Catalogue Mendonça - St Maximin - 05 / 06 / 81

Transcription : Marie-Valentine

 

Recettes de cents signes

CONVERSATION DES ROIS

Préparation : 1 h — Cuisson : 50 à 55 mn — Gâteau de 26 cm de diam. : 500 g de pâte feuilletée à 4 tours ou 2 paquets de pâte feuilletée surgelée.

Crème d'amandes : 100 g de sucre semoule — 100 g de poudre d'amandes — 100 g de beurre — 3 œufs — 20 g de farine — 1 fève — 2 cuill. à soupe de rhum

Glaçage : 1/2 blanc d'œuf — 100 à 125 g de sucre glace — 1 petite pincée de farine.

Garnissez un moule à tarte beurré avec la pâte feuilletée étendue sur 4 mm, en laissant dépasser la pâte de 1 à 2 cm — Tamisez le sucre, la farine, la poudre d'amandes ensemble, ajoutez le beurre très ramolli, travaillez au fouet en ajoutant 2 œufs un par un jusqu'à ce que le mélange blanchisse. Ajoutez le rhum, puis la fève. — Versez la crème dans la pâte. Faites une abaisse de 3 mm d'épais­seur avec le reste de la pâte. Enduisez le tour de la pâte du moule à l'œuf battu, posez le couvercle de pâte dessus. Passez le rouleau à pâtisserie sur le moule. Laissez reposer au frais au moins 1 heure. — Au moment de mettre au four travaillez le demi-blanc d'œuf avec autant de sucre glace tamisé avec la farine qu'il pourra en absorber pour faire une pâte. Etendez-la finement sur le gâteau à la spatule souple. — Avec le restant de pâte feuilletée étendue en rectangle sur 3 mm d'épaisseur, découpez des lanières, faites-en des croisillons sans tirer sur la pâte. De part en part percez le cou­vercle. — Mettez au four chaud 220° (5-6 au thermostat) pendant 20 minutes sans ouvrir, puis baissez le feu à 200°. Couvrez au besoin d'un papier si la bonne couleur est atteinte et laissez encore cuire 30 à 35 minutes. — Ouvrez le four, attendez quelques minutes avant de retirer le gâteau, faites refroidir sur grille.

 


SOUPE DE TÊTES DE POISSONS

Préparation : 40 minutes. Cuisson : 35 à 40 minutes. Pour 6 personnes : 1 tête de congre, 3 ou 4 têtes de lieu, 1 vive ou 1 rouget-grondin — 1 dl 1/2 d'huile d'olive — 4 oignons — 4 gousses d'ail — 2 feuilles de laurier — 5 branches de thym -1 doigt d'écorce d'orange desséchée — 4 pommes de terre moyennes -1/2 cuillerée à café de safran, sel, poivre. Piments langue d'oiseau — 1 baguette de pain — 2 ou 3 gousses d'ail -1 petit bol d'ailloli.

Débarrassez les têtes et le poisson des ouïes et des yeux, coupez-les en morceaux. Lavez-les. — Dans une casserole à fond épais, mettez 1 décilitre d'huile d'olive, ajoutez les oignons émincés, 3 gousses d'ail entières, faites-les fon­dre doucement sans prendre couleur, puis met­tez les têtes bien égouttées. — Relevez le feu, faites-les revenir en remuant jusqu'à ce que les chairs se détachent. — Mouillez de 2 litres d'eau, ajoutez le laurier, le thym, l'écorce d'orange, amenez à ébullition, faites bouillir 20 minutes. — Passez. Pressez pour recueillir tous les sucs. — Dans la même casserole net­toyée, mettez le reste de l'huile, les pommes de terre coupées en rondelles, la gousse d'ail écra­sée, le safran. — Faites chauffer en remuant, mouillez avec le bouillon, allongé d'eau chaude s'il y a lieu. — Salez, poivrez, ajoutez 2 petits piments langue d'oiseau écrasés. Faites rapidement bouillir et maintenez une ébullition tumultueuse jusqu'à ce que les pommes de terre soient cuites. — Coupez la baguette en rondelles, faites dessécher sans dorer au four. Frottez chaque rondelle avec l'ail. — Pour ser­vir, versez la soupe en soupière, liez-la en remuant de 2 à 3 cuillerées à soupe d'ailloli délayées au préalable dans une tasse avec quelques cuillerées de bouillon.

 

Michel Vachey TOIL, 1975

L'auto sort de l'usine comme la peinture du tube, comme le tableau ren­tre au musée. Tu es dans l'auto comme le peintre dans la peinture, tu conduis deux fois la mort. La route, la toile. Cadre distendu, éclaté. Ton sang, la peinture. Ton corps disloqué, colloquial, dépeint, toile aux couleurs folles. Tu accélères, tu quittes le Pouvoir, tu quittes la mort, tu trouves TA mort, un peu. Tu es l'auto, enfermée dans l'usine des préfixes, dans les suffixes muséaux, la mort meurt. On te guette. Moi aussi, le lecteur, je veux ta peau. Le musée l'ordonne : l'usine l'ordonne au musée : le musée l'ordonne à la bibliothèque. Vivre c'est peindre sans la peinture, sans l'histoire. Histoire de la Peinture et Peinture de l'Histoire, galerie des portraits, salle spéciale des événements. La mort a la beauté du Pouvoir. Usine à faire souffrir le corps, musée à faire jouir l'esprit. Travail + Art, quel accouplement ! Quand chacun inventera sa vie il n'y aura plus ni Art ni Travail. Déjà tu joues, tu conduis artistiquement, roulant vite. Tu es roulé par la mort mais tu la roules, en t'en foutant. Tu ne demandes rien. Tu fais partie des accidentés. Frais & pertes du Pouvoir. Tu meurs sur la route comme la couleur sèche sur la toile. Tu ne mets pas la route en danger. Tu ne vois pas la toile. Tu te perds dans un Pouvoir qui ne perd jamais. La toile rend possible la route. Tu as le visage du Pouvoir. Sur la route tu deviens une seule couleur qui ramasse les couleurs de l'Art. Ta mort est le prix payé aux circuits invisibles de l'Art, la garantie tragique du Travail. Ta mort est cette couleur dont l'O.S. enduit la tôle où tu l'oublies, où toutes les choses se confondent. La couleur c'est du pouvoir. Qui a pris la couleur de ta peau. Le Pouvoir passe dans la couleur, y fane, comme s'y rallume la violence. Le peintre ne peut que démontrer la Peinture ou peindre avec insouciance, travail sans nom, qui ne rapporte rien. Le Travail goûte à la Peinture comme à son sang dans ses dents. Art & Travail drainent le même sang peint, la même peinture sanglante. Le Travail l'ignore, l'Art s'en paie. L'Art travaille dans la nuit du Travail le Travail peint dans la Mort peinte. Il faudra bien qu'Art & Travail soient remplacés par une façon de vivre ou alors l'Art ornera l'Usine de sa décomposition complexe et jaune tandis que les gardiens de Musée se feront terribles. La couleur borde l'Economie comme une menace, une chance.

 


reproduction

Tourne le dos à la mer, se dirige vers une moite suburb où la position du soleil devient énigmatique. Les rues sont moins propres, sur un mur éclairci par le sel on a dessiné de vagues rectangles avec un morceau de roche friable ou un bâton trempé dans la vase. Rectangles dont le tracé s'est accompagné d'éclaboussures. Des rectangles... leur propre trait cernant une surface vide, une portion du mur. Rien d'intéressant, rien, sinon ce fait inintéressant qu'on a affaire à des rectan­gles et non par exemple à des carrés ou à des cercles. Quelque chose s'exerce ici, dans cet... intérêt total, pour une chose... qui n'en est pas une autre. Totale­ment. Presque. Comme ça. Et comme pour déjouer toute généralisation, on remarque un unique rectangle qui n'est pas vide : pas rempli par le...

 


Limite Sanitaire

L se dirige vers une luminosité violette, à travers l'eau, le poids de l'eau. Au fur et à mesure qu'L progresse un angle clair se dessine. Une ouverture pratiquée dans la muraille. L'angle devient de plus en plus net, l'eau tamise une lumière douce à droite de la muraille, et en-dessous. L s'arrête, se met debout, les pieds continuant à battre. Du sommet de l'angle part une flèche qui désigne, plus loin dans l'eau, un disque séparé en deux par un diamètre vertical. Moitié gauche sombre, moitié droite composée de lignes alternativement blanches et grises, parallèles, verticales, de même largeur. Le disque est dans le plan du mur, ou un peu plus loin. L danse faiblement dans l'eau violette. Ces signaux ne sont ni des contre-signaux, ni des anti-signaux, ni des faux signaux ni même des signaux. Ils indiquent. Rien. Peut-être indiquent-ils. Pour passer, il faut uniquement... passer.

1973


 

Liste du matériel nécessaire pour la performance : "permis en tous genres" Saint Maximin