QUELLE HEURE ÉTAIT-IL?
ou quand le district de Rennes se donne des frissons d'esthète

La première source d'amusement n'attendit même pas, pour moi, le commencement de l'opération : les artistes étaient regroupés (selon des affinités supposées par le jury, suppositions plus que nébuleuses) dans divers bleds du district. À peine la municipalité devant m'accueillir (St Erblon) eut-elle vent de la composition de ma pièce, sans même l'avoir vue, qu'elle se rétracta et refusa de la montrer. Il me fut impossible, jusqu'au bout, de savoir qui avait présidé à cet arrêté aussi brutal qu'injurieux.
Ne sachant alors plus où me foutre, les organisateurs m'ont crédité sur leurs publications, consécutivement, de trois lieux différents d'expo, ce qui rendit difficile pour mes rares amateurs la localisation de mon travail.
Je fus, finalement, réintégré à St Erblon grâce à l'insistance d'un des organisateurs...
Comment l'obtint-il de ces redoutables réfractaires? En faisant miroiter pour eux la possibilité de couvrir l'événement par leur miteux club photo composé -pour ce qu'on a pu en rencontré- d'un seul type. La municipalité de St Erblon, foireuse jusqu'au bout (l'accueil qui me fut fait pendant les trois jours de la manifestation fut, on s'en douterait, on ne peut moins chaleureux) ne sut même pas tirer profit de cette offre...

La pièce est composée de deux tirages infographiques sur toile (170 x 100 cm) et de deux couronnes mortuaires tressées à mon nom civil. Je voulais la réaliser depuis deux ans, mais seule l'assistance financière du SEPA (qui participait à cette manifestation) me permit enfin de la voir montée. C'est la première raison qui me fit participer à l'aventure, et je leur sait gré de m'avoir permis de voir enfin ce travail en forme.