Tout ce vous auriez aimé savoir à la coupe. La boucherie.
Le défilement continu des images, la répétition dans
les yeux, image... image... fixe 1...image 2 réhaussée, grattage
de la pellicule, document subrepticement glissé, les collures apparentes,
fixe 2, ne pas dissimuler la manoeuvre que l'on voit bien la nature de
l'intervention, rendre plus inquiétant peut-être, faire sentir
la manipulation, ce qu'elle a de possible et comment elle se fait, ce qu'elle
dit de vous, comment elle parle de votre façon de voir, comment
finalement elle vous ressemble. Le filigrane vous imprime, votre
corps est à l'étal et vos jours défilent avec cette
image 2 collée en vous, allongé, inerte, plan fixe... déroulement
intérieur, léger frémissement de la chair, vous ressentez
la décharge, le déclenchement d'un flux d'ampérage
fixe 2, une sensation de picotement provoquée par le passage de
l'électricité dans votre corps... vous situez à peine
ce qui se passe en vous, comment l'image 2 forme le filtre de votre mémoire,
ce qu'il reste de vous, si vous êtes performant ou non... vous voyez
ça gicle.
Soubressauts d'image 3 Comment supporter le dédoublement sans
trucage? Être rétinien sans concession, fixer l'image,
la décharner de son discours jusqu'à-ce qu'elle tombe
de son support. L'imaginer comme désséchée par
des radiations, juste la lumière si vous voulez, souvenir
de l'image 2 fixée dans l'instant de l'image 1, retour... votre
pensée a du retour, elle se rembobine à l'image 1, vous êtes
calé dans l'image, le trucage réapparaît, la
collure maladroite vous indique la voie à suivre... vous voyez à
travers le film, peut-être l'image 3 dans la profondeur de champ,
vous ne vous dîtes rien, quelque chose doit probablement se
passer, un élément du discours va sans doute s'imprimer sur
votre rétine... le picotement recommence, vos yeux deviennent
douloureux car l'image ne vous fixe pas ; elle vous attire plutôt.
Elle vous vide par les yeux image 3... le corps à l'étal,
une nouvelle fois... une certaine épaisseur dessine l'horizon, une
épaisseur faite de la superposition des images 1, 2 et 3 fixées
sur votre rétine... un léger déplacement
de point de vue vous recale au début, image 1 troublée entre
la chair et la mémoire, vous subordonne au film, vous rattrape,
poursuit en vous l'image-identité, rature votre position, soubresaut
d'image générale, plan large où il semble que vous
souriez, plan 1 fixe l'image, votre sourire creuse horizontalement, s'étire,
ouvre les joues. Un calmant vous fait virtuellement accepter la réalité.
Votre corps se déforme. Le brouillard et le flou sont image X, ils
filassent carn&cut, tracecartegraphent à la surface, grattage
pellicule 1, votre visage s'estompe dans le fond image 1, sourit,
graph'à mamein à l'immersion : a) un bain d'eau chaude
b) un produit fixateur pour la mémoire c) une solution pour les
cheveux d) un make up couleur chair pour passer à travers
la lumière...
parce qu'à chaque taille, à chaque environnement correspond
un corps différent, une variable temporelle saisie image 1. Toujours
image 1. La suite image X n'est qu'une refonte moléculaire,
ni 2 ni 3 ni autre, non pas une présence démultipliée,
mais le présent image 1, toujours image-vue avant d'être
image. Votre corps vous rappelle à la technique, à l'embolie
des choses dans la prolifération des images. molécule image
X