LETTRE À MA FEMME À BARBE
Comme ma femme se sent moche, je vais lui dessiner son cul comme révolution prolétarienne. Elle se sent moche parce que l'air irrespirable de droite rentre dans toutes les narines, même les siennes. Heureusement que je suis là pour les lui boucher.
Il n'y a rien à tirer de la viande de droite ; le cul de droite est aussi gratifiant pour la queue que la conversation de droite pour la joie de vivre. Un repas de droite est un projet glacé dans l'infini recommencement de la même fiche-cuisine, une oeuvre d'art de droite est le vieil étron momifié sorti du cul d'une statue de gauche oubliée dans les caves d'un musée. L'homme de droite aura toujours un oeil dans votre caleçon et l'autre sur votre passeport : il aura autant à redire sur la modernité qu'il confond avec le moteur diesel que sur la grâce inacadémique qui vous fait tellement plus bander que la tanche plastifiée invariablement imprimée sous les rouleaux encreurs de droite dans les nécrologies de droite appelées magazines. Vous ne savez pas où bander? Tout ce qui se conserve perd la puanteur nécessaire pour travailler la vie, tout ce qui a déjà été bandé par le capital est impropre à la consommation, tout ce brille peut être pire que l'or.
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