Jean-Christophe PAGÈS
Complot

Editions Patin & Couffin, 14 Rue Desmarets, 76200 DIEPPE
1. Où l’on fait la connaissance de l’écrivain

La bibliothèque a ouvert, dernièrement, un atelier d’écriture avec, comme intervenant, un écrivain. Vingt personnes y participent divisées en deux groupes. Les huit séances de l’atelier se déroulent sur plusieurs mois, le samedi, par tranche de deux heures et demi. L’un des thèmes abordés est la correspondance. L’écrivain propose des exercices d’écriture aux gens qui inventent des histoires, des petits textes, chez eux, qu’ils lisent ensuite devant les participants. Un exemple du travail : prendre le nom d’un personnage et inventer une petite histoire le concernant ou écrire à un objet aimé. Cet atelier, qui existe depuis quatre ans, connaîtra son bilan début juin. Les vingt écrivains en herbe auront d’ici là fait d’énormes progrès et pourront écrire une nouvelle.


2. César le clochard

C’est le corps du clochard, surnommé César, très connu dans le centre-ville, qui a été retrouvé sous le pont. Un couple de promeneurs a découvert l’homme, dimanche après-midi, endormi sur un banc. Les pompiers et les policiers ont effectué les constatations. Agé d’une quarantaine d’années, César, barbe grisonnante, avait fait du centre piétonnier un de ses quartiers généraux.


3. Où l’on apprend que, finalement, l’écrivain c’est César : un week-end assez confus

La bibliothèque a ouvert, dimanche après-midi, un atelier d’écriture avec comme intervenant un clochard surnommé César, excentrique et très connu dans le centre-ville. Plusieurs personnes y participent. Les séances de l’atelier se déroulent sur plusieurs mois, le dimanche après-midi. L’un des thèmes abordés est la correspondance. César propose des exercices d’écriture aux gens (un couple de promeneurs) qui inventent des histoires, des petits textes qu’ils lisent ensuite devant les participants (les pompiers et les policiers). Un exemple du travail : prendre le nom d’un personnage (Vanessa) et inventer une petite histoire le concernant ou écrire à un objet aimé (une touffe de cheveux). Cet atelier d’écriture connaîtra son bilan dimanche après-midi, sur un banc, sous le pont.


4. Drame de la pauvreté

C’est un écrivain âgé d’une quarantaine d’années, barbe grisonnante, très connu à la bibliothèque (depuis quatre ans, il y animait un atelier d’écriture) qui a été retrouvé, début juin, sous le pont, inconscient sur un banc. Un couple de promeneurs a découvert l’écrivain. Les pompiers en herbe et les policiers en herbe, divisés en deux groupes, ont effectué des petits textes (en hommage). Agé d’une quarantaine d’années, l’écrivain avait fait de la bibliothèque un de ses quartiers généraux et portait des gants.


5. Où l’on fait la connaissance de Caroline, de Vanessa et de son mari

« Ce sont toujours les femmes qui suscitent les bagarres ». Cette remarque avait pour exemple un règlement de comptes musclé entre voisins. Le pugilat avait commencé à la salle polyvalente, lors de la fête de la musique. Après quelques verres, Caroline, quarante ans, avait abordé son voisin, un homme marié, en le prenant par le cou. Cette attitude provoquait la colère de l’épouse, Vanessa (la présidente). Prenant à pleine poignée la chevelure de l’imprudente, elle lui arrachait une touffe de cheveux. En retour, Caroline tentait d’administrer une gifle à son adversaire qui esquivait de peu la volée. Voilà pourquoi les deux voisines se sont retrouvées côte à côte au tribunal.


6. Drame de l’alcool et de la jalousie : un crêpage de chignon inutile

La salle polyvalente a ouvert dimanche, lors de la fête de la musique, un pugilat avec comme intervenant un clochard surnommé César, très connu dans le centre-ville. Les femmes y participent, divisées en deux groupes : Caroline, quarante ans, Vanessa (avec son mari). Les séances du règlement de comptes musclé, entre voisins, avec comme intervenant César, très connu mais barbu, se déroulent à la salle polyvalente. L’un des thèmes abordés est la touffe de cheveux. César propose des exercices aux femmes qui inventent, lors de la fête de la musique, des bagarres. Un exemple du travail de Vanessa : prendre à pleine poignée la chevelure de l’imprudente Caroline et inventer une histoire la concernant : petite, elle aurait subi un dérèglement. Ce pugilat connaîtra son bilan au tribunal. Les femmes, divisées en deux groupes, auront d’ici là fait d’énormes progrès et pourront se retrouver côte à côte.


7. Mimétisme de Caroline

C’est le corps de Caroline, quarante ans, très connue dans la salle polyvalente, qui a été retrouvé sur un banc. Un couple de promeneurs, Vanessa et son mari écrivain (depuis quatre ans, il anime un atelier d’écriture à la bibliothèque), a découvert la femme. Après quelques verres, les pompiers et les policiers ont effectué les constatations : elle aurait reçu une pomme de pin sur la tête. Agée d’une quarantaine d’années, Caroline avait fait de la salle polyvalente, notamment lors de la fête de la musique, un de ses quartiers généraux.

8. Où l’on apprend que le mari de Vanessa c’est l’écrivain qui est lui-même César mais que César n’est pas le mari de Vanessa (de plus en plus intrigant)

« Ce sont toujours les écrivains qui suscitent les bagarres ». Cette remarque avait pour exemple un atelier d’écriture musclé. Le pugilat avait commencé à la bibliothèque. Après quelques séances, Caroline avait abordé l’écrivain, un homme marié surnommé César, en le prenant par le cou. Cette attitude provoquait la colère de l’épouse, Vanessa qui lui déchira son texte. En retour, Caroline tenta de gribouiller celui de son adversaire. Voilà pourquoi les deux écrivains en herbe ont encore des progrès à faire.


9. Un nouveau personnage énigmatique

Le jeune homme d’une quinzaine d’années qui s’est présenté au tribunal ne serait pas la bonne personne. Les parties civiles n’ont, en effet, pas reconnu l’auteur du vol. C’est un autre homme, aux cheveux rasés sur les côtés, qui aurait été aperçu. Ni la même taille ni la même coiffure. De surcroît, le prévenu n’avait même pas de carte d’identité. Timide et peu bavard, le garçon, qui était accompagné de sa mère, a expliqué qu’on la lui avait volée : on me l’a volée. Par précaution, la présidente lui a fait apposer une signature. Les empreintes digitales seront vérifiées.


10. Où les familles se dévoilent et se déchaînent

La salle polyvalente a ouvert dimanche, lors de la fête de la musique, un pugilat avec comme intervenant un clochard surnommé César, timide, peu bavard et qui ne serait pas la bonne personne. De surcroît, il n’a même pas présenté sa carte d’identité. Les promeneurs (Vanessa et son mari) et les parties civiles (Caroline, la mère du jeune homme) y participent. Les séances du règlement de comptes musclé se déroulent à la salle polyvalente. L’un des thèmes abordés est le vol. César, barbe grisonnante, cheveux rasés sur les côtés, propose des exercices aux gens (sa femme ne le reconnaît pas) qui inventent des textes qu’ils lisent ensuite devant la présidente, les pompiers volontaires et les policiers. Un exemple du travail : écrire une histoire concernant un jeune voleur accompagné de sa mère, pris pour une autre personne et qui n’a ni la même taille ni la même coiffure : on lui aurait volé sa carte d’identité. Ce pugilat connaîtra son bilan dimanche sur un banc du tribunal. Les écrivains en herbe auront d’ici là fait d’énormes progrès et pourront se retrouver côte à côte sans se chamailler. Par précaution, les empreintes seront vérifiées.


11. La présidente du tribunal

C’est le corps de Vanessa, surnommée la présidente, cheveux rasés sur les côtés, qui a été retrouvé sous le pont, endormie sur un banc : elle portait une perruque. Un couple de promeneurs (César et Caroline) a découvert la femme. Après quelques verres, les pompiers et les policiers ont effectué les constatations : ça ne serait pas la bonne personne (ni la même taille ni la même coiffure). Par précaution, ils lui ont fait apposer une signature et ont vérifié les empreintes digitales. Accompagnée de son mari, la présidente avait aussi fait du centre piétonnier, un de ses quartiers généraux.


12. Imbroglio

« Ce sont toujours les hommes qui suscitent les erreurs ». Cette remarque avait pour exemple un atelier d’écriture musclé. La bagarre avait commencé à la bibliothèque. Après quelques séances, Caroline avait abordé l’écrivain, un homme marié, en le prenant pour un autre. Cette attitude provoquait la colère de sa femme et des parties civiles qui lui demandèrent sa carte d’identité. En retour, Caroline expliqua qu’on la lui avait volée : normalement, je l’ai toujours sur moi. Voilà pourquoi un couple de promeneurs l’ont retrouvée sur un banc.


13. Un cadavre embarrassant

L’homme qui s’est allongé à moitié nu sur un banc ne serait pas la bonne personne. Les parties civiles (vingt personnes divisées en deux groupes) n’ont, en effet, pas reconnu l’auteur (l’ex mari de Vanessa qui préfère garder l’anonymat). C’est un autre homme, à la barbe grisonnante, qui aurait été découvert. Ni la même taille ni la même coiffure. De surcroît, le cadavre n’avait même pas de carte d’identité. Timide et peu bavard, il était accompagné de sa femme. Par précaution, la présidente lui a prélevé une touffe de cheveux.