Transcripteur : Marie-Valentine Martin
Relecteur : C. de Trogoff & L.L. de Mars

©Marie Léonore Vachey


HOMO LUDENS
Phantomas, Décembre 1968

Une des images les plus hautement ludiques qu'il m'a été donné de voir est celle du suicide de Pierrot-le-Fou dans le film homonyme de J-L.Godard. La tête entourée de cartouches de dynamite qui lui font un extraordinaire masque, Ferdinand, alors qu'il va sauter — il sautera — prononce ces paroles insoutenables : « Je suis un idiot ». Et c'est l'explosion. Le bouffon devient tragique et la tragédie se résorbe dans un pur moment de jeu. Ici, le joueur est dépassé par le jeu. Pierrot-le-Fou ne s'est pas suicidé par inadvertance, il s'est suicidé par HASARD, je veux dire que c'est le Hasard lui-même, aussi vivant que les lèvres ou une main, qui l'a tué. Suicide apparemment manqué (positivement), gratuit et on ne peut plus tragique, où le jeu est appréhendé presque physiquement. Suicide absurde et plein de sens, suicide en tout cas JOYEUX, qui à force d'être celui de Ferdinand est celui du Temps même, comme un nécessaire passage à vide (et une infinie plénitude), une inspiration autant qu'une expiration, un trou bariolé, un trou de mémoire où tout semble vouloir recommencer à zéro, d'une manière complètement neuve sans qu'il soit besoin de se souvenir, parce que toutes sortes de chances seraient à nouveau données à un monde encore sans existence. Pierrot est fou parce que le monde est fou. Être sensé, c'est alors savoir être plus ou moins fou que le Temps. Qu'est-ce que cette folie ? C'est toutes les folies (les pires y compris), mais c'est également l'imaginaire même, toutes vannes battantes.

Tout ce qui n'est pas ENTRE est crispation irrémédiable, du moins momentanément. Le jeu est la manière d'être ENTRE et il se réalise à travers une certaine mise en scène du je dans le monde et du monde dans le je. Je suis parce qu'étant joué, je peux encore jouer. Déjouer, c'est toujours jouer. Un monde (un homme) qui ne joue plus, est un monde mort ou oppressif.

Autrefois il y avait une minorité d'éclairés dans une foule inconsciente. Celle-ci, malheureuse, lorsque la pensée soufflait jusqu'à elle, ne la laissait pas souffler deux fois. Aujourd'hui les signes de l'aliénation se dissolvent à tel point que ceux qui sont aliénés ne les voient plus et qu'on n'arrive plus à les leur montrer. Ils sont devenus invisibles en même temps que naissait l'homme invisible. Non parce qu'il aurait trouvé une quatrième dimension (la 4è dim c'est la poésie) mais parce que sa propre dimension a été annulée. Je ne parle pas de « la mort de l'Homme » ou autres sornettes humanistiques. L'homme n'est que cet ON anonyme à la recherche infiniment conquérante et — il faudrait dire PARCE QUE — infiniment défaite d'un NOM. Il n'est que cette recherche et l'Histoire n'est rien d'autre que cette transgression réciproque du ON solitaire et du ON collectif, de la liberté et de l'oppression. Le but de la poésie est de dire l'aventure singulière du ON singulier, de désengloutir ou d'amener à, de restituer cette part le plus souvent omise pour des raisons peu avouables. Il faut donc créer un MOYEN. S'il est exact que le message est le médium (Piero della Francesca avait dit exactement la même chose), encore faut-il créer ce medium. Je ne souscris pas à la vieille antithèse fond-forme, je rappelle que toute création implique un dédoublement et qu'il faut bien mettre à jour certains niveaux, certains jeux de niveaux, un certain système de chicanes (ce mot est magnifique par son ambiguïté) de relais vides ou transformationnels en relation les uns avec les autres, qui rendent ce dédoublement possible. La vérité n'est qu'une perspective de vérité.

Quand l'homme était opaque dans l'opacité de la douleur, la transparence était à gagner. La transparence de l'homme invisible n'est que la conductivité de certains matériaux opaques. Celui-ci n'est plus qu'un relai irresponsable, non librement vide, un relai ANONYME et arbitraire d'un système arbitraire qui a tout intérêt à rester ANONYME. En même temps, il est illusoire de chercher à se-faire-un-nom (c'est la tentation arriviste) dans une société qui cache son nom parce qu'elle cache son jeu. Contre l'ennemi invisible il ne reste qu'à nourrir cette force invisible qui brûle la mort, tout en attirant celui ou cela qui ne joue plus, dans ce no man's land où l'on est contraint à jouer. Le jeu s'appelle parfois renaissance à l'Histoire (Jacques Berque). Il peut prendre d'autres noms. Une Histoire qui ne plongerait pas ses racines profondément dans l'imaginaire serait une supercherie de vocabulaire.

La poésie, dans une société qui a mangé ses marges, entretient une pure force de vie : l'imagination étant la vie même : l'infrabiologique tendu à rompre vers son dépassement, comme la gueule du mort happant l'air -une soif qui réaliserait son mirage aqueux. La poésie est cet arbitraire sublime qui brise un arbitraire qui ne l'est pas. Elle est bris des forces oppressives, poussée du contre-arbitraire (arbitraire) — liberté, sens.


 

La plus grande erreur qu'on puisse commettre en poésie (= littérature, art) est de considérer celle-ci comme une partie d'échecs. Un petit fragment branché frappe de futilité toutes les plus subtiles parties jouées et à jouer. Parce qu'en poésie, le meneur de jeu, sur la crête de la vague, en un même acte rétro-prospectif, invente son jeu : il invente les pièces et la marche à suivre. Une erreur annexe est de vouloir faire une œuvre avec des idées sur l'œuvre, bien qu'on sache après avoir cité Mallarmé qu'on ne fait pas un poème avec des idées mais avec des mots. (Qu'on ait pu réussir des œuvres en s'inspirant de théories philosophiques ou scientifiques fausses ne veut pas dire qu'on puisse faire nécessairement une œuvre à partir d'une théorie, vraie ou fausse). On comprend la boutade. La poésie ne se fait ni avec des idées ni avec des mots. L'écrivain n'est ni un meneur d'idées ni un meneur de mots, c'est un meneur de jeu. Meneur mené, mais meneur. (On sait ce que les représentants d'un régime oppressif appellent des meneurs: ceux qui veulent abattre les institutions rongées par l'entropie pour que le politique puisse jouer librement à nouveau).

Mener quoi ? L'artiste meurt de le trop savoir.

Je trouve plus satisfaisante les vues mystiques de Ben sur l'Art Total que certaines tentatives qui procèdent plus ou moins de la théorie de l'œuvre ouverte. Je dis oui à l'œuvre ouverte — non à l'auberge espagnole, à l'hypostase ennuyeuse et narcissique du graffiti prétextée de liberté. Le graffiti c'est bien quand ça s'appelle Dubuffet. Parce que Dubuffet est génial.

« Non, la fable n'est pas l'ineffable. C'en est justement le contraire : la fable, c'est aussi le fable », écrit Etiemble. Bien que telle quelle cette dichotomie soit irrecevable, il touche l'essentiel. Ce qui doit être inventé, c'est la structure osmotique du jeu. D'un jeu doté de toutes ses coordonnées absentes mais vibratiles, une mise en scène extraordinairement singulière - sublime - de ce qu'il est convenu d'appeler l'homme: la fable (si on veut). Cette fable qui jette en plein vide (ou en plein plein) ses venelles fugaces et ses heurtoirs, ses venues méditées et imméditées, ses avenues méritées et imméritées, ses fausses réussites, ses échecs qui comptent, ses relais et ses quinconces. Une fable qui ne s'épuise dans l'ineffable que pour mieux s'y ressourcer.

La poésie n'est rien d'autre que cette expérience haut-tendue et stridente, risquée, la mortelle mise à l'épreuve d'un corps et d'une culture.

L'ineffable, L'infable, n'est pas l'informe. Et qui fustige la fameuse inspiration écrit en fait comme la pythie avec un petit quelque chose en moins qui pourrait bien être l'essentiel. Créer la fable - question d'intelligence ? Avant tout affaire de tact et de contact et comme l'intuition d'une nouvelle culture (non pas d'une anti-culture). Affaire d'inspiration : je ne draine pas la lune de la voyance, l'art procède davantage du voyeurisme, je parle de cette qualité singulière de doigté réellement psychosomatique qui fait dire d'un sculpteur qui en manque qu'il n'a pas la patte. Arp, réussite exemplaire de fable-ineffable.

TACT & CONTACT. C'est le sens du jeu, lorsqu'on y ajoute le goût et la volonté d'aventure.

Parce qu'on a longtemps oublié de jouer, voilà qu'on veut trop jouer. On déjoue le jeu par de ternes pseudo-devinettes. Ou en croyant fournir les moyens d'une communication immédiate en disant n'importe quoi, on se donne l'illusion de faire sauter la banque. L'incohérence est prise pour l'ambiguïté.

Tout œuvre qui compte est ambiguë. Seulement on ne peut pas entièrement décider de faire une œuvre ambiguë. La fascination qu'exerce les grands mythes provient d'une ambiguïté de surcroît. On peut parler de génie si génie est synonyme de lucidité, de cette lucidité nantie de cette ombre qu'il est préférable d'inclure que de réduire. Cette ambiguïté-là, il est à peu près vain de vouloir la faire : c'est l'ambiguïté tragique. Mais le poète est aussi un faiseur.

Le poète est un faiseur. Et les n litres d'eau par secondes de Michel Butor sont n fois plus révolutionnaires que certains coups de bouche d'Etiemble. Mais encore faut-il que le poète, le faiseur soit vraiment faiseur. Il faut donc inventer. Donc fabriquer. Truquer. Mais il faut truquer tragiquement. L'homme est lui-même le truc qu'a trouvé la matière pour se regarder. Privilégier la qualité indéterminable de la fable ramène encore à rendre l'ineffable primordial. Ce qui importe c'est la symbiose de la fable et de l'ineffable, une certaine dialectique, la respiration rendue possible à travers une invention de nervures. C'est là où la poésie est parole désemparée qu'elle est en même temps la plus forte. À la frontière motile du hasard et de la pertinence, quand l'inconnu exhibé prend figure de vieille convoitise, que sans doute l'arbitraire devient la seule nécessité humaine.

Corrélativement, l'écriture n'a pas à afficher ses scrupules et ses douleurs. Dans sa négativité même l'acte d'écrire est positif. Il implique l'expérience des limites. Délibérément autant que par impuissance foncière, la parole inclut son silence. C'est le je hypnique qui commande le je vigile. Ce dernier je, un peu trop critique pour être honnête ne doit avoir qu'un rôle de téléguidage : il plaque ça et là dans la nuit noire ses coups de phare sur les garde-fous limitrophes. Il détient obscurément les aiguillages clandestins.

Ceux qui l'ignorent se livrent à une TAUTOLOGIE grossière.

Il y a une mauvaise manière d'être averti. On en est venu (surtout parmi les jeunes talents) à se mettre la main aux mots comme jadis Musset mettait la sienne sur son cœur. C'est oublier mal à propos qu'il n'y a de souffrance que dans l'Histoire. Certes, l'écriture est cette avancée (ce recul), ce littoral rétractile où l'Histoire vient s'échouer, mourir, reprendre voix, entre deux neurones. Ce qui importe dans un poème, c'est ce phénomène de mascaret. Aussi cette impression indistincte de la statue-qui-bouge-au-fond-du-jardin. Un déplacement d'air. Le sentiment que la mer s'est cassée aux heurtoirs. Qu'on la laisse repartir avec un nouveau visa, un peu plus heureux. Quelquefois, le littérateur prend la figure du technocrate. Un pseudo-système met en route un bavardage doté de tous LES SIGNES EXTÉRIEURS DE LA MODERNITÉ. Je ne confonds pas l'expérience du rien ou de la quotidienneté, ou l'émerveillement, avec l'oblitération psychique ou une manière de voir (de ne pas voir) qui cautionne la société répressive. La poésie œuvre aux antipodes du schtroumpf (schtroumf : signifiant enfanté par Spirou. Mot polyvalent, infiniment allusif - ainsi, on n'arrête pas le schtroumpf, que schtroumpfez-vous de notre appartement, se schtroumpfer dans les airs —, qui signale une société boulimique économiquement-culturellement repue et sans culture, jouissant de ses aliénations, incapables de déchiffrer ses propres signes, ayant renoncé à le faire, rêvant d'un signe unique : le néant.) et se garde de schtroumpfer au second degré. On croit être sublime et on téléphone. Pourtant, la vraie profondeur n'est pas une profondeur téléphonée. Il est néfaste de savoir comment être profond quand on ne sait pas autre chose. Le talent est devenu démonstratif. La poésie ne démontre pas. C'est à peine si elle montre : étant ce qui meurt d'être désignée, elle est aussi ce qui meurt de désigner. La nuit noire n'est pas la profondeur. La lumière blanche n'est pas la profondeur. Une certaine moelle humaine extrêmement sensible est détruite par certains procédés d'insolation à outrance. La profondeur ne peut être que lumière annoncée, différée, imminente. C'est l'aube encore lestée de quelques fantômes nécessaires, vraiment nécessaires. Ceux qui ne peuvent être exécutés sommairement ou prématurément.

Il n'y a que trois choses sérieuses (dans n'importe quel ordre) : les femmes, la politique, la poésie. En fait, ça n'en fait que deux. Car le poétique n'est pas l'autre pôle du politique : il en est non pas l'envers, le complément, mais la matière respiratoire même. En fait, ça ne fait qu'une seule chose, parce que rien ne peut se faire sans amour.

L'important est de créer des conditions de sa propre aventure. Peu importe qu'elle rate, si quelque chose a été vraiment risqué. Il faut inventer hors de l'ombre des autres au lieu de s'en parer. Refuser d'être seulement un épigone d'épigone à problèmes préfabriqués. Certaines pseudo-hantises à formule variable sont passées à l'état de tics chroniques. Il est temps de se soucier d'autre chose que de signes de ralliement.

Il est bien évident qu'on ne peut connaître à fond le mécanisme de la pensée et qu'on ne peut que que représenter homothétiquement par un langage un certain fonctionnement. Ce qui aura lieu, ce qui sera dit, excédera largement les accessoires utilisés. Le danger sera alors de s'en tenir à cette expérience un peu magique en lui supposant (ou en faisant comme si elle avait) une efficacité historique pratique qui dispenserait d'agir autrement.

On pourrait dire du jeu ce que Caillois dit des sociétés secrètes. Il a tendance à s'enfermer dans de petits romantismes locaux finalement hors jeu, ou bien il éclate et disparaît, le jeu humain se résorbant dans la société ou le jeu inhumain, le chaos. Quant à l'utopie psycho-cosmique via l'Histoire de Kostas Axelos, elle est autre chose qu'une utopie : elle est l'âme même du jeu qui anime tout ce qui a une importance : le jeu du temps est celui de la pensée. Car toute pensée — tout jeu — est vraiment bouleversante.

Le cadavre d' « Amédée ou comment s'en débarrasser » est celui des contradictions cachées, des cartes qu'on dissimule. À Paris, un peu partout, ces derniers temps, il est venu tout seul dans la rue sans qu'on ait eu besoin de l'y amener, ou presque. Le cadavre, c'est l'entropie des vieilles idées et des vieux systèmes qui n'ont plus suffisamment de jeu pour se réformer, se transformer, ou s'annuler d'eux-mêmes. On a vu dans les poubelles de Beckett (je songe aussi à celle d'Arman) surtout des poubelles métaphysiques. J'y vois les poubelles de l'Histoire (chômage, guerre, etc.). Les étudiants, un peu partout, ne se contentent plus de renverser les poubelles, ils veulent en sortir. Car au-dessus de trente ans on y arrive mal : les jambes ont commencé à pourrir ; la tête reste au-dessus des émanations, ça permet d'avoir des idées d'albatros.


À L'USAGE DE CEUX QUI SAVENT MOURIR VITE...

 

Le sentiment que voir c'est être-en-train-d'être vu est une des plus hautes expériences humaines.

L'œuvre ne crée rien : elle lit : immédiatement.
— La poésie est du point de vue de l'univers l'instinct de conversation.
— Poème = stroboscope : appareil permettant d'observer des objets animés d'un mouvement périodique très rapide, comme s'ils étaient au repos ou animés d'un mouvement très lent.
— Écrire — savoir rester sur sa mégarde. Laisser attendre. Se laisser tomber en chute libre pour n'ouvrir qu'au dernier moment son parachute.
— Dans un poème, les mots sont comme les OTOLITHES dans l'oreille interne (grains baignant dans un liquide, appliqués par la pesanteur sur des cellules en forme de cils, etc. Jouent un rôle essentiel pour l'orientation).
— Poésie, art de la syncope. Ménager une marge d'insécurité. Un bon livre est un organe sexuel sublimé. Il se heurte à l'impossibilité de l'humour.
— Poésie à voix lactée pour cosmiques troupiers. Ne pas confondre avec la poésie à voix blanche. Voie blanche.
— La réalité, c'est le trompe-l'œil. Ce qu'avait compris Baudelaire. C'est d'ailleurs ça, exclusivement, sa réussite.
— Aller beaucoup plus loin qu'Héraclite. Ou plutôt multiplier la force de sa parole.

Une fois le poème écrit, on doit avoir l'impression d'être descendu de l'Annapurna. Sinon le poème n'est pas bon. Aussi ce sentiment, lorsqu'on est totalement désorienté, que quelque chose s'oriente malgré nous.

Impact d'absence. D'absences. Impression du violemment limitrophe.

Quand la valence possible de l'atome cherche quasi-sexuellement, dans une aura d'antennes, le clic redoutable avec la valence étrangère. Cette impression.

Poésie toutes les fois que dans le relais-homme le Temps se délabyrinthe.
— Test

Placer un poète devant une feuille blanche où vous aurez écrit un nombre quelconque de mots quelconques. Si le poète n'arrive pas à faire un poème avec ce matériel donné, il n'a qu'à aller se faire foutre.

Voir, souvent, c'est avoir vu. Déceler sa cécité. Car la « profondeur délivrée » (Yves Bonnefoy à propos de Léonor Fini) tend vers la superficie. Réciproquement, une superficie donnée peut devenir profonde : « Dans certains états d'âme presque surnaturels, la profondeur de la vie se révèle tout entière dans le spectacle, si ordinaire qu'il soit, qu'on a sous les yeux ». (Baudelaire, Fusées). D'où: profondes profondeurs - surfaces sans surface — profondeur superficielle — profondeur perdue — recherche profonde. Le poème doit avoir une valeur opérationnelle. Mais tout est surface — le sens se dérobe.

Le poème bâtit cette zone de dérive et d'attente où c'est le hasard qui informe. Capillarité du probable et de l'improbable.

Poésie : regard en surplomb depuis l'impossible. L'intelligence ne comprend jamais que l'intelligible.

Créer, c'est donner toutes ses chances à la matière.

Considérer comme la peste ceux pour qui finalement rien n'est plus historique que le mot Histoire, poétique que le mot poésie, viril que le mot virilité, etc.