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La tension qui se crée à l'écoute des pièces d'Émile Belan est à tout craquer. Elle parait parfois fragiliser les lieux mêmes où elle est jouée. Que dire d'une musique dans laquelle la notion de rythme est mise à mal, ou répond, en la matière, à ses propres critères? A cette compréhension rythmique vague l'auditeur a plus d'une fois l'occasion de tressauter parce que rarement il saurait prédire lorsque telle ou telle note forte est sur le point de se produire, donc chaque claquement, raclement un peu plus véhément qu'un autre, installe durablement une tension qui n'a jamais véritablement l'occasion de désenfler. De même rien ne saurait donner la moindre indication sur la fin de chaque pièce. Si ce n'est l'attention des musiciens qui tout d'un coup se relâche.