Une visite numérique de l'exposition Géographie du regard 
qui s'est déroulée à Lorient à la Chambre de Commerce
du 16 juillet au 8 Aout 2004.

Difficile de vous faire pleinement part de l'étrange impression ressentie en visitant à Lorient l'exposition Géographie du regard , qui réunissait là-bas vingt artistes acadiens* (présentés par la Galerie sans nom, dont vous trouverez les coordonnées à la fin de cette chronique) : une bonne part de ma motivation à fuir cette ville le plus tôt possible lorsque j'étais adolescent avait été le dégoût inlassablement éprouvé pour ce néant culturel et intellectuel où un jeune artiste n'avait pas plus de chances de montrer son travail que de découvrir sur place celui des autres. Hé bien c'est aujourd'hui ici — au moment où j'ai quasiment déserté ailleurs les galeries d'art contemporain parce que je n'y supporte plus l'ennui profond qu'elles distillent ni le pompiérisme sociologico-ludique qui s'y donne en règle — que je visite la première expo depuis bien longtemps dans laquelle au moins le quart des oeuvres m'a nettement enthousiasmé ; l'autre motif ayant accéléré ma fuite de Lorient était l'étouffante odeur de mort cérébrale que dégageait la liesse bretonnante et son navrant cortège annuel, le Festival Interceltique. Et c'est ce Festival qui accueille aujourd'hui Géographie du regard... Comprenez ma perplexité...
Voilà une exposition dont le sentiment général de générosité qui se dégage de son organisation et dont l'accueil chaleureux prodigué par ses organisateurs est une quasi incongruité à l'heure où tous les centres d'art sont à peu près aussi bienfaisants qu'une parti de rami dans une salle de soins palliatifs un soir de novembre.
J'ai pris quelques photos évidemment foireuses et floues pour vous brosser cette petite visite numérique ; j'ai adjoint en fin de parcours quelques reproductions tirées du catalogue.
Merci à Ginette Savoie pour sa cordialité contagieuse et son aptitude à défendre les oeuvres qu'elle présente.

L.L. de Mars

 

*l'Acadie est une région du Canada rêvée d'ici à ici, dont la limite exacte se dessine comme un jeu à point entre toutes les têtes qui se pensent résolument acadiennes.

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