Colloque Écritures en ligne - Université Rennes 2 - 26 septembre 2002
L.L.de Mars Colloque CERCOR sept 2002 L.L.de Mars Colloque CERCOR sept 2002
L.L.de Mars Colloque CERCOR sept 2002
À la fin de son intervention, Lionel Dax rend disponibles quelques exemplaires de sa revue, et Catherine en rafle trois qui lui semblent particulièrement fameux. On peut lire dans l'un d'entre eux une lettre d'Artaud à Hans Hartung qui voulait illustrer certains de ses textes:
«Je ne peux souffrir qu'on illustre mes oeuvres, qu'un autre que moi les raconte. Et accepterai-je d'être traduit? Je ne sais pas. [...] Ce que je fais est trop près de moi, trop intime. Je n'accepterai pas que quelqu'un chie avec moi quand je chie, se lave la queue dans le même bidet que moi. Ainsi en est-il de mes écrits. Ils ne quitteront plus mon for intérieur et un autre que moi ne peut intervenir dans leur manifestation. Voilà.»
Nous sommes ici, tous, pour ce colloque, en train de parler de textes, d'écriture. D'écriture surtout, en fait ; et de texte très peu. C'est-à dire que nous parlons ici de l'action mécanique qui consiste à tracer des lignes de lettres.
Qui a commis l'obscénité (ou l'incongruité), à part Philippe et moi-même, d'écrire des textes pour les lire ici? On s'y tiendrait arrimés si quiconque tentait de nous les arracher; ce sont des textes, sans aucun doute. Faut croire que ni Philippe ni moi n'avons pour ce qui est du pittoresque le sens du paysage : nous ne savons jamais où nous sommes, et nous écririons sans doute des chansons dans un pays de sourds.
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