Jean-François SAVANG
TOUT CE QUE VOUS AURIEZ AIME SAVOIR  A LA COUPE   
ici le commentaire

Tout ce vous auriez aimé savoir à la coupe. La boucherie. Le défilement continu des images, la répétition dans les yeux, image... image... fixe 1...image 2 réhaussée, grattage de la pellicule, document subrepticement glissé, les collures apparentes, fixe 2, ne pas dissimuler la manoeuvre que l'on voit bien la nature de l'intervention, rendre plus inquiétant peut-être, faire sentir la manipulation, ce qu'elle a de possible et comment elle se fait, ce qu'elle dit de vous, comment elle parle de votre façon de voir, comment finalement elle vous ressemble. Le filigrane vous imprime,  votre corps est à l'étal et vos jours défilent avec cette image 2 collée en vous, allongé, inerte, plan fixe... déroulement intérieur, léger frémissement de la chair, vous ressentez la décharge, le déclenchement d'un flux d'ampérage fixe 2, une sensation de picotement provoquée par le passage de l'électricité dans votre corps... vous situez à peine ce qui se passe en vous, comment l'image 2 forme le filtre de votre mémoire,  ce qu'il reste de vous, si vous êtes performant ou non... vous voyez ça gicle.
Soubressauts d'image 3 Comment supporter le dédoublement sans trucage? Être rétinien sans concession, fixer l'image,  la décharner  de son discours jusqu'à-ce qu'elle tombe de son  support. L'imaginer comme désséchée par des radiations, juste la lumière si  vous  voulez, souvenir de l'image 2 fixée dans l'instant de l'image 1, retour... votre pensée a du retour, elle se rembobine à l'image 1, vous êtes calé  dans l'image, le trucage réapparaît, la collure maladroite vous indique la voie à suivre... vous voyez à travers le film, peut-être l'image 3 dans la profondeur de champ, vous ne vous dîtes rien, quelque chose  doit probablement se passer, un élément du discours va sans doute s'imprimer sur votre rétine... le picotement  recommence, vos yeux deviennent douloureux car l'image ne vous fixe pas ; elle vous attire plutôt. Elle vous vide par les yeux image 3... le corps à l'étal, une nouvelle fois... une certaine épaisseur dessine l'horizon, une épaisseur faite de la superposition des images 1, 2 et 3 fixées sur votre  rétine...  un léger déplacement de point de vue vous recale au début, image 1 troublée entre la chair et la mémoire, vous subordonne au film, vous rattrape, poursuit en vous l'image-identité, rature votre position, soubresaut  d'image générale, plan large où il semble que vous souriez, plan 1 fixe l'image, votre sourire creuse horizontalement, s'étire, ouvre les joues. Un  calmant vous fait virtuellement accepter la réalité. Votre corps se déforme. Le brouillard et le flou sont image X, ils filassent carn&cut, tracecartegraphent  à la surface, grattage pellicule 1, votre visage s'estompe dans le fond  image 1, sourit, graph'à mamein à l'immersion : a) un bain d'eau chaude  b) un produit fixateur pour la mémoire c) une solution pour les cheveux  d) un make up couleur chair pour passer à travers la lumière...
parce qu'à chaque taille, à chaque environnement correspond un corps différent, une variable temporelle saisie image 1. Toujours image 1. La suite image X n'est qu'une refonte  moléculaire, ni 2 ni 3 ni autre, non pas une présence démultipliée, mais le présent  image 1, toujours image-vue avant d'être image. Votre corps vous rappelle à la technique, à l'embolie des choses dans la prolifération des images. molécule image X