« L.L de Mars (Webmaster). Le Terrier
… De la revue papier au site Internet. »
Hmmm. Comme j'ai laissé flotter assez largement la question du
contenu de mon intervention, je vais pas râler si on en arrive là.
Mais c'est quoi ces trois points de suspension, là? Je ne peux
pas m'empêcher de penser à un article de Umberto Eco dans
Comment voyager avec un saumon qui m'avait tenu les côtes
un bon moment; il y brocarde assez joyeusement les écrivaillons
qui abusent de cet effet de manche ; un extrait? «Il existe un critère
scientifique infaillible permettant de distinguer l'écrivain professionnel
de l'écrivain du dimanche (qui risque parfois de devenir célèbre)
: l'usage des points de suspension en milieu de phrase. [...] L'écrivain
écrit pour ses pairs, le non-écrivain écrit pour
sa concierge ou son chef de service, et il craint (souvent à tort)
que ceux-ci ne comprennent pas ou ne lui pardonnent pas sa hardiesse.
Il emploie les points de suspension comme un laissez-passez : il veut
faire la révolution, mais avec l'autorisation de la maréchaussée.»
Bon, c'est pas précisément l'usage qui en est fait ici,
mais je vais pas non plus pondre une thèse, je suppose juste n'être
pas le seul à abuser de raccourcis.
Nous sommes accueillis par Yves Jeanneret qui a l'air drôlement
content d'être là. Lui au moins, il doit savoir clairement
pourquoi il est là. Philippe aussi, il le sait : je l'ai invité,
il est là pour me faire plaisir. Accessoirement un peu là
aussi pour causer de son journal au monde entier, mais le monde, si on
en met de côté les intervenants, se résume à
cinq personnes (mon pessimisme naturel me fait évidemment songer
que si ceux-là ont échoué ici c'est parce qu'il n'y
a plus de place dans les autres amphis). |