Moog Oberheim Kurzweil Edp/Osc
Paia Polyfusion Roland  

MOOG

Etats-Unis

Robert (Bob) A. Moog nait en mai 1934 à New-York. Passionné de musique (il prend des cours de piano pendant 12 ans), il est aussi initié à l'électronique grâce à son père, ingénieur dans ce domaine, qui lui fait assembler dès son enfance de petits kits. A l'adolescence il découvre le plan du théréminvox. Il se met au travail et s'en construit un modèle. Ce sera le premier d'une longue série : Il en assemblera un grand nombre d'exemplaires et en viendra même à créer sa société, Moog, en 1954. En 1961, il décide de transistoriser le Theremin et de le commercialiser en kit. Ce kit se vendra à plusieurs milliers d'exemplaires. R.Moog confectionnait ses kits dans son appartement de Trumansburg [New-York], tout en prenant des cours pour devenir ingénieur radio.

Fréquentant des professionnels de la musique, et en particulier de musique électronique, il se rend compte qu'il y a une demande pour des instruments électroniques plus perfectionnés.

Un des premiers clients de R.Moog, le professeur de musique Herb A.Deutsch, se servait du théréminvox pour entrainer l'oreille de ses élèves. En 1963, il pousse Bob à venir écouter un morceau de sa composition, intitulé "Musique pour bande électronique et percussion". Bob est séduit et ils décident d'associer leurs travaux. Deutsch en viendra même à s'installer quelques semaines à New-York avec sa famille pour être plus près de Bob. De leur coopération sortiront les premiers VCO.

Le tout premier prototype d'un synthé Moog, exposé actuellement à l'université Hofstra, est un modulaire comportant un VCF, un générateur d'enveloppe, un générateur de bruit blanc, un trigger et deux claviers ayant chacun un module générateur (dent de scie, triangle et impulsion) ainsi qu'un module amplificateur.

Bob se fait aider par plusieurs musiciens pour créer de nouveaux modules :

- Herbert Deutsch l'aide pour la création d'un oscillateur commandé en tension (VCO). Moog sera, avec Buchla et Ketoff, le premier à utiliser ce type d'oscillateur. Deutsch participe aussi à la mise au point d'un clavier et d'une partie du VCA.

- Walter Carlos l'aide pour l'élaboration d'un équaliseur. C'est également lui qui pousse Bob Moog à donner son nom à ses machines.

- Vladimir Ussachevsky, qui fût l'un des professeurs de Walter Carlos, spécifie les 4 parties du générateur d'enveloppe (ADSR), permet l'aboutissement du VCA et lui donne l'idée du suiveur d'enveloppe.

- Gustave Ciamaga, lui, aide à la naissance du premier filtre passe-bas contrôlé en tension (VCF).

Un deuxième prototype, regroupant tous ces nouveaux modules, est construit durant l'été 1964 et présenté à l'automne au salon AES (Audio Engineering Society), où Moog profite d'un stand inutilisé. Les visiteurs du salon sont très intéressés par ce nouveau produit, mais Moog n'imagine pas encore la portée commerciale de ses machines. Deux ou trois commandes fermes sont obtenues à l'AES et vont occuper Moog pour plusieurs mois. En 1965, après le succès obtenu à ce salon, Moog décidera de sortir la série 900 destinée à la vente.

Le premier client d'un système Moog complet aura été le chorégraphe Alwin Nikolais. On peut aussi compter parmi les premiers utilisateurs, malgré tout peu nombreux, les compositeurs Eric Siday et Chris Swansen. Les premiers usages commerciaux de synthétiseurs Moog se font dans la publicité. Ils sont également utilisés pour la réalisation de jingles et dans les studios d'enregistrement.

En 1967, Bob décide de commercialiser divers appareils regroupant chacun un certain nombre de modules. Cette même année, Paul Beaver utilisera pour la première fois un Moog sur un disque. En 1968 la reconnaissance mondiale arrive grâce au succès de "Switched on Bach" de Walter Carlos, musicien né en 1941. Cet album, où de la musique classique est jouée sur un Moog, se vend à plus d'un million d'exemplaires car il est acheté à la fois par les amateurs de musique classique (il reste 94 semaines dans les charts "Classique" américains) et les fans de pop, ce qui est assez rare pour être signalé. Ce disque sera récompensé de 3 Grammy Awards.

Tous les producteurs de disque, espérant renouveller ce "tube", se mettent à acquérir des systèmes Moog. De nombreux disques sortiront peu après, mais ce ne seront que de pâles copies de l'album de W.Carlos.

Plus tard, Keith Emerson, clavier des groupes Nice et ELP (Emerson, Lake and Palmer), deviendra lui aussi un grand ambassadeur des synthés Moog. Il sera, entre autres, le premier à jouer d'un Moog modulaire sur scène au cours d'une tournée (Un IIIc en l'occurence). Jan Hammer fut aussi l'un des premiers utilisateurs de systèmes Moog.
De grands groupes, comme Tangerine Dream, les Beatles ou les Rolling Stones, seront acquéreurs d'un modulaire Moog.

En 1969-70 la société, qui a maintenant une quarantaine d'employés, construit jusqu'à 3 modulaires par semaine et son carnet de commande est plein. Les modulaires connurent 5 années de bonne vente. Il s'en vendra au total environ 200 aux Etats-Unis. Mais beaucoup d'acheteurs sont déçus car les manuels d'utilisation sont écrits par des techniciens, ce qui ne facilite pas l'apprentissage de la programmation de sons. De plus le marché devient saturé et les producteurs de disque, n'ayant pas obtenus les hits souhaités, ne renouvellent pas leurs commandes. L'attrait de la nouveauté passé et le bouche à oreille répandant le problème de la complexité d'utilisation entrainent aussi un grand nombre d'annulations de commandes. Pour finir, une nouvelle société, ARP, commence sérieusement à concurrencer Moog. Tous ces faits vont entrainer de graves problèmes financiers chez R.A.Moog, inc.

Dès 1969, Bob Moog reçevait des demandes pour un instrument plus compact et plus facilement transportable, destiné plus à la scène qu'au studio. Avec l'aide d'un ingénieur de Berkeley, Jim Scott, et les conseils de nombreux musiciens il va mettre au point ce qui deviendra le synthé mythique par excellence : Le Minimoog.
Les gros modulaires allaient être abandonnés. Mais le Minimoog, présenté à l'école de musique Eastman de Rochester puis à l'AES 1970, a mis du temps à s'imposer car le concept de synthétiseur n'accrochait pas encore les musiciens amateurs et Moog ne trouvait pas de distributeur intéressé.

La société n'avait pas un grand capital, possédait trop de stock et ne recevait plus de commande. Mais elle devait 250.000 $ (environ 1,5 million de Francs) à ses fournisseurs et Robert Moog était responsable sur ses biens propres. Contre la promesse que les fournisseurs seraient payés, Moog vend à la fin 70 sa société à un homme d'affaire, Bill Waytena. Ce dernier s'était spécialisé dans le rachat de sociétés en difficulté afin de les renflouer et de les revendre ensuite avec une bonne plus-value. Sentant la mode de la musique électronique démarrer, il avait fait construire par deux ingénieurs un synthétiseur, le Sonic V, pour sa société Musonics de Williamsville (Etat de New-York). Waytena comptait en vendre plus de 5000 exemplaires, mais les 500 ne seront même pas atteints! Il réalisa donc que, sans nom connu et sans véritable savoir-faire, ce n'était pas gagné d'avance. L'alliance avec Moog lui apportait le nom et le savoir-faire. En contrepartie il fournissait de grands locaux, des équipements et surtout...de l'argent. Musonics devient donc Moog/Musonics puis Moog Music, inc. En mars 1971, la société déménage à Buffalo, dans une vieille usine de fabrication de gélatine (!), et commence la production en masse du Minimoog. Le démarrage se fait doucement, mais les ventes se mettent peu à peu à augmenter. Il sera produit par la suite jusqu'à 300 machines par mois.

Le concept de modulaire devenant dépassé, la priorité de Moog va être alors de créer des instruments plus petits et plus faciles à utiliser par des musiciens, de la même veine que le Minimoog.

A l'automne 71, le directeur commercial, Dave Van Koevering, incite la société à créer un appareil à presets pour concurrencer le nouvel ARP Pro-Soloist. La nouvelle machine est dévoilée au NAMM 1973 sous le nom de "Satellite". C'est un beau succès : 5000 exemplaires vendus. Les droits de production sont vendus au fabricant d'orgues Thomas, qui ainsi peut intégrer le synthé à ses instruments, moyennant 15 $ par instrument. Thomas fabriquera également 5000 exemplaires autonomes. Ce contrat rapporte beaucoup d'argent à l'entreprise Moog. Waytena sent alors que c'est le moment pour lui de revendre la compagnie Moog. Le racheteur, en 1973, sera Norlin, le plus gros distributeur américain (et même mondial) d'instruments, déjà propriétaire des guitares Gibson.

Le premier produit Moog qui sort pendant la période Norlin est un synthé de basse, le Taurus, ayant un pédalier au lieu du traditionnel clavier.

L'Apollo, créé au début des années 70, est le premier Moog polyphonique mais est vite abandonné. Dave Luce, qui a rejoint l'équipe Moog en 1972 et travaillé sur l'Apollo, va aider à produire le Polymoog. Cette machine ayant un coût de revient élevé, Norlin décide de réduire les coûts de fabrication en concentrant la fabrication des machines à l'usine de Buffalo et en sous-traitant l'assemblage. Ce synthé, polyphonique et programmable, est commercialisé en 1975 mais il n'aura pas le succès escompté du fait d'importants problèmes de fiabilité. Cette même année sort également un petit synthétiseur (comme son nom l'indique), le Micromoog.

Robert Moog décide de quitter la société en 1977, date à laquelle il lui devenait possible de revendre ses parts. Dave Luce, le directeur de la Recherche & Développement, devient président de Moog Music. La firme va sortir successivement le Multimoog, le Polymoog Keyboard (une variante du Polymoog) et le Prodigy. En 1980 la société Moog décide de produire une machine d'un genre nouveau, le Liberation, un synthétiseur comportant un manche, comme une guitare, et pouvant se porter en bandoulière. Ce concept sera par la suite repris par d'autres marques.

En 1981 sort le Moog Source, une machine à contrôle numérique ayant un séquenceur intégré.

Le prototype SL-8, jamais sorti dans le commerce, servira de base au célèbre Memorymoog, conçu par Pich Walborn. Le Memorymoog sort en 1982. En 1983 il est midifié, mais c'est déjà trop tard : Le DX7 arrive...

La firme Moog, dépassée, arrête la production de synthétiseurs. La vue à trop court terme de Norlin, contrairement à la stratégie des compagnies japonaises, et son manque d'investissement dans le développement de nouveaux produits auront condamné Moog. Cette dernière s'orientera par la suite vers les transmissions et la téléphonie (elle travaillera même pour la Nasa!). Jusqu'en 1992, sous le nom de Moog Music Manufacturing, la société a assuré la fourniture de catalogues et de pièces pour tous ses anciens synthés.

Robert Moog, lui, après avoir quitté sa société, a déménagé en Caroline du Nord et est devenu consultant pour de nombreuses firmes (Crumar, Kurzweil de 1984 à 1988 pour l'échantillonnage, Casio pour la série VZ). En 1989, il devient enseignant de composition Midi et d'électronique audio à l'université de Caroline du Nord. Il habite maintenant à Leicester et a créé la société Big Briar qui s'est spécialisée dans la fabrication de... Thérémins (2500 $ pièce, soit près de 15000 F) : La boucle est bouclée.

La marque Moog est réapparue récemment.



OBERHEIM

Etats-Unis

Division de Gibson,
1818 Elm Hill Pike
Nashville, Tenessee

Tom Oberheim commence sa carrière par des études d'ingénieur en aéronautique à l'université du Kansas. Mais il décide d'arrêter ces études en cours de cycle pour aller travailler en Californie, d'abord pour la "National Cash Register Company", puis pour la société d'informatique Abacus. Tom décide au bout de quelques années de reprendre ses études et de passer un diplôme de physique : Il mettra 9 ans pour l'obtenir! Il suit en parallèle des cours de musique et de chant; Il est en particulier passionné de rock.

Sa première réalisation dans le domaine de l'électronique musicale est un amplificateur hi-fi destiné à un copain trompettiste.

Un jour un de ses amis, Richard Grayson, lui demande de construire un modulateur en anneau pour son piano. Tom se met a beaucoup étudier ce domaine, qu'il connait mal, et réussit à construire un prototype, qui, grâce au bouche à oreille, va connaitre un beau succès. Tom décide alors de quitter son travail pour se consacrer complètement à ses projets musicaux. Le 31 décembre 1969, il crée sa propre société, Oberheim Electronics.

En 1970 la société Maestro, contrôlée par la "Chicago Musical Instruments Co." (future "Norlin Music"), loue les services de Tom pour fabriquer un modulateur en anneau. On lui demande ensuite de créer un module d'effet de phase, destiné à imiter le son tournant d'un haut-parleur Leslie. Ce produit se vendra très bien (25.000 exemplaires fabriqués de 1971 à 1974).

Oberheim Electronics va aussi être pendant plusieurs mois revendeur ARP.

En 1971, Tom, à la demande de la clientèle ARP, commence à travailler sur un séquenceur. Ce second produit portant le nom Oberheim sort en 1972.

A l'AES de mai 1974 est présenté le désormais célèbre SEM (Synthesizer Expander Module), module destiné à être associé au précédent séquenceur ou à un autre synthétiseur.

La société Oberheim est à ce moment là très dépendante de Norlin : Celle-ci garde une grande part des bénéfices et parfois, quand les ventes baissent, annule des commandes. Tom décide alors de créer un produit destiné à sa propre société : Ce sera un synthétiseur. Ce dernier, nommé Oberheim 4-voix, est dévoilé au NAMM de juin 1975. Il est constitué de SEM reliés à un clavier polyphonique de marque E-mu et, comme il restait de la place vide dans l'instrument, il est décidé de la remplir en y placant un séquenceur. Dans les publicités cet instrument est affiché comme le premier synthétiseur polyphonique. Mais ce synthé est difficile à utiliser (il faut en particulier accorder les 8 oscillateurs entre eux). Tom décide donc, en 1976, de remplacer le séquenceur par un programmeur, un module permettant de garder la plupart des paramètres des sons en mémoire.

Des versions du modulaire Oberheim sortiront aussi en 2, 6 et 8 voix; Un modèle, unique, à 12 voix a également été réalisé.

Les SEM seront utilisés jusqu'en 1979, année de sortie de l'OB-X, instrument destiné à contrer le surprenant Prophet 5 de Sequential-Circuit.

Au début des années 80, la société s'associe avec Suzuki pour essayer d'améliorer ses circuits de distribution. En 1984 sort l'OB 8K, le premier synthé Midi de la marque, ainsi qu'un excellent expandeur, appellé tout simplement l'Xpander. 1985 verra la naissance du très bon Matrix 12. Malheureusement la société n'est pas très bien gérée (les commandes sont bonnes mais les stocks trop importants, ce qui entraine une forte baisse du "cash-flow"). Cette mauvaise gestion et le raz-de-marée des sociétés japonaises sur le marché des claviers électroniques amèneront Oberheim Electronics, comme la plupart des autres compagnies américaines, à la fermeture.

Mais, quelques mois plus tard, la société est reformée sous le nom d'Oberheim ECC. Tout en continuant la production de l'Xpander et du Matrix 12, la nouvelle société sortira le Matrix 6, en 1986, et l'expandeur Matrix 1000 en 1987. De 1989 à 1991, la société produit des accessoires pour synthé (arpégiateur Cyclope, Drummer, Strummer, etc).

En 1991 Oberheim tombe sous le giron de Gibson, le célèbre constructeur de guitares. Un expandeur analogique, est présenté au NAMM 1991. Sa principale caractéristique est d'avoir un filtre Oberheim et un filtre de type Moog. Il est donc nommé OberMOO6, nom ressemblant à OberMOOG ! Il sortira en 1993, après quelques améliorations et se nommera en fait OB-MX [10 à 30.000 F suivant le nombre de voix]. Mais la réalisation sera plus difficile que prévue. Pour "s'en sortir", la société fera appel à un des pionniers de la synthèse: Donald Buchla.

En 1995, une puissante machine à resynthèse est annoncée par la firme.

Tom Oberheim lui a créé en 1987 la société Marion Systems, qui se spécialisera dans les expandeurs et a travaillé sur des "upgrades" pour les échantillonneurs Akaï.


KURZWEIL

Etats-Unis

Société créée en 1983 par Ray Kurzweil.

Après la sortie du superbe échantillonneur K250 des études marketing montrent que les usagers souhaitent la commercialisation d'une version ne dépassant pas les 25.000 F et conservant l'excellent son de piano du K250. La firme réagit donc et sort, en 1988, le K1000 qui est quatre fois moins cher que son prédécesseur.

En 1989 Kurzweil est rachetée par la société coréenne Young Chang, spécialisée dans les pianos. Mais le nom de Kurzweil reste et, en 1992, le K1000 est suivi par le toujours fabuleux K2000, puis plus récemment par le K2500.


EDP / OSC

Royaume-Uni

EDP

C'est en 1977 que Chris Huggett, qui travaillait dans la maintenance de studios, rencontre Adrian Wagner. Ce dernier, un descendant du célèbre compositeur, souhaitait créer un synthétiseur qui soit bon marché tout en ayant de bonnes qualités sonores. Huggett pense qu'il serait bien de créer un synthé entièrement numérique, hormis le filtre. Les microprocesseurs étant à l'époque trop chers, les deux amis utiliseront pour leur premier prototype de simples transistors.

Ils fondent par la suite à Oxford la société EDP (Electronic Dream Plant). A l'automne 1978 ils mettent sur le marché leur premier modèle, le Wasp. Dès le début il s'en vend une quarantaine d'exemplaires par semaine et ce chiffre augmentera peu à peu. Malgré des problèmes techniques connus son bas prix lui assurera le succès, et même de grandes vedettes (Pink Floyd, Eurythmics, etc) l'utiliseront.

En 1980, Chris Huggett et Steve Evans, un ingénieur d'Oxford, créent le Spider, un petit séquenceur numérique à bon marché et très original pour l'époque. Un millier d'exemplaires seront vendus.

Mais le marché du synthétiseur bas de gamme devient de plus en plus difficile ce qui décide Chris à quitter son poste de directeur. Il reste cependant au sein d'EDP le temps de créer le Caterpillar, un clavier classique permettant de contrôler jusqu'à 4 Wasp simultanément. Ce projet sera un échec (moins de 100 exemplaires vendus en deux ans) car pour le coût d'un clavier et de 4 Wasp il était possible de trouver à l'époque des machines beaucoup plus performantes ! De plus, il n'était pas très évident d'accorder les 4 machines ensembles.

Plus tard sortira le Wasp Deluxe qui est, comme son nom l'indique, une version améliorée du Wasp. Ce sera le dernier produit de la société EDP, qui fermera peu après.

Cependant Chris et Adrian ne désarment pas: Ils créent une nouvelle société, EDP Oxford Ltd (!), reprenant la production des anciens synthés, et sortent le Gnat, une version simplifiée du Wasp. Là aussi c'est son très bas prix qui lui assurera le succès.

Malheureusement Adrian va être obligé de céder la compagnie à sa femme à la suite de leur divorce. Avec son vieil ami Chris, il va donc créer une troisième société, Wasp Synthesizers Inc., qui produira des Wasp Deluxe et des Gnat. Un prototype, le Hornet, est réalisé mais ne sera jamais produit : C'était un Wasp Deluxe couplé à un Spider.

Mais en 1981 la compétition avec les Japonais devient trop rude et la compagnie doit définitivement fermer ses portes. Ce sera aussi le cas pour EDP Oxford Ltd.

Chris Huggett, toujours combatif, souhaite alors concevoir une nouvelle machine. Il forme la société OSC (Oxford Synthesizer Company), financée et gérée par ses propres parents, et crée en 1983 un synthétiseur monophonique, l'Oscar. Cet instrument se vendra bien et sera très apprécié par les connaisseurs mais, malheureusement, il ne pourra pas non plus lutter contre les synthés japonais qui eux étaient, pour un prix équivalent, polyphoniques. Même la sortie d'une version équipée en Midi n'y changera rien. L'Oscar est toujours considéré comme l'un des meilleurs monophoniques jamais créé. Sa réputation et sa rareté lui assurent aujourd'hui une très bonne côte sur le marché de l'occasion.

Huggett essayera de créer l'Advanced Sound Generator, une machine comportant une section "échantillonnage" et une section "synthèse numérique et analogique". Hélas cet instrument, au coût trop élevé, ne fut jamais commercialisé.

Chris Huggett poursuivra sa route en tant que créateur free-lance. Il travaillera en particulier pour Akaï (il sera un des concepteurs du célèbre échantillonneur S1000) et participera à la mise au point du système d'exploitation du S3200.


PAIA

Etats-Unis

3200 Teakwood Ln.,

Edmond, OK 73013

Fax (405) 340-6378

Cette société a toujours été spécialisée dans les kits électroniques. Elle fut créée par John Simonton, un Hawaïen (Païa est le nom d'une ville de l'île Hawaïenne Maui).

En 1972 Simonton crée pour la revue d'électronique "Radio Electronics" le modèle 2700, un petit modulaire qui aura pour successeur, quelques mois plus tard, le 2720.

En 1974 la société Paia propose le Gnome, une petite machine produisant des sons électroniques et fonctionnant sur pile. Ce sera un grand succès (près de 3000 exemplaires seront vendus jusqu'en 1982).

L'instrument Paia suivant est l'Oz, un clavier polyphonique de 18 touches ! L'Oz pouvait recevoir en option une petite palette sensible à la pression destinée à contrôler le pitch-bend polyphonique.

Par la suite la firme commercialise la série 4700 (Le 4700/S valait 500 $; Le 4700/J avait un processeur 6503 [équivalent au 6502 qui équipait les micro-ordinateurs Apple II], est polyphonique et possèdait des programmes de séquenceur et de composition algorithmique).

En 1976 c'est la sortie du l'ordinateur 8700, commercialisé jusqu'en 1983, qui servait à contrôler le système modulaire polyphonique. Le 8700, qui sera vendu à près de 300 exemplaires, coûtait 150 $. Il possédait un processeur 6502 et 0,5 Ko de mémoire vive, extensible à 1 Ko ! L'affichage était réalisé au travers de deux chiffres leds et il disposait, en option, d'une interface cassette.

Paia a aussi commercialisé un orgue électronique (cordes + piano), le Stringz 'n' Thingz, vendu à plusieurs centaines d'exemplaires (300 $), et en 1975 une boîte à rythme programmable qui sera utilisée, entre autres, par Peter Gabriel.

En 1978 sort le Proteus I, un synthé monophonique qui sera un échec commercial.

En 1983 la société stoppe sa production de clavier et entre dans une longue létargie dont elle ne sortira qu'en...1991.

Paia propose actuellement de nombreux produits, dont un vocoder et un convertisseur CV-Midi (le MV-8).


POLYFUSION

Etats-Unis

Cette société est créée à la fin des années 60 par Alan Pearce, un ancien de chez Moog. Elle est d'ailleurs installée dans la même ville que cette dernière, Buffalo.

Al Pearce débute en créant des modules destinés aux modulaires Moog. Ces modules étaient similaires à ceux créés par Moog : même taille, même électronique et même couleur !

Par la suite Pearce continue à améliorer son électronique et tente de créer ses propre modules : Cela donnera la série 2000. Ces améliorations permettront aux machines Polyfusion d'avoir un son plus vigoureux et plus stable que celui des modulaires de Robert Moog.

Les Polyfusion sont plus chers actuellement sur le marché de l'occasion que les modulaires Moog car encore plus rares.

La société construira également un séquenceur analogique, l'AS-1 (16 notes).


ROLAND

Japon

A la fin de l'année 1964, Ikutaro Kakehashi conçoit une boite à rythme prévue pour être reliée à un orgue. Elle est baptisée "Rythm ACE-R-1" et commercialisée sous la marque Ace-Tone. En 1972 I.Kakehashi crée la société Roland.

Roland réalise ses premiers synthétiseurs au milieu des années 70. Ce sont les modèles 100 et SH5. Ce dernier va être le premier d'une longue série (SH1, SH7, SH2, SH3A, SH1000, SH9, SH2000). La société n'est pas très connue pour ses modulaires, pourtant elle a créée deux gros modèles : Le Roland 100M et le System-700.

En 1978 sort le premier Roland à presets, le Promars. Ensuite c'est le tour de la série des Jupiter, série qui va vraiment amener la consécration à la firme.

En 1979 Roland sort la première boite à rythme programmable, la CR-78.

En 1982 sort le Juno 6. La société souhaitait profiter un peu des ventes du Juno 6 avant de sortir une version améliorée, mais peu après Korg sort ses Polysix et Poly-61. Ces machines obligent Roland à sortir très vite le Juno 60, contenant lui des presets.

Le dernier instrument non midi que crée Roland est le SH-101. Sa simplicité d'emploi et surtout son prix vont lui assurer un bon succès. Ce monophonique est même revenu à la mode depuis quelques années!

Roland aborde rapidement le Midi, à la suite de Sequential Circuits, en sortant le Jupiter 6. Cette machine sort même avant la norme Midi 1.0.

La firme continue en midi dans la lignée de ses modèles précédents avec la sortie de la série JX et des Juno 1 et 2. Mais, même si elle s'en sort relativement bien, la société subit la domination des DX Yamaha. Se sentant dépassée par la concurrence, en particulier par Korg, Roland décide de se lancer dans la technique de lecture d'échantillons. De ses recherches seront issus les modèles de la série D, dont les prix raisonnables assureront le succès. L'apogée de cette série sera le D-50, élu synthé de l'année 1987. L'année suivante c'est Korg, avec son M1, qui reprend la première place. Roland améliore sa synthèse et ses machines (U-20, D 70) mais les techniques de base ne changent pas.

En 1988 la société rachète le célèbre constructeur américain Rhodes ainsi que la firme italienne Siel. L'usine Siel de San Benedetto Del Tronto, petite ville au bord de l'adriatique, va devenir le site de production européen de Roland.

En 1991, la société essai de frapper un grand coup en présentant le JD-800. Cet instrument combine les techniques modernes à la simplicité de programmation des machines analogiques. En fait le JD-800 n'aura pas le succès escompté, les musiciens lui ayant reproché son prix élevé et certains problèmes techniques liés aux potentiomètres linéaires. Les machines suivantes vont limiter les potentiomètres en adoptant le principe des curseurs de contrôle, déjà implémenté sur le D-70.

Roland sort ensuite une nouvelle série utilisant une lecture d'échantillons améliorée, la série JV. Elle va faire une belle carrière.
C'est ensuite la série des XP (XP 50, 80 , 10 et 60) qui, elle aussi, va faire une belle carrière.

En 1997 sort le JP-8000, un synthé sensé être le nouveau Jupiter 8.


Alesis ARP Buchla Con Brio Coupland EML EMS
E-Mu Ensoniq General Music Gleeman Gray Labs Hazelcom