables et toute tentative de les disjoindre en fait éclater la puissance.
Le Refait envisagé de cette manière offre la caractéristique de rétablir pour le spectateur le moment d'incertitude personnelle qui l'accompagna dans la découverte de l'oeuvre : la parole faisant apparaitre dans son état singulier la relation du sujet au film - ce dont le simulacre de son interprétation par un para-film est bien incapable - renverse la polarité des interprétants en les plaçant du côté du sujet. Nous sommes passés du monde de la vérification comptable (juste/erroné) à l'observation de la vérité d'une puissance singulière en action qui se redoublera dans le nouveau spectacle qu'elle offre : cette relation, devenue oeuvre à son tour entraîne son spectateur dans un étrange mouvement oscillant entre sa propre expérience du film raconté et la présence d'une opération inattendue, celle qui invente devant ses yeux le film qu'il avait, un jour, fait sien. Nous sommes amenés à discuter notre propre expérience du film "refait" par la parole d'un autre et à tenter de discerner à notre tour ce que, dans notre mémoire, nous avions piégé de conventions narratives ou d'usages pour avoir pu croire le tenir un peu.

Il s'agit essentiellement pour moi, comme dans la plupart de mes travaux, de faire vaciller les catégories des contenants, autrement dit celles de la marchandise et de la communication qui sont moins les ennemis de l'art que leur strict pôle opposé, celui des affaires comptables, c'est-à dire moins que la mort. La restitution marchande des conditions de réalisation est inapte à rendre compte d'autre chose que le pauvre tissu socio-historique à laquelle elle raccroche péniblement la valeur d'usage des oeuvres, elle recycle là où la parole crée de la valeur : c'est le discours - en tant qu'instanciation du sujet - qui est apte à déplacer la valeur vers le trajet (le trajet artistique comme le trajet énonciatif), c'est-à dire la vie-même comme processus d'invention continue. Comme toute oeuvre d'art, le Refait, dans sa multiplication-même, n'entraîne aucune dévaluation mais une refondation continue de l'oeuvre, et de la valeur. Il s'agit, autant que la réduction à une convention creuse de la notion de contenu ou de forme pour une oeuvre, de sa réduction dans le discours. Le langage n'est pas plus véhiculaire qu'une oeuvre d'art, mais il est bien la condition première de sa réalisation et de sa perpétuation.
Et si c'est encore trop pour certains de placer le silence que l'on fait sur les oeuvres - au nom de la pudeur, du secret ou de la plus terrible des conventions : celles des nerfs - DANS le langage, qu'ils conviennent au moins que nous aurons détourné la notion de Remake du hoquet de la marchandise en lui offrant la fluidité et la continuité de l'expérience du discours comme véritable cadre d'apparition.

 

Ces oeuvres sont libres (soumises à la L.A.L.)
ce que ça peut bien vouloir dire est expliqué clairement ici



 

le copyleft et tout ce qui peut bien être copyleft, voila qui est tres copyleft copyleftons copyleft et voila pour tous les copylefteurs art libre, licence libre, licence art libre drolement libre et bigrement copyleft comme tout, bienvenue a toute l equipe de artlibre.org pour Citizen Kane, Solaris, La maman et la putain, The party